Par Agra
Loups : demandes de protection spéciale pour deux individus au profil génétique inédit
La présence d’un couple de loups de souches génétiques différentes sur le plateau de Millevaches ravive un débat enflammé entre défenseurs de la faune sauvage et éleveurs dans le Limousin. C’est l’association de défense de la nature Carduelis, installée en Creuse, qui a révélé leur découverte il y a deux semaines dans un communiqué illustré de photos, datées du 27 juillet 2024. La préfecture de Corrèze a confirmé le 20 mars la présence des «deux individus de l’espèce loup, un mâle, d’une lignée germano-polonaise et une femelle d’une lignée italo-alpine», à l’issue d’une réunion de la cellule de veille. Pour Carduelis, c’est une information essentielle, car «un individu, présent ou à venir, issu d’un croisement génétique entre deux lignées européennes différentes serait une première en France». «C’est une chance immense car ça aurait pu ne jamais arriver. Ça permet un brassage génétique qui est favorable à toutes les espèces animales ou végétales», a déclaré mercredi à l’AFP l’une de ses représentantes, Carmen Munoz Pastor, lors d’une manifestation devant la préfecture qui s’est transformée en face-à-face tendu avec une cinquantaine d’éleveurs. Ce couple de loups doit dont être protégé, notamment face aux tirs de défense, a plaidé la présidente de One Voice, Muriel Arnal. Le lendemain, la préfecture a pourtant maintenu l’autorisation de tirs de défense simple pour 25 éleveurs. Insuffisant, pour la FDSEA et les Jeunes agriculteurs, qui ont boycotté la réunion de la cellule de veille, en dénonçant une «mascarade inutile».