Aveyron | Par eva dz
A l’occasion de l’assemblée générale de sa section Aveyron-Lozère-Aude et Tarn, le 5 avril, SODIAAL a présenté des résultats encourageants qui permettent à la coopérative d’assurer la rémunération de ses producteurs, de poursuivre ses investissements et de mener sa stratégie de valorisation globale de la filière laitière.
Eric Forin, Damien Lacombe, Sébastien Durand, Olivier Beaufils et Anthony Marre avec les nouveaux produits de SODIAAL.
A l’image de la section Aveyron – Lozère – Aude et Tarn, SODIAAL affiche une belle dynamique sur 2023. «Forte de ses 135 millions de litres de lait de vache collectés en 2023 sur 400 exploitations, de ses volumes en lait de brebis (28 millions dont 18 en AOP Roquefort) et de chèvre (100 millions), notre section affiche une belle santé», a annoncé Sébastien Durand, président de la section. L’éleveur lozérien installé en AB avec son épouse, relativise les difficultés rencontrées par le lait bio : «Oui nous vivons une période transitoire dans le bio avec un peu de déconversion mais bien moins qu’à l’échelle nationale. Mais l’équation laitière reste bien maîtrisée. Nous avons besoin de retrouver un équilibre grâce à la recherche de valeur ajoutée», a-t-il ajoutée. Et Damien Lacombe, président de SODIAAL, de préciser que la coopérative a multiplié les références sur tous les segments de marchés en GMS, en restauration hors foyer et sur toutes les catégories, lait de consommation, poudre infantile et fromages.
Confiance
Sur la filière laitière conventionnelle, l’année est «relativement encourageante», selon les responsables de la coopérative. «Notre travail de fourmi au sein du plan Valio démarré en 2017, porte ses fruits», salue Damien Lacombe. SODIAAL présente en effet un résultat courant de 81 millions d’euros et affiche un prix du lait de 497 euros/1 000 euros toutes primes confondues et ristournes comprises, soit une augmentation de 50 euros/1 000 litres en un an. Sous réserve de la validation lors de l’assemblée générale de juin, 61 millions d’euros seront redistribués à ses 15 295 adhérents. «Notre bataille sur la valeur a été payante, après des combats de longue haleine dans les négociations commerciales (50% de nos volumes sont distribués en GMS). Nous avons pu à la fois assurer la rémunération de nos producteurs et maintenir les équilibres économiques. Ces résultats doivent être consolidés pour poursuivre les investissements et assurer la pérennité des activités de la coopérative et de la filière laitière», ont avancé les responsables de SODIAAL.
Ils entendent notamment poursuivre les actions en faveur de l’installation de nouveaux éleveurs que la coopérative accompagne à hauteur de 10 000 euros, en faveur du développement de ses marques Yoplait, Candia et Entremont présentes dans 90% des foyers français (lire encadré) et en faveur de la transition environnementale des fermes et des 61 sites de production.
A l’heure où la moitié des producteurs laitiers sont à 10 ans de la retraite, la coopérative entend développer ses services pour accompagner les installations et le maintien de la production. Anthony Marre, éleveur au Bas Ségala et administrateur SODIAAL au niveau national depuis 2 ans, a présenté le projet d’accompagnement de la main d’œuvre dans les fermes : «Sans main d’œuvre sur nos fermes, nous n’aurons plus de lait demain ! SODIAAL, grâce aux remontées de terrain des éleveurs, veut mettre en place une aide à l’embauche et au remplacement, un coup de pouce pour aider les exploitants à prendre un apprenti, un salarié, un stagiaire, à trouver un associé…». Au sein de la section Aveyron – Lozère – Tarn et Aude, une carte va géolocaliser les fermes en recherche de main d’œuvre : «un outil de mise en relation avec des centres de formation et d’apprentissage, des lycées, des services de remplacement… La force du collectif nous permet de faire savoir nos besoins de main d’œuvre». Et la coopérative se dit prête à accueillir de nouveaux sociétaires.
Environnement et renouvellement des générations
Sur le volet environnemental, là aussi, le collectif est une force. SODIAAL a affiché ses ambitions : diminuer de 30% son empreinte carbone d’ici 2030 en amont comme en aval. «Nous avons lancé une prime durabilité qui récompense l’empreinte la plus faible ainsi que le taux de biodiversité le plus fort (en mesurant les haies, en relevant les prairies permanentes). «75% de nos fermes ont réalisé leur bilan carbone», souligne Damien Lacombe. «A SODIAAL, nous pensons que la vache est la solution et pas le problème. Nous resterons des laitiers et nous le revendiquons !», a asséné le président.
Un collectif mis en avant jusqu’aux consommateurs : «Nous sommes les mieux placés pour parler du lien entre production et consommation. Notre présence sur 70 départements démontre notre rôle dans la gestion du territoire, dans le maillage. Une chance pour mettre en avant la diversité du modèle laitier en France», ont argumenté les responsables de SODIAAL. «Notre région est vaste et diverse et notre coopérative est engagée dans la valorisation territoriale», a assuré Olivier Beaufils, éleveur en Haute-Garonne et président de la région Sud Ouest à SODIAAL. Et de citer les forces des appellations (Roquefort en AOP, Pyrénées en IGP…) ainsi que la démarche de valorisation locale «Eleveurs du Sud-Ouest» qui propose du lait de consommation, une tomme de vache et une tomme de brebis. «Cette marque a recréé une dynamique notamment en zones intermédiaires, un sentiment d’appartenance à la coopérative aussi», atteste-t-il.
«Ces produits appartiennent aux éleveurs, tout comme leur coopérative», rappelle Damien Lacombe. «Et constituent une belle réponse aux nouvelles tendances de consommation», a conclu le président.
Eva DZ