Aveyron | Par La rédaction
Une application cartographique en ligne, www.lespierrescollectives.fr, répertorie la ressource et facilite l’échange. Propriétaires de pierre peuvent y référencer leurs stocks. Porteurs de projets et artisans peuvent y rechercher la pierre nécessaire à leurs projets de rénovation.
Sylvain Olivier, artisan bâtisseur, Frédéric Houmault, carrier, Benjamin Deceuninck, directeur de l’association des Artisans Bâtisseurs en Pierre Sèche et Nicolas Leblois, chargé de mission Patrimoine bâti au Parc.
«La pierre est une ressource naturelle importante en Aubrac, mais sa disponibilité étant mal identifiée, il était difficile d’approvisionner nos chantiers avec de la pierre locale», explique Benjamin Deceuninck, directeur de l’Association des Artisans Bâtisseurs en Pierre Sèche (ABPS) à l’origine de ce constat. Grâce à un programme d’action coordonné par l’association, cette plateforme expérimentale a pu voir le jour. «C’est un projet tout à fait innovant, une telle plateforme n’existe pas ailleurs», souligne Nicolas Leblois, chargé de mission Patrimoine bâti au Parc naturel régional Aubrac. «Nous espérons qu’elle pourra faciliter vraiment les rénovations et encourager le ré-emploi de pierre».
Encourager le ré-emploi
«L’utilisation de pierres dans les constructions est un marqueur fort de l’identité d’un territoire, et l’Aubrac en est un très bel exemple», appuie Eric Malherbe, maire de Marchastel et élu du Parc. «Que ce soit le granit, utilisé pour les murets qui délimitent les parcelles et les drailles, le basalte dans les maisons et les villages, ou le schiste pour les terrasses agricoles de la vallée du Lot ou de la Colagne… Sur l’Aubrac, la pierre aussi fait le paysage remarquable que l’on connaît. C’est exactement pour cela que la Charte du Parc mentionne la valorisation de la ressource en pierre locale comme un des axes de travail à poursuivre. Pour la qualité de nos paysages, les économies de CO2 dues au transport de matériaux venant parfois de très loin, et également pour l’économie locale qu’elle peut engendrer», explique l’élu.
Mais les initiateurs du projet rappellent quelques règles : «Soyons vigilants, il ne s’agit pas de proposer sur cette plateforme un vieux muret ou un ancien sécadou», précise Nicolas Leblois. «Ces éléments bâtis font partie de ce que l’on appelle le patrimoine vernaculaire et doivent être préservés. La pierre pouvant être réutilisée doit provenir de travaux de terrassement ou de voirie, ou alors être issue d’une ruine à l’emplacement de laquelle un autre projet est prévu. Vous pouvez aussi avoir un stock de pierres inutilisées que vous souhaiteriez rendre utile».
Infos : www.lespierrescollectives.fr
La rédaction
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