National | Par Mallory Bouron

Produits fabriqués en France : Le gouvernement travaille sur un « Origine score » annonce la ministre Olivia Grégoire

La ministre déléguée à la Consommation Olivia Grégoire, souhaite mettre en place un indicateur des origines des ingrédients dans un produit transformé, similaire au Nutri-score. Des discussions auront lieu courant mars lors des « rencontres de la transparence ».

À la veille du coup d’envoi du 60e Salon de l’Agriculture, le gouvernement souhaite s’attaquer à l’une des revendications principales des agriculteurs : l’origine des produits alimentaires vendus dans les grandes surfaces. Hier, au micro de Sud Radio, Olivia Grégoire s’est déclarée favorable au lancement d’un « Origine score », identique au Nutri-score, qui classe les produits en fonction de leur valeur nutritionnelle.

La FDSEA et les JA avaient rayé les codes-barres des produits non-français dans plusieurs grandes surfaces, début février.

1000 établissements contrôlés

« Vous prenez une sauce dans un magasin avec un beau drapeau français parce que les œufs ont été produits en France. Mais on ne vous dit pas d’où vient l’huile qui représente pourtant 80% de la sauce. Sur un produit transformé, vous ne pouvez pas donner l’information quand ça vous arrange. », explique Olivia Grégoire.

Et l’attention portée à l’origine des produits alimentaires n’est pas seulement le combat des agriculteurs, c’est aussi celui des consommateurs. Une étude du collectif En Vérité, parue l’an passé, révèle que 86 % des sondés souhaitent avoir plus d’informations sur l’origine ainsi que sur la présence de pesticides dans les produits qu’ils achètent.

Mercredi, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a indiqué avoir intensifié les contrôles des agents de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes). Ainsi, ce sont 1000 établissements qui ont été contrôlés sur l’origine française des produits vendus, dont 372 déclarés en non-conformité, a précisé le locataire de Bercy.

Au micro de Sud Radio, Olivia Grégoire a aussi assuré que « 150 procédures sont en cours pour manquement aux délais de signature ».

Début des discussions courant mars

La ministre a détaillé le calendrier à venir en indiquant que les discussions autour de la mise en place de l’« Origine score », débuteraient « courant mars » lors des rencontres de la transparence. Les associations de consommateurs, les distributeurs et les industriels de l’agroalimentaire, ainsi que l’ensemble des acteurs concernés seront réunis afin d’échanger sur le sujet.

« Ceux qui vont l’adopter rapidement sont des acteurs dont la quasi-totalité des ingrédients sont d’origine française (…) Mais ce sera ensuite adopté par d’autres entreprises, car si certains l’affichent et d’autres non, le consommateur va forcément se questionner sur l’origine du produit », affirme le ministère de l’Économie.

Plusieurs industriels se sont déjà montrés favorables à ce projet, sur X (ex-Twitter), comme le PDG de Système U, Dominique Schelcher, et celui de l’enseigne Leclerc, Michel-Edouard Leclerc.

Pour rappel, 8 produits alimentaires sur 10 sont ultra-transformés dans les rayons des supermarchés français, précise le docteur et épidémiologiste Jean-David Zeitoun, dans Le suicide de l’espèce, paru en 2023. Une consommation quotidienne de ces produits « industriels » qui est à l’origine de nombreux cancers, maladies cardiovasculaires et métaboliques, alerte-t-il.

Mallory Bouron

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Fin février, le gouvernement avait annoncé travailler sur la mise en place d’un indicateur des origines des ingrédients dans un produit transformé, similaire au Nutri-score. Hier, à l’issue des Rencontres de la transparence, Olivia Grégoire a entériné le lancement du dispositif « Origine-Info », qui sera testé cet été. En février, la FDSEA avait lancé plusieurs actions pour contrôler l’origine des produits alimentaires vendus dans les grandes surfaces. « Vous prenez une sauce dans un magasin avec un beau drapeau français parce que les œufs ont été produits en France. Mais on ne vous dit pas d’où vient l’huile qui représente pourtant 80% de la sauce. Sur un produit transformé, vous ne pouvez pas donner l’information quand ça vous arrange. »,…