Aveyron | Par Eva DZ

Pierre et Vincent Miquel font leurs premiers pas dans la sélection

Issus d’une famille d’agriculteurs, Pierre et Vincent Miquel se sont installés hors cadre familial, à Laguiole, au sein du GAEC des trois ruisseaux. Les deux frères ont ainsi l’opportunité de se consacrer à leur passion, la sélection pour monter un troupeau Aubrac, à leur image.

Pierre et Vincent Miquel devraient faire leur entrée en concours ce samedi à Laguiole, avec leur taureau, Ténor.

Pierre et Vincent Miquel s’estiment chanceux d’avoir croisé la route de M. Capoulade, éleveur aux portes de Laguiole. Ces deux frères, fils d’éleveur Aubrac à quelques pas de la cité au couteau, envisageaient en effet à plus ou moins long terme de s’installer. «La ferme familiale est trop petite et puis nous sommes 6 frères dont plusieurs intéressés par l’élevage !», sourient-ils. «Nous avons eu la chance de pouvoir concrétiser notre projet grâce à M. Capoulade, sa volonté d’accompagner deux jeunes dans la transmission de sa ferme», raconte Pierre qui fut salarié sur cette ferme pendant plusieurs années.
«N’ayant pas de succession et sachant mon envie de m’installer, il m’a proposé de nous associer. Et mon frère, Vincent nous a rejoint au sein du GAEC, grâce à l’apport de la ferme aux portes de Soulages de la famille Chayrigues», continue-t-il. Tous les deux ont roulé leur bosse comme salariés dans des élevages Aubrac du secteur et Vincent, également chez le concessionnaire CMA à Rodez.
Au sein du GAEC des trois ruisseaux, les trois associés s’attèlent à faire progresser leur élevage en race Aubrac. «Jusqu’à présent, la sélection n’était pas spécialement travaillée et c’est quelque chose qui nous passionne, Pierre et moi, ayant baigné dans ce milieu», avance Vincent. A la tête d’un troupeau de 120 vaches, inscrites depuis bientôt 2 ans au Herd Book Aubrac, ils avancent pas à pas grâce aux conseils de leur technicien à l’Union Aubrac. Grâce aussi au GIE Aubrac, ils ont acheté plusieurs vaches et taureaux chez des sélectionneurs du berceau pour préparer leurs lignées. «Nous pouvons remercier notre oncle, au GIE, qui nous a trouvé de très bons lots !», confient les jeunes éleveurs. Aujourd’hui ils voient les fruits de cet investissement et travaillent avec leur propre renouvellement. Le premier critère qu’ils retiennent ce sont les qualités maternelles, puis la docilité, la mixité lait – viande : «une vache équilibrée pas trop élevage et pas trop viande !», précisent-ils. La repro est assurée 100% en monte naturelle avec des taureaux achetés chez des sélectionneurs.
«Nous ne sommes pas encore à notre objectif 100% Aubrac mais nous nous en approchons», affichent les deux éleveurs, qui garderont sur leur 2ème site, la possibilité de réaliser du croisement Charolais. «Nous n’en sommes pas encore à vendre des génisses ou des mâles pour la reproduction ! Il faut encore du temps !», analysent-ils avec lucidité. «Nous savons qu’aujourd’hui nous ne sommes pas au niveau, nous n’avons pas encore assez de recul et notre troupeau manque d’homogénéité mais les concours nous donnent une chance de faire nos premiers pas et de nous faire connaître». Pour les deux frères, c’est aussi une façon de saluer ceux qui leur ont permis de s’installer : «sans M. et Mme Capoulade, sans M. et Mme Chayrigues, ça aurait été compliqué», reconnaissent-ils. «Ils ont vraiment été des facilitateurs et nous avons envie de leur montrer que ce résultat, on le leur doit !».
Et parce qu’ils sont nés ici, qu’ils sont passionnés par l’Aubrac, Pierre comme Vincent ont à cœur de voir perdurer les concours cantonaux : «c’est normal d’y participer et d’aller soutenir les autres cantons. Ils permettent aussi de repérer la génétique !»… et de les aider à relever ce challenge qu’ils se sont lancés !


Eva DZ

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