Aveyron | Par eva dz

Patrimoine : Vimenet, un petit village préservé

Cet été, l’association l’Eau et la Pierre a fêté ses 25 ans d’existence. Un quart de siècle d’engagement au service de la préservation du patrimoine de Vimenet, ce petit village fortifié de 200 âmes pour lequel plus de 320 adhérents s’investissent : donateurs, artisans, bénévoles, tous amoureux du patrimoine…
Dans le dédale des petites rues du village, les différents ouvrages préservés et aménagés s’offrent aux visiteurs : le travail à ferrer les bovins, l’orgue restauré dans l’église, une placette cédée par la famille Dalous de Vimenet avec un puits restauré… Et toujours des projets, qui animent l’équipe de bénévoles depuis 25 ans, comme l’aménagement du plan d’eau à l’entrée du village, où paissent les brebis de l’artiste Debru.
Des projets qui ont pu voir le jour grâce au soutien de la mairie, du Conseil départemental et des partenaires de l’association.

Cet été, l’association l’Eau et la Pierre a inauguré sa dernière réalisation en date, l’aménagement d’une placette cédée par la famille Dalous, habitante de Vimenet, une ancienne friche dont cette famille a fait don à la commune à la seule condition de l’aménager. Un défi que l’association a relevé avec plaisir ! Les bénévoles ont remonté un puits qui s’était écroulé sur le bord de cette placette, ont consolidé ses abords en surplomb de pâtures et ont installé une rambarde, qui offre un point de vue sur le petit ruisseau de La Cuge. Une table de pique-nique est également positionnée. Et comme ils ont retrouvé de l’eau au fond du puits, un seau avec une chaîne a été installé.
Cette placette a été baptisée Charles Dalous et le belvédère, Alain Dalous, en hommage au don de cette famille de Vimenet.

Le travail à ferrer les bovins, l’un des tout premiers datant de plus de 200 ans, a été restauré et installé par les bénévoles de l’Eau et la pierre il y a un peu plus de 5 ans. A l’abri sous un appentis, il est installé à côté d’une pierre imageant une forme de puits, un ancien évier à deux sorties, l’une pour les eaux sales et l’autre pour les eaux grasses destinées aux cochons.

Un orgue, une placette, un travail à ferrer les bovins…

Dans la petite église du village, les bénévoles de l’Eau et la Pierre ont installé un orgue qu’ils ont déniché auprès de l’association protestante de Millau Saint Affrique. «L’instrument était destiné à la déchetterie, il était dans un état pitoyable, en morceaux. Il y avait un boulot monstrueux pour le remettre en état. Un tiers des tuyaux ont été changés, d’autres ont été redressés et notre chance, c’est que le clavier était en bon état», explique Michel Combes, vice-président de l’Eau et la Pierre. «Heureusement nous avons dans notre équipe, Jean Boissonade, originaire de Sévérac l’Église dont les conseils avertis et avisés en la matière nous ont permis de mener à bien le projet», poursuit-il. Des tests acoustiques menés avec des professionnels dans l’église ont permis de définir son emplacement en hauteur, complète Michel Combes, fier de voir trôner aujourd’hui l’orgue dans cette petite église de village. Complètement accordé avec l’aide d’un facteur d’orgue originaire du Luxembourg, l’orgue fonctionne parfaitement bien et plusieurs concerts sont organisés chaque année, grâce à un jeune facteur d’orgue d’Aguessac qui s’est initié. «Il nous a fallu presque un an pour le remonter, refaire la soufflerie, rénover la structure en bois et l’installer. Mes compétences d’ancien électricien ont mis la touche finale avec un éclairage indirect», sourit Michel Combes. Et dès l’entrée d’une personne dans l’église, un air est joué, enregistré sur cet orgue. Il se souvient avec émotion de l’inauguration il y a un an en présence de l’évêque et de plus de 500 personnes !

Le prochain projet de l’association L’Eau et la Pierre concerne l’aménagement du plan d’eau. A l’entrée du village, il est le lieu de détente des habitants et visiteurs, autour du terrain de boules, et le lieu de rencontres des bénévoles de l’association. Michel Combes, le vice-président, verrait bien au milieu du plan d’eau, une statue de berger accompagné d’un enfant, à l’image des deux brebis qui paissent déjà à proximité. «Ce plan d’eau est très important car il définit le niveau d’eau de tout le village et dans quasiment chaque maison, il y a un puits ! Nous avons donc une responsabilité de l’entretenir et le préserver pour réguler le niveau de tous les puits», explique-t-il. Un îlot central pourrait être réalisé accueillant une fontaine et un jet d’eau de façon à brasser l’eau et ainsi à limiter l’eau stagnante et les algues qui donnent cette impression d’eau sale. «Il faut aussi penser aux poissons qui y sont présents en nombre, l’eau doit être bien oxygénée. Et aux habitants car le plan d’eau est notre îlot de fraîcheur à tous pendant l’été !».

Eva DZ

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Début septembre, l’EPAGE du Viaur a signé son troisième Contrat de Rivière à Naucelle, en présence de nombreux élus du territoire, du Département, de la Région, du préfet de l’Aveyron et de nombreux partenaires techniques et financiers. Preuve de la réussite collective de cette démarche depuis plus de 20 ans, qualifiée d’exemplaire par l’Agence de l’eau Adour Garonne. Lors de la signature du contrat de rivière Viaur III par l’ensemble des partenaires techniques et financiers. Un contrat de rivière est un programme d’actions contractuel d’une durée de 5 ans visant à restaurer, améliorer ou conserver la qualité des eaux et des milieux aquatiques. Un programme basé sur le volontariat mais qui, à l’échelle de la rivière Viaur, a su fédérer…