National | Par Didier Bouville
(Photo Perfarmer. Dossier de presse La Ferme Digitale)
Avec 1 200 visiteurs, 120 start-ups, le LFDay, premier évènement français dédié à l’Ag-Tech et organisé par La Ferme Digitale le 7 juin, est définitivement installé dans les paysages agricole et numérique français. Cette troisième édition était consacrée aux transitions – agricole, alimentaire, énergétique…, des transitions qui s’appuient et s’appuieront nécessairement sur le numérique.
«Avec tous ces cerveaux portant attention à l’agriculture, votre envie d’accompagner qui est importante, nous ne marcherons plus seuls», s’est félicitée Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, en introduction de la troisième édition du LFDay, l’évènement dédié aux start-ups agricoles créé en 2017 par La Ferme Digitale.
Symbole du caractère désormais incontournable et institutionnel de la journée, les 120 start-ups se sont cette année réunies au Conseil économique, social et environnemental (CESE), où plus de 1 200 visiteurs ont pu découvrir les nombreuses innovations proposées par ces jeunes entreprises. Des innovations indispensables pour accompagner les transitions (thématique de la journée) qu’effectue le monde agricole.
«Vous nous apportez des solutions d’alternatives crédibles sur ces questions difficiles», a d’ailleurs souligné Christiane Lambert, dans un contexte où le changement est exigé rapidement et radicalement alors que, comme l’a rappelé Sébastien Abis, directeur du Club Déméter, «les mondes agricoles vivent un choc de temporalité avec la société qui est obsédée par ce qui se passe au quotidien, or pour l’agriculture, la temporalité du changement et de la transition ne se résume pas à une journée».
Enjeu mondial
Ce défi dépasse d’ailleurs largement les frontières hexagonales, comme l’ont illustré les nombreux débats, keynotes et tables-rondes qui ont ponctué la journée. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont au cœur de l’adaptation des pratiques agricoles, facilitant l’accès des agriculteurs aux informations clés sur la météo, les marchés, l’état des parcelles, en France mais aussi de façon encore plus prégnante, dans les pays africains confrontés à des enjeux de productivité, de durabilité et d’emploi beaucoup plus importants.
Pour les producteurs, le numérique offre également des possibilités nouvelles en matière de rémunération ou de communication, mais le reste de la chaine agroalimentaire est tout autant impacté par ces nouvelles technologies qui permettent de répondre aux attentes des consommateurs par exemple en ce qui concerne la transparence et la traçabilité.
Et face au défi alimentaire qui s’annonce, cet ensemble de solutions potentielles sera incontournable : «L’agriculture devra plus produire, durant les trente prochaines années, qu’elle n’a produit les 8 000 dernières tout en prenant soin de notre planète», a rappelé Florian Breton, fondateur de la plateforme de financement participatif dédiée à l’agriculture, Miimosa, et co-président de la Ferme Digitale.
Dans ce contexte, «nous voulons faire de la France un vrai berceau de l’innovation agricole. Mais on a encore beaucoup d’efforts à faire. L’investissement dans l’AGTech représente 13 Mds€ par an dans le monde. Les investissements européens ne représentent que 8 % de ce total, et la France seulement 3 % !», a-t-il précisé.
L’accompagnement de l’agriculture dans ses transitions constitue, pourtant, une formidable opportunité de développement, ce que la centaine de start-ups présente a bien saisi, recouvrant des sujets aussi divers que la gestion des risques, les outils de traçabilité, la protection des données agricoles, les plateformes d’échanges de matériels agricoles, l’agriculture de précision, les logiciels de modélisation agronomiques, ou encore les applications météo…
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