Catégorie : National

Par La rédaction

Loup : la Convention de Berne valide le déclassement du statut de protection

La Convention de Berne, relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe, a approuvé le 3 décembre un déclassement du statut de protection du loup, qui va passer d’espèce « strictement protégée » (annexe II) à «protégée» (annexe III). Les 49 membres, réunis à Strasbourg, ont approuvé une proposition en ce sens portée par l’UE. La décision sera publiée le 6 décembre et, si moins d’un tiers des parties à la Convention s’y oppose, le changement de statut entrera en vigueur le 7 mars 2025 dans les pays qui n’ont pas formulé d’objections. Après cette date, l’UE pourra alors adapter les annexes correspondantes de la directive Habitats. «La Commission proposera une modification législative ciblée à cet effet, qui devra être adoptée par le Parlement européen et le Conseil», assure Bruxelles. «Ce changement donnera aux États membres une flexibilité supplémentaire dans la gestion de leurs populations locales de loups. Dans le même temps, comme le loup restera une espèce protégée, les mesures de conservation et de gestion des États membres devront toujours atteindre et maintenir un statut de conservation favorable», précise la Commission européenne. Ses estimations montrent que la population de loups dans l’UE a presque doublé en dix ans (11.193 en 2012 contre 20.300 en 2023). Selon les dernières données disponibles, les loups tueraient au moins 65.500 têtes de bétail chaque année dans l’UE.


Par La rédaction

Manifestations : la FNSEA et les JA en action sur le revenu les 9 et 10 décembre

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à de nouvelles actions lundi 9 et mardi 10 décembre, a annoncé Arnaud Rousseau sur RMC le 29 novembre. Après l’accord UE/Mercosur et les «entraves», cette troisième phase portera, comme prévu, sur les prix et le revenu des agriculteurs, alors que les négociations annuelles entre distributeurs et industriels de l’agroalimentaire viennent de s’ouvrir. «Nous irons à la rencontre de l’ensemble de ceux qui construisent nos prix», a précisé le président de la FNSEA. Certains départements sont déjà mobilisés cette semaine, à l’image de la Sarthe, où la FDSEA a annoncé des contrôles en grande surfaces du 2 au 4 décembre. Comme l’a indiqué M. Rousseau, les syndicats majoritaires espèrent «conclure [leur] cycle [de mobilisation] avec une rencontre avec le Premier ministre». Concernant l’identité du locataire de Matignon, «que ce soit celui-là (Michel Barnier, NDLR) ou un autre, peu importe», a lancé le président de la FNSEA, ajoutant: «On a besoin que les résultats concrets soient au rendez-vous». Alors que le gouvernement est sous la menace d’une censure sur les textes de loi budgétaires, M. Rousseau a plaidé pour la stabilité de l’exécutif: «Nous avons besoin d’un gouvernement et d’un budget. Quand on est agriculteurs, on a besoin de visibilité.»


Par La rédaction

PLFSS : Michel Barnier engage le 49-3, plusieurs motions de censures attendues

Le Premier ministre Michel Barnier a engagé le 2 décembre la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 (PLFSS) via l’article 49-3 de la Constitution. Les députés de la France insoumise et du NFP ont déposé une motion de censure contre le gouvernement. Marine Le Pen a indiqué que le groupe RN déposerait la sienne et que les députés d’extrême-droite voteraient l’ensemble des motions, «d’où [qu’elles] viennent», y compris de la gauche, rapporte l’AFP. En toute vraisemblance, elles devraient être discutées dans l’hémicycle ce mercredi. L’ensemble des voix de gauche et du RN pourrait conduire à la chute du gouvernement de Michel Barnier. Aujourd’hui plus qu’incertain, le texte du projet de loi, amendé à l’Assemblée nationale et au Sénat, avait été retravaillé et validé par la commission paritaire mixte la semaine dernière. Il comportait plusieurs articles agricoles : la pérennisation du TO-DE et son extension aux coopératives, le cumul de l’exonération applicable aux jeunes agriculteurs, le renforcement de la taxe soda, ainsi que la création d’une nouvelle fiscalité sur les sucres ajoutés, l’indemnisation pour déficit fonctionnel permanent versée sous forme de capital, et surtout la réforme des retraites agricoles basée sur les 25 meilleures années à partir du 1er janvier 2026. Une éventuelle chute du gouvernement entraînerait aussi la fin de l’examen du projet de loi de finances pour 2025 (PLF). Actuellement au Sénat, ce texte prévoit notamment une baisse des crédits du ministère de l’Agriculture pour la transition écologique, ainsi que plusieurs allègements fiscaux (transmission des exploitations, cheptel bovin, etc.).


Par La rédaction

Eau : stress hydrique et climat variable menacent un quart des grandes cultures

En s’appuyant sur les données de sa nouvelle plateforme Aqueduct Food, le World Resources Institute (WRI) a publié, le 16 octobre, une analyse des risques liés à la disponibilité de l’eau pour la production agricole et la sécurité alimentaire. Selon le WRI, un quart des grandes cultures sont cultivées dans des zones où l’approvisionnement en eau est fortement contraint, très variable, ou les deux. Plus précisément, le riz, le blé et le maïs sont particulièrement vulnérables, avec 33% de ces trois grandes cultures produites avec des ressources en eau soumises à une forte pression ou une grande variabilité. À noter que les cultures irriguées comme pluviales sont confrontées à «des menaces croissantes». Les cultures irriguées, qui représentent 34% de la production mondiale totale en poids, sont vulnérables à une concurrence accrue pour les ressources en eau partagées. À eux seuls, dix pays* concentrent 72% des cultures irriguées mondiales, dont deux tiers font face à des niveaux de stress élevés à extrêmement élevés. «Cela constitue un problème non seulement pour la sécurité alimentaire, mais aussi pour l’économie, car les cultures irriguées sont souvent des cultures de rente exportées vers d’autres nations», précise le WRI. Les cultures pluviales sont quant à elles menacées par la variabilité des précipitations, qui devrait augmenter de 40% d’ici 2050.
* Chine, Égypte, États-Unis, Inde, Indonésie, Mexique, Pakistan, Thaïlande, Vietnam


Par Eva DZ

Annie Genevard n’a pas condamné les actions devant l’Anses et l’Inrae

Alors que des manifestants FNSEA/JA ont dressé des murs devant les sièges de l’Inrae et de l’Anses, Annie Genevard, ministre de tutelle des deux organismes publics, n’a pas condamné ces actions dans la soirée du 28 novembre. «Les agriculteurs ont exprimé leurs attentes immenses vis-à-vis de la recherche et des scientifiques pour trouver des solutions aux défis gigantesques de notre agriculture», estime-t-elle. Et la ministre de l’agriculture de rappeler que l’action des manifestants s’est déroulée «tôt ce matin», «dans le calme et avant l’arrivée des salariés».

«Je partage leur sentiment d’urgence face au changement climatique et à l’impérieuse nécessité de continuer à nourrir les Français avec le produit de nos fermes», écrit encore la locataire de la Rue de Varenne. Mme Genevard ajoute qu’elle a reçu le p.-d.g de l’Inrae, avec le ministre de l’enseignement supérieur et la recherche Patrick Hetzel, et que l’institut «connaît les urgences du monde agricole» sur lesquelles il «doit mettre des priorités» (santé animale et végétale). «Les critiques visant notre institut ne rendent pas compte des recherches menées», qui ont débouché sur «des solutions concrètes pour l’agriculture», a sobrement répliqué l’Inrae dans un communiqué. Et l’institut de recherche de se considérer comme «une force pour l’agriculture française».


Par Eva DZ

Pesticides : les députés de la Coméco adoptent la proposition de loi sur l’épandage par drone

Les députés de la commission des Affaires économiques ont adopté, le 27 novembre, la proposition de loi du député Renaissance Jean-Luc Fugit visant à autoriser l’épandage par drone de pesticides autorisés en bio, ainsi que de produits de biocontrôle ou «à faible risque», sur fortes pentes, bananeraies et vignes mères de porte-greffes. En début de séance, les députés LFI, écologistes et PCF se sont prononcés contre le texte. La députée Manon Meunier (LFI) a critiqué un texte «loufoque et décalé» dans le contexte des manifestations agricoles, promouvant des machines destinées «à remplacer» les agriculteurs et favorisant «l’agro-industrie». Le PS a qualifié le texte de «gadget» et conditionné son vote à ce que l’autorisation soit requalifiée en prolongation de l’expérimentation.

Jean-Luc Fugit a régulièrement défendu l’objectif de «réduction de la pénibilité» de son texte. Le vote de chaque député n’est pas connu, le scrutin n’étant pas public. Lors de l’examen, les députés ont apporté plusieurs modifications. L’angle minimum des pentes ouvrant l’autorisation de l’épandage par drone a été réduit à 20%, contre 30% dans le texte initial. L’épandage a été exclu à moins de 250 m des zones attenantes à des bâtiments habités ou régulièrement occupés. Et l’autorisation par arrêté des programmes d’application a été liée à un avis préalable de l’Anses.


Par Eva DZ

Porc : les exportations de charcuteries restent insuffisantes, selon la Fict

La fédération des charcutiers et traiteurs industriels (Fict) réclame des soutiens publics à l’export des charcuteries de porc, même si les exportations se sont redressées depuis les années 2000, d’environ 30% selon la présentation faite lors des Assises du syndicat ce 26 novembre. «Les charcuteries espagnoles et italiennes bénéficient de soutiens publics substantiels pour promouvoir leurs exportations», a considéré la présidente Christiane Lambert devant la presse. Ces deux origines sont largement responsables de la multiplication par quatre des importations au cours de la même période, qui a fait sombrer la balance commerciale depuis 2000 jusqu’à -900 M€ en 2023, ont considéré les industriels (444 M€ d’exportations pour 1,3 Md€ d’importations).

Les pays émergents, notamment en Asie, sont visés par les exportateurs français, entre autres pour les saucissons et jambons secs. L’export représente pour le secteur 8,7% d’un chiffre d’affaires de 9 Md€, selon l’étude de la Banque de France, soit un peu moins de 800 M€. La Fict met en avant les «résultats nettement supérieurs» de l’Espagne (1,8 Md d’euros), de l’Italie (plus de 2,2 Md d’euros) et de l’Allemagne pour les produits transformés à base de porc et de volaille.


Par Eva DZ

UE/Mercosur : le Sénat rejette massivement l’accord commercial, Lula persiste

Après l’Assemblée nationale la veille, le Sénat a lui aussi très largement validé (par 338 voix contre une) la résolution s’opposant au projet d’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, verrouillant ainsi la position de la France d’un rejet en l’état. «Ce que nous souhaitons à travers ce débat, c’est entériner solennellement la position de la France et lui offrir une assise transpartisane forte, pour que sa voix puisse résonner dans toute l’Europe», a ainsi déclaré la ministre de l’agriculture Annie Genevard en ouverture des discussions tout en tentant de rassurer les partenaires sud-américains sur les intentions françaises.

De son côté, le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva persiste dans sa volonté de finaliser le traité d’ici la fin de l’année. Et il cible Paris. «Si les Français ne veulent pas de cet accord… ils ne décident plus de rien, c’est la Commission européenne et Ursula von der Leyen qui décident» a-t-il affirmé le 27 novembre lors de la Rencontre Nationale de l’Industrie, organisée par le CNI à Brasilia. Et d’ajouter sur le réseau social X, «je veux signer l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur, car cela fait 22 ans que nous en discutons».


Par Eva DZ

Lait de montagne : Carrefour s’engage auprès de trois coopératives sur 25 Ml

Le distributeur Carrefour a renouvelé un accord «quadripartite» portant sur 25 millions de litres (Ml) par an pendant trois ans avec trois coopératives laitières de zone de montagne (Massif central) pour du lait UHT vendu sous marque de distributeur, annonce un communiqué du 27 novembre. Les trois partenaires du distributeur sont Coopal (collecte), Société laitière des volcans d’Auvergne (transformation, filiale de Terra Lacta) et Orlait (commercialisation). Coopal rassemble 250 producteurs des départements de la Haute-Loire, du Puy-de-Dôme, de la Creuse et de la Corrèze. Tandis que SLVA est «spécialisée dans la production du lait UHT conditionné en briques et en bouteilles, principalement à marques de distributeurs», explique le communiqué. Elle emploie 110 salariés.

Son site industriel est à Theix, dans le Puy-de-Dôme. Carrefour revendique «plus de 40% de lait contractualisé» avec les producteurs en lait de montagne. «Cet accord quadripartite date de 2019 et nous avons souhaité réaffirmer notre soutien aux exploitations situées en zone de montagne en nous engageant à nouveau pour trois ans», déclare Marc Delage, directeur des achats pour les produits vendus en libre-service sous marque Carrefour.


Par Eva DZ

Commission européenne : le Parlement européen valide le nouvel exécutif

Le Parlement européen a validé le 27 novembre la nomination de la nouvelle Commission européenne, qui pourra donc prendre, comme prévu, ses fonctions dès le 1er décembre. Pour son deuxième mandat à la présidence, Ursula von der Leyen et son équipe ont obtenu la plus faible majorité jamais décrochée par une Commission (370 voix pour, 282 contre et 36 abstentions). Les socialistes français (opposés à la nomination de l’italien Raffaele Fitto à un poste de vice-président), mais aussi les PPE (droite) espagnols (protestant contre la vice-présidence confiée à la socialiste espagnole Teresa Ribera) ont notamment voté contre.

Lors du discours qu’elle a tenu avant le scrutin, Ursula von der Leyen a rappelé que sa priorité serait la compétitivité européenne. Les agriculteurs «méritent d’être traités sur un pied d’égalité et que leur travail acharné soit récompensé. Nous devons veiller à ce qu’ils bénéficient d’un revenu équitable et suffisant. Qu’ils bénéficient des incitations adéquates pour contribuer à la protection de notre nature», a-t-elle souligné. Le commissaire européen à l’agriculture Christophe Hansen sera chargé de présenter dans les 100 premiers jours du mandat une «vision sur l’avenir de l’agriculture de l’UE», à la suite de l’exercice de dialogue stratégique mené plus tôt cette année.