National | Par La rédaction

Le sport au service de l’agriculture

Alors que les XXXIIIe Jeux Olympiques de l’ère moderne s’ouvrent le 26 juillet à Paris, retour sur une table-ronde organisée par la FNSEA lors du dernier Salon de l’agriculture. Celle-ci a été l’occasion d’ouvrir de nouveaux champs de réflexion et explorer de nouveaux horizons comme celui du sport en agriculture.

Lors du dernier Salon de l’agriculture, une conférence était organisée sur le thème Agriculture et sport © Actuagri-CS

«Une nécessité et une thérapie». En peu de mots, Joël Limouzin, ancien vice-président de la FNSEA, résume sa passion pour le trail. Cette course à pied consiste à courir sur des sentiers, en plaine ou en montagne, sur des chemins variés et non bitumés. Contrairement à la course sur route, le trail implique souvent des montées et des descentes abruptes ou encore des terrains accidentés. Ce n’est que sur le tard vers l’âge de 45 ans, que l’actuel jeune retraité agricole de 63 ans a redécouvert le sport. «J’avais fait du football jusqu’à environ 30 ans», concède-t-il. Puis emporté par ses obligations professionnelles et syndicales, il n’a pas vu le temps passer. «A environ 45 ans, je remarquais que je vieillissais un peu vite. Mes articulations étaient moins souples. Il me fallait trouver une activité compatible avec toutes mes vies : familiale, professionnelle, personnelle, syndicale». Il commence à courir 5 km, puis 10, puis 20. «Les distances se sont allongées». Elles se mesurent maintenant de 150 à 180 km…

Charge mentale

«Le plus compliqué, c’est libérer du temps. Il faut s’organiser», avoue Cathy Faivre-Pierret, présidente de la Commission nationale des agricultrices de la FNSEA. Avant les réunions à la FNSEA, les deux comparses se sont souvent levés à 5h du matin et sont allés courir vers la butte Montmartre. «On faisait le point sur les dossiers en cours», indique-t-elle. Cette pratique sportive leur a permis «de tout entendre après dans les réunions», comme si le fait de courir leur offrait une nouvelle «capacité d’écoute et de réflexion. On n’est moins sur la crispation», analyse Joël Limouzin, heureux de pouvoir s’adonner à son sport favori tous les week-ends… ou presque. «Il faut tenir compte de la famille et ne pas tout sacrifier sur l’autel du trail», souligne-t-il. Même son de cloche pour Cathy Faivre-Pierret qui insiste sur la nécessaire complémentarité avec la famille. «Joël et moi avons de la chance d’avoir des conjoints qui partagent nos passions et nous soutiennent», insiste-t-elle. Les familles Limouzin et Faivre-Pierret ont d’ailleurs accompagné à l’été 2023 Joël et Cathy lors d’un trail de 57 km. «Mon mari a aussi couru et le fait de savoir notre famille à nos côtés, ça nous libère de la charge mentale».

Jeu de Tetris

Pour évacuer la pression professionnelle et «les situations de tension extrême, le sport m’a beaucoup aidé», remarque Joël Limouzin. «Ma femme m’a souvent dit quand mes capacités d’écoute étaient réduites : « Prends ton short et va courir ». C’est vrai qu’au retour, j’étais plus serein. Ça m’a aussi aidé à découvrir mes limites physiques». L’analyse est identique chez Cindy Pellegrino, championne de France d’aviron de mer, venue témoigner à cette table-ronde. «Pas à pas, on repousse ses limites et on apprend à se connaître. Ce qui importe c’est d’oser, de relever le défi et surtout de prendre du plaisir», dit-elle. «C’est 90 % du mental qui fait qu’on va au bout d’une course. Une fois arrivés, quelle satisfaction !», constate Joël Limouzin qui nourrit un regret : celui d’avoir commencé si tard. La question de la gestion du temps revient sur toutes les lèvres. «L’agenda, c’est le jeu de Tetris permanent. C’est important d’avoir une équipe qui soutient. L’important est de savoir dégager ses priorités».

La rédaction

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