Aveyron | Par La rédaction
Le CFPPA de l’Agricampus Rodez-La Roque a organisé, les 9 et 19 novembre, une session de formation sur le parage bovin, à destination des éleveurs et des salariés agricoles.
Frédéric Richard, pédicure, explique les bons gestes pour un parage efficace.
Claire Verdier, vétérinaire et responsable de l’ingénierie de formation du CFPPA, a animé cette session en compagnie de Frédéric Richard, pédicure pour bovins, à la tête de la société Richard Parage basée à Quins. Alliant théorie et pratique, la formation a aussi comporté une partie de travail à distance entre les deux jours. Ce schéma est typique des formations proposées par le CFFPA qui s’inscrivent dans le cadre des Formations Mixtes Digitales créées par VIVEA. «L’objectif de cette formation n’est pas en deux jours d’être capable de remplacer le pédicure», précise Claire Verdier. «Il s’agit plutôt de savoir repérer et prévenir les pathologies du pied, et d’être capable de soulager rapidement l’animal, en attendant l’action du professionnel».
Connaître les gestes préventifs
La formation démarre en salle avec des rappels fondamentaux. «Nous passons en revue l’anatomie du pied, les facteurs de modification, ainsi que l’atlas des lésions podales, et les éléments de reconnaissance des boiteries», explique Claire Verdier. «Notre public étant composé d’éleveurs de vaches laitières et allaitantes, nous pouvons mettre en avant les pathologies inhérentes à ces deux types de troupeau. En effet, les vaches laitières subissent plus souvent des problèmes de lésions et d’infections que les allaitantes, du fait du piétinement plus important, autour des moments de traite, ou encore du métabolisme particulier des vaches en lactation, qui dépensent moins d’énergie dans la réponse immunitaire».
L’après-midi de la première journée est déjà consacrée à la pratique. Pendant 4h, Frédéric Richard initie les stagiaires au parage préventif sur les vaches de l’exploitation du lycée : des gestes essentiels qui permettent d’entretenir régulièrement les onglons afin que le poids de l’animal soit toujours réparti de manière équilibré sur les pieds.
Entre les deux journées, les participants sont invités à travailler seuls, de chez eux, grâce à la plate-forme d’échanges Slack, qui sert d’interface à toutes les formations du CFPPA. Ils y trouvent des supports écrits, des vidéos, un atlas des pathologies, en bref un véritable memento de l’entretien du pied. «Comme pour toutes nos formations, les stagiaires préparent la liste des pathologies qu’ils rencontrent chez eux, leurs méthodes de lutte, et l’efficacité qu’ils obtiennent», indique Claire Verdier. «Ce travail nous permet d’ajuster la seconde journée en fonction des problématiques de chacun».
Savoir soulager son animal
Cette seconde partie est consacrée, dans un premier temps, aux facteurs de risque identifiables au niveau des bâtiments, de l’alimentation, de la conduite sanitaire, de la génétique, etc. L’après-midi, sur le terrain, permet aux participants à s’exercer au parage curatif qui permet de soulager l’animal, ainsi qu’à la pose d’un pansement ou d’une talonnette.
Pour cette édition 2021, cinq éleveurs ont pu s’exercer et se perfectionner à ces techniques salutaires, tant on sait que les problèmes de pied peuvent impacter d’autres fonctions physiologiques chez la vache. L’un d’entre eux a même fait le déplacement depuis la région de Marmande, dans le Lot-et-Garonne. Cyril Laffargue est éleveur de vaches bordelaises, une race à viande à très petit effectif. «Je rencontre des problèmes de surdéveloppement de sabots. J’ai un petit troupeau, dans une région peu portée sur l’élevage. De ce fait faire venir le pédicure me coûte cher en déplacement. Je suis donc très content d’avoir pu participer à cette formation, même si je vis à quatre heures de route ! Grâce aux deux volets théorique et pratique, je repars capable d’entretenir moi-même les onglons et de détecter les pathologies avant qu’elles ne dégénèrent».
Cette formation parage à La Roque, comme celles qui concernent les soins infirmiers et la contention, sont ouvertes aux salariés agricoles, et entièrement financées via le dispositif OCAPIAT, anciennement FAFSEA.
Bérangère Carel