Aveyron | Par eva dz

Le «Oui mais» de la FNSEA et JA au gouvernement

Deux heures après les annonces gouvernementales, la FNSEA et JA ont commenté ce plan de mesures.

«On ne va pas résoudre en dix jours l’histoire des 20 dernières années agricoles», a résumé Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.

L’objectif de «changer de logiciel», selon la formule des deux syndicats agricoles, semble avoir été compris au plan français. Arnaud Rousseau a d’ailleurs salué «des avancées tangibles» et les qualités «d’écoute» du chef du gouvernement «pour essayer de comprendre ce que sont nos enjeux, nous recevoir, échanger, discuter et finalement annoncer en plusieurs salves des mesures d’urgence». Reconnaître l’acte de production, la souveraineté alimentaire et le revenu, «ce sont des éléments intangibles de l’avenir de notre métier», a-t-il précisé. A ce titre, la FNSEA et JA estiment avoir été entendus sur un certain nombre de points plutôt conjoncturels comme l’abandon de la réforme du GNR, les indemnisations sanitaire et climatique (MHE, inondations, gel, sécheresse…), et le versement rapide des dernières aides PAC. Pour les deux organisations agricoles, le gouvernement a semble-t-il compris que «le nouveau cap était celui de la souveraineté, de la production et d’une politique agricole qui s’assume ».

Arnaud Rousseau reste cependant plus dubitatif sur l’attitude de Bruxelles qu’il accuse de «surdité». Ne comprenant «rien, ni aux ressorts ni à la vision de cette Europe technocratique», il s’inquiète de l’«incompréhension grandissante entre une technostructure murée dans ses bureaux à Bruxelles et les réalités de ce que nous vivons dans nos exploitations».

Pour JA, les annonces gouvernementales vont aussi «dans le bon sens», notamment l’inscription de la souveraineté alimentaire dans la loi, le rehaussement de certains seuils fiscaux pour favoriser l’installation et le contrôle renforcé de la loi Egalim, que ce soit sur le respect de la matière première agricole ou encore l’origine France, et encore la suspension d’Ecophyto et l’accélération de l’examen de la proposition de loi sur les troubles du voisinage.

Si la FNSEA et JA ont décidé de suspendre les blocages, ce n’est pas sans condition : «le gouvernement doit nous donner rapidement une synthèse écrite de ses annonces». Ce document devra leur être présenté avant le Salon. «Dès lundi, on va se mettre au travail dans les préfectures, dans les ministères, pour aller travailler tous les points annoncés, pour aller voir comment on les met en application, comment on fait pour que ça se concrétise réellement sur le terrain», a indiqué le président des JA, Arnaud Gaillot.

En Aveyron, Laurent Saint Affre et Michaël Garrigues ont présenté les principaux engagements du gouvernement envers ses agriculteurs. Et salué plusieurs points en complément : la concertation départementale pour faire évoluer la réglementation sur la prédation, la mise sous autorité du préfet de l’OFB, la réouverture d’EGALIM, les mesures en faveur de l’élevage (exonération fiscale et sociale de toute augmentation de stock), l’harmonisation européenne de l’ICPE, la suppression du CSP, l’accélération des projets de retenues d’eau, la réouverture des BCAE9, l’engagement de l’Etat à s’opposer au MERCOSUR et à intégrer les clauses-miroirs. «Les chantiers sont ouverts, le match n’est pas fini, nous restons vigilants», ont conclu les présidents de la FDSEA et des JA.

La rédaction

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