Aveyron | National | Par La rédaction

La FNSEA et JA appellent à la mobilisation «mi-novembre»

L’évocation d’une possible signature de l’accord avec le Mercosur et de dédommagements accordés à l’agriculture a été le catalyseur du mécontentement. Une intense mobilisation se profile pour les semaines à venir.

La décision a été prise le 21 octobre au soir à l’occasion d’un conseil d’administration commun FNSEA/JA associant l’ensemble de leurs réseaux respectifs : une action nationale de mobilisation agricole sera organisée mi-novembre par le syndicalisme majoritaire. L’annonce en a été faite officiellement mardi 22 octobre lors d’une conférence de presse commune des présidents des deux organisations qui s’est tenue rue de la Baume.

«Pourquoi n’avons-nous pas décidé d’entreprendre cette action immédiatement ? Parce que nous attendons la fin des travaux agricoles qui se déroulent actuellement dans des conditions climatiques difficiles», a répondu Arnaud Rousseau aux très nombreux journalistes présents sur place ou à distance. «Cependant, il y a une demande très forte des agriculteurs à la fois sur les questions  nationales mais aussi européennes», a poursuivi le président de la FNSEA, qui a précisé que les modalités d’action «n’étaient pas encore définies».

«La goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli, c’est l’annonce que l’accord UE-Mercosur pourrait finalement être signé et que l’Europe pourrait se faire inonder de produits ne répondant pas à ses standards», a expliqué Pierrick Horel, le président des JA. «C’est une perspective qui s’inscrit dans un contexte international déjà très défavorable pour les agriculteurs européens, avec, notamment, les sanctions annoncées par la Chine sur le cognac, le lait et le porc». «Il y a une incompréhension des agriculteurs à l’égard de la politique européenne», a renchéri Arnaud Rousseau. «Alors qu’au début de l’année, des modifications notoires paraissaient acquises sur le Green Deal, on sent une tentation, maintenant que les élections européennes sont passées, de remettre cette politique décroissante à l’ordre du jour».

De l’urgence aux engagements de long terme

Arnaud Rousseau a détaillé les revendications du syndicalisme selon leur degré d’urgence. «La première urgence, c’est la mise en place des prêts bonifiés accordés aux agriculteurs en difficulté pour permettre à leurs exploitations de passer le cap», a-t-il expliqué. «Nous avions fixé un ultimatum de quinze jours au ministère de l’agriculture pour la mise en place de ces PGE agricoles. Nous en sommes à trois semaines et nous n’oublions pas cette revendication». «A court terme, nous avons aussi besoin de savoir quand seront versées les indemnisations de la fièvre catarrhale et d’obtenir une meilleure prise en charge de la crise sanitaire» a complété Pierrick Horel.

A moyen terme, les agriculteurs attendent avec inquiétude les arbitrages du projet de loi de finances 2025, «dans lequel figurent des éléments qui nous avaient été promis au mois de mars», rappelle Arnaud Rousseau. Le monde agricole se préoccupe également de la relance de la loi d’orientation agricole «avec peut-être des propositions de lois additionnelles». «Tous ces éléments doivent restaurer une forme de confiance avec les agriculteurs», a estimé Arnaud Rousseau avant de revenir au déclencheur des manifestations annoncées.

«A quoi bon obtenir une amélioration de l’exonération de la taxe sur le foncier non-bâti de quelques euros à l’hectare s’il y a 99 000 tonnes de viande bovine qui débarquent en Europe, de la volaille ne répondant pas à nos standards ou des quotas d’importation de maïs produits avec des phytosanitaires interdits ici ?», s’est interrogé le président de la FNSEA. «La négociation du budget de la future PAC débutera dès l’année prochaine. Peut-on en discuter sereinement si dans le même temps on impose aux consommateurs européens une alimentation qu’on se refuse à produire ici ?».

La rédaction

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