National | Par Didier Bouville
Première organisation à rencontrer le nouveau ministre de l’Agriculture, la FNSEA juge positifs les premiers échanges qu’elle a eus le 18 octobre avec un homme au fait des dossiers agricoles et déterminé à défendre l’agriculture française.
De gauche à droite : Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, et Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le 18 octobre au ministère de l’Agriculture (Actuagri).
« Le ministre s’est montré très volontaire, il est conscient que l’agriculture française traverse une vraie crise économique et morale », a indiqué la présidente de la FNSEA à l’issue d’un premier rendez-vous avec le nouveau ministre de l’agriculture, le 18 octobre.
«Nous tenions à le rencontrer très rapidement après sa nomination pour qu’il nous fasse part de son ambition pour l’agriculture française», explique Christiane Lambert, que Didier Guillaume a reçue avec Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, pendant 1h30. Désireux de travailler avec les corps intermédiaires à qui il a indiqué accorder toute leur importance, le ministre a rappelé son intention de défendre « tous les modèles d’agriculture », y compris une agriculture compétitive, qui exporte. La FNSEA lui a signifié l’importance de mener à bien le travail engagé avec la loi issue des Etats généraux de l’alimentation, notamment à travers les ordonnances qui doivent faciliter un retour de valeur sur les exploitations, pour des agriculteurs en attente d’un revenu décent depuis trop longtemps.
Un ministre au fait des dossiers agricoles
Didier Guillaume, sénateur de la Drôme depuis 2008, est un familier des questions agricoles, par son ancrage rural mais aussi son expérience de rapporteur, au Sénat, de la loi d’avenir pour l’agriculture en 2013 et 2014. Ainsi, sur la question brûlante du TO/DE, une rencontre avec les JA et la FDSEA de son département l’avait déjà alerté quant aux problèmes entraînés par sa suppression. « Il est déterminé à trouver une solution et en a parlé au président de la République dès sa nomination », indique Christiane Lambert.
Didier Guillaume lui a de plus affirmé son intention d’être « le ministre des agricultrices et des agriculteurs » qu’il entend défendre à tous les niveaux. A l’égard des antispécistes, partisans d’une abolition de l’élevage, « il a eu des mots durs », souligne la présidente de la FNSEA, qui ajoute que le ministre cherche les moyens d’organiser la réponse aux attaques excessives et médiatiques des anti-viande. Sa détermination semble être la même sur le sujet de l’irrigation, alors que la sécheresse impose désormais une pression hydraulique sur tout le territoire français. « Il est attaché à défendre les projets d’irrigation » et souhaite « sortir des postures figées » qui sont souvent de mise, notamment dans les échanges avec le ministère de la transition écologique et solidaire, estime Christiane Lambert.
La FNSEA a par ailleurs incité Didier Guillaume à trouver « un ballon d’oxygène » en matière de trésorerie pour pallier les conséquences de la sécheresse exceptionnelle, en portant par exemple l’avance des aides PAC à 90 % au lieu de 70 %, explique la présidente de la FNSEA qui se rendra quant à elle sur le terrain dans le Sud-Est touché par les inondations le 25 octobre.
Enfin, la PAC sera l’un des dossiers les plus importants du nouveau ministre. Celui-ci s’est montré conscient du virage qui s’amorce et de l’importance d’obtenir des soutiens européens pour maintenir une PAC équilibrée, garante de la durabilité des exploitations sur l’ensemble du territoire. Il compte poursuivre la tournée engagée par son prédécesseur, en commençant par rencontrer son homologue allemande, indique la FNSEA, qui attend à présent de voir si le volontarisme du nouveau ministre se traduira bien par des résultats concrets, en faveur de l’agriculture française.
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