National | Par eva dz
Début septembre, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Jérôme Volle, président de la Commission employeurs, ont été reçus à Matignon, par le premier ministre Jean Castex. L’occasion de faire un large tour d’horizon des sujets sociaux de rentrée.
L’un des premiers sujets abordés a été la réforme de l’assurance chômage « qui constitue un levier favorable pour inciter à la recherche d’emplois », a assuré Christiane Lambert. La FNSEA souhaite « aller au bout de la réforme », a confirmé Jérôme Volle. Elle a eu l’assurance que le nouveau dispositif d’assurance-chômage qui doit normalement entrer en vigueur le 1er octobre, ne pénalisera pas les employeurs de main d’œuvre agricole. Il prévoit en effet la mise en place d’un système de bonus-malus afin d’inciter les entreprises à allonger la durée des contrats de travail et éviter un recours excessif aux contrats courts. Or l’agriculture est, par nature, un secteur exposé. « Nous ne sommes pas concernés par ce bonus-malus », a confirmé Jérôme Volle. C’est la même volonté d’aboutir rapidement qui pousse la FNSEA à mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il boucle sa réforme des retraites rapidement. Le syndicat agricole estime avoir « tout à y gagner. Et nous souhaitons y voir figurer les aides familiaux et les conjoints d’exploitant », a indiqué Jérôme Volle. L’inscription de telles dispositions dans la prochaine loi de Finances 2022 devrait suffire à accélérer le processus.
C’est sur les difficultés de recrutement que la FNSEA a le plus insisté auprès du premier ministre, accompagné du ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, de la ministre du travail, Élisabeth Borne et du secrétaire d’Etat chargé des retraites, Laurent Pietraszewski. « Cette année encore nous avons dû faire face à une pénurie de main d’œuvre », ont rappelé Christiane Lambert et Jérôme Volle. Nombre d’employeurs agricoles ont, en effet, eu recours à des travailleurs étrangers, soit sous contrat OFII[1], soit européens, soit travailleurs détachés. Les rémunérations des salariés agricoles sont également conditionnés aux revenus des agriculteurs et dépendent en grande partie du prix de leurs produits. « Ce mouvement ne peut se faire qu’à la seule et unique condition d’une amélioration de la capacité des exploitations à dégager un revenu », ont martelé Christiane Lambert et Jérôme Volle demandant au gouvernement d’aller au bout de la loi Egalim 2. Ce à quoi s’est engagé Jean Castex.
La FNSEA a, sur le même dossier, réclamé « une vraie harmonisation européenne sur la question du salaire minimum » et demandé une forte politique pour encourager les jeunes de moins de 26 ans à l’emploi, par le biais d’une incitation à l’immersion professionnelle et à l’engagement des jeunes dans les entreprises. L’idée est de pouvoir former via le salariat, au métier de chefs d’exploitation, a expliqué Jérôme Volle, car près de la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite dans les dix prochaines années.
Autres dossiers abordés lors de ces discussions : ceux de l’emploi partagé et de l’apprentissage. « Les groupements d’employeurs n’ont pas fait partie du train de mesures pour émarger aux fonds débloqués après les épisodes d’intempéries de cette année. A notre demande, le gouvernement s’est engagé à rectifier le tir », a indiqué Jérôme Volle. La FNSEA s’est félicitée de voir le nombre d’apprentis augmenter de 9.000 unités par rapport à l’an dernier et de constater que 6.000 jeunes de plus qu’en 2020 avaient rejoint l’enseignement agricole.
Source Actuagri
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