Aveyron | Par Bérangère Carel

Guy Salesses, futur cédant à Villeneuve d’Aveyron : «L’accompagnement à la transmission est obligatoire»

Guy Salesses, éleveur de Blondes d’Aquitaine à Villeneuve, engagé en Veau d’Aveyron et du Ségala, sera à la retraite dans un peu plus d’un an. Il évoque comment il prépare cette cessation d’activité.

«J’ai toujours eu le projet de transmettre mon exploitation. Il y a un an j’ai participé à une formation spécifique au cours de laquelle j’ai pu échanger avec des interlocuteurs tels que l’ADASEA, la MSA, le CERFRANCE ou encore un notaire. Dans un premier temps, cela nous fait prendre conscience de la complexité administrative et comptable d’une cessation. Ensuite, on aborde les différentes options dans le cadre d’une transmission, comme les types de baux par exemple. En parallèle, je me suis inscrit au Point Accueil Transmission ainsi qu’au Répertoire Départ Installation. J’ai amorcé toutes ces démarches environ 3 ans avant ma date de départ en retraite. C’est vraiment un minimum !

«Satisfait que ma ferme reste unifiée»


J’étais motivé à installer une personne hors cadre familial, dans le but que mon exploitation perdure dans son intégralité. Grâce au Répertoire Départ Installation, j’ai eu quelques contacts, avec des profils assez divers, certains très intéressants. Malheureusement aucun projet n’a abouti car pour un jeune qui débute, et qui a donc peu ou pas d’apport, les banques ne suivent pas, même s’il est diplômé. Finalement, mon neveu, éleveur lui aussi en Veau d’Aveyron et du Ségala, va reprendre une partie de ma ferme. Il rachète les bâtiments d’élevage et loue les terres qui sont autour. Il conserve aussi une partie de mon troupeau, ce qui me fait très plaisir car nos bêtes, c’est le résultat du travail de toute une vie. Je suis aussi satisfait que le site de la ferme reste unifié.


Je souhaite néanmoins alerter sur plusieurs difficultés rencontrées en tant que cédant. Tout d’abord, je tiens à mettre l’accent sur le fait que je peux facilement vendre mes bâtiments car mon habitation en est assez éloignée. Pour ceux qui ont construit à moins de 100 m des bâtiments d’élevage, comme l’exige la réglementation, la cession va être beaucoup plus compliquée. Faut-il vendre aussi la maison ? Dans le cas contraire, comment va se passer la cohabitation ? De plus, pour dissocier le privé de l’exploitation, il faut recréer des compteurs d’eau et d’électricité. Et là, c’est le parcours du combattant !

Il faudrait accompagner ces démarches car elles peuvent s’avérer dissuasives à de potentiels cédants. En cas de vente, on peut aussi avoir besoin de faire des modifications de cadastre, auquel cas il faut solliciter un géomètre… Toutes ces choses doivent s’anticiper. Certains retraités disent même que pour eux, il a été plus compliqué de s’arrêter que de démarrer ! C’est pourquoi il faut absolument se faire accompagner.


Pour conclure, je pense que si on veut installer demain, il faut soutenir les cédants, pour les inciter à transmettre, autant que les repreneurs, en les aidant par exemple à financer le capital repris. En outre la simplification administrative, dans le cadre des cessions-reprises, est encore bien lointaine…».

Bérangère Carel

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