National | Par Didier Bouville
Ursula Von der Leyen (photo Parlement européen).
Alors qu’elle n’était encore que candidate à la présidence de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen a passé un grand oral devant les groupes parlementaires européens pour obtenir leur soutien avant son entrée en fonction. Aux Verts qui l’interrogeaient sur sa position sur le glyphosate, elle a déclaré qu’elle n’était pas favorable à son interdiction.
Elle a notamment répondu, qu’en tant que médecin, elle faisait confiance à la science, et donc à la décision de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Jusqu’à présent, celle-ci s’est prononcée sur sa non-dangerosité aussi bien pour la santé que pour l’environnement.
A ces mêmes parlementaires qui lui demandait de retirer complètement la réforme de la PAC et d’en présenter une autre, nettement plus favorable à l’environnement, elle s’est contentée de répondre qu’elle voulait d’abord voir ce qui pouvait être réformé et ce qui ne pouvait pas l’être. « La politique agricole a besoin d’une modernisation, pas d’une révision totale », a-t-elle estimée. En précisant que la population n’attend pas une politique agricole, mais une politique alimentaire tenant mieux compte de la variété des espèces et de la protection des animaux.
Elle a également déclaré qu’elle voulait renforcer les efforts de protection du climat en diminuant de moitié jusqu’en 2030 les émissions de gaz à effets de serre, au lieu des 40 % prévus. A noter que sur le glyphosate, les députés autrichiens ont adopté un projet de loi qui l’interdit complètement sur le territoire, au nom du principe de précaution. Ce projet doit encore être approuvé par le Conseil fédéral (la chambre haute) et signé par le Président. Mais selon toute vraisemblance, ils iront dans le même sens pour une décision qui entrerait en vigueur en 2020.
Si les Etats membres peuvent procéder à un retrait d’un produit phytosanitaire, il doit être motivé par rapport à ses effets nocifs sur l’environnement et sur la santé humaine et animale et sur la base des méthodes d’évaluation de l’Efsa. La décision doit ensuite être notifiée à la Commission européenne qui s’assure de sa conformité avec la législation européenne.
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