National | Par La rédaction

UPRA Lacaune La Lacaune n’en finit plus de séduire !

L’UPRA Lacaune a tenu son assemblée générale jeudi 21 avril à Camarès là où s’installe la Filature Colbert, qui va remettre en valeur la laine de la brebis Lacaune.

Les participants à l’assemblée générale de l’UPRA Lacaune ont visité les installations de la filature Colbert à Camarès, guidés par le directeur, Jean-Philippe Lignon (photo UPRA Lacaune).

La brebis laitière Lacaune est une incontournable dans le paysage ovins lait en France. Pour preuve son développement en dehors des bassins traditionnels de production et même à l’export. «Il y a un vrai engouement pour la brebis laitière en France et à l’étranger», confirme Pierre Arsac, directeur de l’UPRA Lacaune. Notamment en Bretagne, dans le Sud-Est et le Sud-Ouest selon les chiffres de l’Institut de l’élevage. L’UPRA Lacaune vient donc de vivre une «année très intéressante» selon le président, Ioan Romieu.
La principale raison de ce succès est la qualité du schéma de sélection issu du travail collectif mené depuis des décennies autour des éleveurs et avec les partenaires de l’UPRA Lacaune. «C’est important de rappeler d’où l’on vient, tout le travail qui a été réalisé et qui l’est encore pour faire avancer la race», souligne Pierre Arsac. Les 373 sélectionneurs à la base du schéma lait qui suivent des protocoles très stricts créent en effet le progrès qui sert à plus de 1100 utilisateurs qui achètent des béliers, des IA. «Notre schéma fonctionne bien grâce à cette belle complémentarité entre sélectionneurs et utilisateurs, c’est ce collectif qui fait progresser la Lacaune», poursuit Pierre Arsac, satisfait de pouvoir compter sur de nombreux partenaires.

Des progrès constants

Ainsi le progrès est précis et rapide et apporte des résultats plus que probants sur la production de lait en première lactation, sur les index lait, TB et TP… Les évolutions sont aussi notables grâce au pointage précis des mamelles, qui permet un gain génétique sur la santé des mamelles, les cellules, la facilité de traite… Depuis 2006, l’index synthétique ovin lait reprend pour 50% les caractères fonctionnels (morphologie de la mamelle, cellules somatiques) et pour 50% les caractères de production (quantité de lait, taux butyreux, taux protéique). Et depuis 2020, la longévité fonctionnelle a été intégrée dans l’ISOL. En 2021, plus de 182 000 brebis ont été indexées sur le lait, plus de 171 000 sur l’index production et plus de 158 000 sur l’ISOL. Des progrès dans les écarts types génétiques sont observés chaque année sur la quantité et la richesse du lait, les cellules, la conformation des mamelles.

La force d’un collectif

En 2021, 37 174 mères à béliers potentielles ont été éditées dont 10 450 primipares et 26 724 lactations 2 et plus. Et 3 484 béliers Lacaune lait ont été reconnus soit 267 de plus dont 2424 à destination des éleveurs français et IA française et le reste à l’export (la Lacaune est présente dans 24 pays destinataires de pedigrees via Genelex, structure animée par l’UPRA Lacaune en collaboration avec Ovi-test, le GID Lacaune et le Service élevage de la Confédération générale de Roquefort).
«Nous tenons à rappeler cette force du collectif, notamment aux jeunes générations. Nous pouvons poursuivre le progrès génétique de la Lacaune grâce à l’implication de notre base de sélectionneurs et à l’engagement de nos utilisateurs, tout cela contribue à l’équilibre de notre structure», atteste Pierre Arsac. Une sélection qui se déploie également grâce à la génomique en place depuis 2015.
Ce collectif est aussi un atout dans le programme viande de l’UPRA Lacaune, à travers les deux schémas de sélection Ovi-test et GID Lacaune. Le schéma GID Lacaune vise à améliorer la conformation et les qualités de carcasses tout en préservant les qualités maternelles de la race Lacaune. Quant au schéma Ovi-test, il vise un bon niveau de prolificité sans hyper-prolificité. La sélection génomique se met en place à travers le projet Ovigen : la population de référence se constitue progressivement, les femelles et mâles candidats sont analysés, un modèle de calcul est en cours d’élaboration.

La recherche continue d’avancer !

Sur l’année écoulée, l’UPRA Lacaune s’est beaucoup investie dans les projets de recherche et développement tels que le génotypage des femelles, l’émergence du GIEE Brebis Lacaune sélectionnées en chaleur naturelle, l’observatoire des anomalies génétiques en petits ruminants (projet national Presage), l’accompagnement génétique des éleveurs ovins laitiers en dehors des bassins traditionnels de production de lait de brebis (projet AGEDOR)… Mais aussi sur la valorisation du cuir à travers le projet A-Propos, un projet qui avance bien puisque les deux défauts identifiés de piqué de laine sont sous l’influence d’un fort déterminisme génétique : ils pourront donc être gommés grâce à la sélection… Ces avancées offrent de belles chances au projet de valorisation du cuir de la Lacaune, porté notamment par la mégisserie Alric et la ganterie de Millau.
De même sur la valorisation de la laine de la brebis Lacaune, de beaux projets se profilent et notamment l’implantation de la filature Colbert à Camarès que les participants à l’assemblée générale de l’UPRA Lacaune ont pu visiter sous la conduite du directeur, Jean-Philippe Lignon. Ce projet s’inscrit dans le collectif Tricolor, initié au niveau national pour la renaissance des filières de laines françaises. Il rassemble des éleveurs ovins, des transformateurs industriels, des acteurs de la création et de la distribution… L’idée étant de favoriser une sélection génétique en cherchant à se rapprocher des qualités de laines plus largement exploitables dans de nombreux domaines (habillement, mobilier, cosmétique, bâtiment…).  

Un nouveau site internet

Malgré la crise sanitaire et l’annulation de quelques rendez-vous, l’UPRA Lacaune a amplifié sa communication. Elle a notamment lancé un nouveau site internet : https://www.race-lacaune.fr. Elle anime également une page Facebook. Et a participé à divers événements de promotion : Tech Ovin en septembre, le Sommet de l’élevage en octobre… Elle reçoit de nombreuses délégations étrangères et intervient régulièrement dans des établissements scolaires auprès des jeunes (Ovinpiades, Concours de jugement d’animaux par les jeunes…). Elle sera bien sûr début juin, au rendez-vous de Provinlait, premier salon professionnel autour de la brebis laitière à Réquista.

Eva DZ 

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