Aveyron | Par La rédaction

Assemblée générale section nord Aveyron CELIA De l’espoir pour son bassin de production

Avant son assemblée générale du 24 juin à Laguiole, la coopérative CELIA a réuni ses adhérents de chaque section géographique dans un contexte de remontée des prix des broutards, de flambée des coûts de production et de mise en place de la contractualisation en filière bovine…

La coopérative CELIA a tenu l’assemblée générale de sa section nord Aveyron, vendredi 13 mai à Saint Rémy de Montpeyroux.

Vendredi 13 mai, les adhérents de la section nord Aveyron de CELIA ont retrouvé en présentiel le président de leur coopérative, André Veyrac accompagné de son directeur, Hervé Chapelle, afin de faire le point sur l’activité en filière bovine et ovine. CELIA maintient sa première place d’OP bovine d’Occitanie avec plus de 77 310 animaux commercialisés malgré une baisse de 2,3% mais une progression régulière des apports directs des adhérents. «Notre coopérative suit sa progression avec toujours de nouveaux contacts et les jeunes arrivants lui permettent de maintenir son activité», explique André Veyrac. CELIA rassemble 2 130 apporteurs (1 750 bovins, 360 ovins et 20 mixte).

Une décapitalisation qui inquiète

Malgré cela, les premiers effets de la décapitalisation se font sentir et la coopérative a présenté quelques chiffres qui alertent pour le troupeau viande du sud Massif central : -9 000 naissances en Aveyron entre avril 2021 et mars 2022 ; -3 500 dans le Tarn et -2 000 en Lozère. «Ces chiffres sont très inquiétants», confie André Veyrac.  
Heureusement le marché a été plutôt porteur sur le maigre malgré la fermeture de l’Algérie sur la fin d’année. «Si au premier semestre, les prix du maigre étaient très bas, c’est la première année depuis 11 ans que les prix augmentent si fortement en deuxième partie d’année de +40 à +50 euros/tête», constate Hervé Chapelle. «Nous avons fait en sorte que nos adhérents bénéficient des marchés les plus rémunérateurs», complète le directeur. «Notre objectif est de dénicher de nouvelles parts de marchés sur les pays tiers, de diversifier nos débouchés pour être moins dépendants de l’Italie», poursuit André Veyrac. Mais pour cela, CELIA à travers son partenaire à l’export, BEVIMAC, doit trouver des sites de quarantaine de plus en plus exigés par les pays. Des investissements sont en cours à Carmaux, sur le centre de Saint Rémy de Montpeyroux et prochainement pour la construction d’un centre logistique à Vauvert dans le Gard à 12 km de l’A9.
Les autres catégories d’animaux affichent une activité commerciale positive : +3% en signes officiels de qualité (Bœuf Fermier Aubrac, Fleur d’Aubrac, Blason Prestige et AB), +4% en animaux adultes gras, + 7% en repro. Seule l’activité veaux gras est en fort recul (-6%), désormais externalisée.
Pour les animaux finis, le deuxième semestre a également été plus porteur en terme de prix, les plus-values ayant été significatives dans les démarches qualité. Mais le marché tend à se complexifier du fait de la progression du prix en conventionnel. «Cette catégorie est portée par la bonne dynamique de notre pôle viande à travers Languedoc Lozère Viande, véritable pépite de notre groupe», avance Hervé Chapelle. «Cette entreprise est le prolongement de l’activité de notre coopérative», poursuit le directeur qui a annoncé de nouveaux investissements à venir dans l’outil pour agrandir le pôle viande. «Le monde change, jusqu’à présent nous produisions trop et aujourd’hui ce n’est plus assez ! Nous devons tenir compte des nouvelles tendances du marché et nous y adapter», a complété André Veyrac.  
L’activité ovine, elle, poursuit sa belle dynamique (+6%) avec plus de 106 180 animaux commercialisés.   
Avec un chiffre d’affaires qui dépasse les 90 millions d’euros, pour la première fois de son histoire, la coopérative CELIA affiche des comptes équilibrés et surtout elle a retrouvé une capacité d’autofinancement qui lui permet de renouveler son matériel, d’investir dans des bâtiments…

La contractualisation comme un accélérateur

La coopérative CELIA a adressé un courrier à ses adhérents pour proposer de prendre en compte à hauteur de 40% les coûts de production dans le prix des animaux, les 60% restants s’alignant sur le cours du marché, une proposition qui s’avère insuffisante pour certains des éleveurs présents. «Au vu de la baisse des naissances, de la moyenne d’âge des éleveurs bovins viande (56 ans), si notre coopérative ne donne pas de perspectives à ses adhérents en terme de prix, notre filière part au casse-pipe», s’est inquiété Thierry Cabrolier, adhérent à CELIA.
André Veyrac comme Hervé Chapelle ont répondu être tout à fait conscients de la nécessité de donner de la visibilité, de donner de l’espoir pour assurer l’avenir : «Nous avons eu de grosses discussions au sein de notre conseil d’administration sur le niveau de prise en compte des coûts de production dont nous subissons tous la flambée, nous sommes prêts à payer mieux mais on doit me démontrer comment faire», a avancé André Veyrac. «Nous sommes partis sur une formule de calcul claire qui sera réactualisée automatiquement. Notre objectif est bien que les éleveurs soient mieux rémunérés mais le marché doit correspondre». Et Patrick Mouliade, président de l’association Bœuf Fermier Aubrac de compléter : «Les signes officiels de qualité ont été les premiers à devoir travailler sur la contractualisation. Au sein de notre filière, nous avons mené la réflexion en proposant une grille de prix qui prend en compte les coûts de production mais qui soit aussi en phase avec le marché car que ferons-nous de nos produits s’ils sont trop chers pour que les consommateurs les achètent ?».
L’une des clés pour CELIA est d’accompagner les éleveurs vers plus d’autonomie fourragère «pour être moins affecté par la hausse des matières premières» mais c’est aussi et surtout «créer de la richesse pour ses adhérents et non pour elle en organisant sa filière, en investissant», a avancé André Veyrac. «A l’heure où malheureusement le cheptel allaitant s’amenuise, il n’y a jamais eu autant d’espoir pour nos systèmes d’élevage durable et louable, nos zones d’élevage, notre bassin de production sont d’ailleurs convoités. La loi Egalim a réussi à provoquer le débat, à améliorer à travers l’organisation du système de prix, le revenu des éleveurs et ce chemin, nous devons le prendre ensemble en toute confiance», a encouragé le président de la coopérative.

Eva DZ

 celia+bevimac+contractualisation

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Avant sa grande assemblée générale du groupe coopératif le 30 juin à Laguiole, CELIA organise ses assemblées de section, dont celle du nord Aveyron, lundi 22 mai.L’assemblée générale section nord Aveyron de CELIA s’est déroulée lundi 22 mai à Saint Rémy de Monteyroux (photo CELIA).2022 fut une année de consolidation d’activité pour CELIA. Après plusieurs années de croissance, la coopérative affiche une rassurante stabilité : +0,6% en bovins confirmant ainsi sa première place d’OP bovine d’Occitanie avec plus de 77 700 bovins commercialisés et +0,1% en ovins (près de 106 300 têtes commercialisées). L’augmentation sans précédent des prix des animaux tant finis qu’en maigre a permis à la coopérative de passer la barre des 105 millions d’euros de chiffre d’affaires…