National | Par Didier Bouville
Les éleveurs d’ovins bénéficient d’une conjoncture concurrentielle très favorable alors que les Français consomment toujours moins de viande de mouton.
A 7,26 €/kg de carcasse en semaine 53, le marché ovin clôt l’année 2020 à un niveau historiquement élevé : + 0,98 € par rapport à 2018. Les abattages d’agneaux sont restés stables sur un an alors que la consommation de viande a globalement baissé de 6 %. Mais la préférence des Français se porte davantage sur la viande d’origine française.
La conjoncture très favorable des prix pousse naturellement les éleveurs à conserver une année de plus leurs brebis pour la reproduction : les abattages de réformes ont baissé de 6 % sur un an. Le Brexit et la crise sanitaire du Covid désorganisent la filière ovine britannique. Les abattages et les expéditions sont en forte baisse : – 263 000 tonnes équivalent carcasse (téc), en recul de 9 % par rapport à 2019. En Australie, 42 % des éleveurs reconstituent leur troupeau après deux années de sécheresse.
A l’export, l’Australie est donc toujours limitée par sa production temporairement restreinte. 16 % d’ovins en moins ont été commercialisés depuis le début de l’année 2020. Toutefois, la crise de la Covid et les différends diplomatiques qui opposent l’Australie à la Chine l’empêchent d’exporter des animaux. L’empire du milieu privilégie les importations de viande en provenance de Nouvelle-Zélande. En onze mois, l’ile-continent a accru ses exportations vers la Chine de 8 % mais ses ventes vers l’UE ont baissé de 6 %.
Cumulés sur 11 mois, les ventes d’agneaux néozélandais restent cependant stables d’une année sur l’autre (398 000 téc). Mais la sécheresse survenue au début de 2020 en Nouvelle-Zélande a incité ses producteurs à se défaire d’une partie de leur cheptel reproducteur (+ 12% d’abattages des réformes).
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