Interbev : «Oui, la production de viande à un avenir !», estime l’économiste D. Cohen
« Oui, je suis convaincu que la filière viande bovine a un avenir. Le paysage mondial ne fait aucun doute », a répondu Daniel Cohen, professeur à l’Ecole normale supérieur, le 24 juin, à la question de Dominique Langlois, président d’Interbev : « Comment voyez-vous notre filière ? Est-ce une filière d’avenir ? ». Lors de la convention annuelle d’Interbev portant sur le Bien-vivre, Daniel Cohen est revenu sur les difficultés de la filière française, « très marquée par les crises sanitaires notamment avec l’encéphalopathie spongiforme bovine. C’est une filière qui se relève très doucement alors que cela fait belle lurette qu’il n’y a plus d’ESB ! Du fait de cette maladie, la filière a raisonné très intra-européen ». Seulement avec la crise, les principaux débouchés français que sont l’Italie et la Grèce ont arrêté les importations. La demande est là dans d’autres pays, mais « la production n’augmente pas car il est difficile de trouver des gains de compétitivité dans ce secteur », estime-t-il. Philippe Chotteau, chef du département économie à l’Institut de l’élevage, confirme « le propre de cette filière c’est d’être une industrie lourde avec des cycles de production longs. Le travail y est pénible, comme dans les outils d’abattage, mais on reste dans une filière de passion et heureusement… sinon, tout le monde aurait changé de travail ! »
Didier Bouville