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Pour compenser la suppression du dispositif TODE, le Sénat a adopté, lors de l’examen du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2019, un dispositif renforcé d’exonération pour les employeurs de travailleurs saisonniers. Jeunes agriculteurs (JA) et la FNSEA, qui se sont fortement mobilisés sur cette question, ont salué « une nouvelle étape de franchie, qui reconnait l’urgence de redonner à l’agriculture française toute sa compétitivité dans un environnement concurrentiel féroce ». Les exonérations dans le cadre de l’emploi de travailleurs saisonniers sont en effet indispensables « au maintien de l’emploi en milieu rural et à la survie de pans entiers de notre agriculture », notamment le maraîchage, la viticulture, l’horticulture, l’arboriculture, ou encore la production de semences, indique JA et la FNSEA. Les deux organisations demandent à présent au Gouvernement de reprendre et de valider ce dispositif, alors que 39 millions d’euros manquaient par rapport au dispositif d’exonération des travailleurs saisonniers, avant l’adoption du nouveau dispositif au Sénat.

Didier Bouville

Dans une note de novembre 2018, Agreste indique qu’en septembre 2018 la collecte de lait de vache a reculé de 1,7 % par rapport à la même période en 2017. La collecte de lait de vache Bio représentait 3,5 % de la collecte totale. Pour le service du ministère de l’agriculture, cette diminution de la production française a été causée par la sécheresse estivale qui a pénalisé la reprise automnale de la pousse d’herbe, poussant donc les éleveurs à avoir recours précocement à des réserves de fourrages printaniers médiocres. D’après Eurostat, au niveau européen la collecte laitière du mois août 2018 est stable par rapport à celle de 2017 (+ 0,2 %). En France, en septembre 2018, le prix du lait standard conventionnel était de 337 €/1 000 litres, soit un recul de 1,5 % par rapport à septembre 2017. Cependant il progresse de 2 €/1 000 litres par rapport au mois d’août 2018. Tous types de lait confondus, le prix standard s’établit en moyenne à 351 €/1 000 litres, soit une baisse en glissement annuel de 0,6 %.

Didier Bouville

Si l’augmentation des taxes sur le carburant n’impacte pas directement le secteur agricole, Jeunes agriculteurs et la FNSEA sont solidaires du malaise de la ruralité qui s’exprime, entre autres, à travers la manifestation prévue le 17 novembre. « Derrière la colère qui s’exprime sur le carburant, c’est aussi le ras-le-bol des territoires ruraux qui explose à la vue de tous. Le ras-le-bol de tous les ruraux qui n’ont aucun autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler, de tous ceux qui se sentent aujourd’hui citoyens de seconde zone car laissés de côté par les politiques publiques. Où sont les promesses de couverture médicale, de transports publics, d’écoles, d’accès aux services publics, d’accès au réseau mobile ou Internet, de vitalité économique des territoires ? », rappellent les deux organisations dans un communiqué du 15 novembre. Elles appellent le Gouvernement à « recréer des ponts avec le monde rural » et à entendre la voix des territoires, notamment à travers les corps intermédiaires. Cette reconnaissance du monde rural passe aussi par une juste rémunération et valorisation des agriculteurs, qui font partie des acteurs économiques majeurs de la ruralité.

Didier Bouville

Si aucun syndicat agricole n’appelle à participer, ni ne s’associe, aux manifestations des Gilets jaunes organisées dans toute la France le 17 novembre, notamment contre la cherté des carburants, l’adhésion est assez diverse en interne. Au Modef, «la très grande majorité des adhérents souhaite y participer», constate son président Jean Mouzat, qui lui même défilera «comme citoyen». A la FNSEA, «une énorme majorité de départements ne souhaite pas s’associer au mouvement», rapporte la présidente Christiane Lambert. De même à la Confédération paysanne, «la grande majorité des départements ne s’associe pas, et à ma connaissance, aucun n’a décidé d’y participer», rapporte Nicolas Girod, secrétaire national. Le président de la Coordination rurale Bernard Lannes constate, de son côté, une adhésion «très hétérogène».

Didier Bouville

A l’occasion de la présentation, le 13 novembre, du budget 2019 pour l’enseignement agricole devant la commission de l’éducation du Sénat, le ministre de l’Agriculture a plaidé pour davantage d’autonomie pour les établissements scolaires. «Nous devons donner plus d’autonomie aux établissements pour qu’ils s’adaptent vraiment au contexte local», a expliqué Didier Guillaume. Les enseignants disposent déjà de «20 à 25 heures non affectées dans les référentiels généraux pour des programmes locaux, je souhaite que ce soit augmenté», a-t-il annoncé. Le ministre a par ailleurs fait par de son souhait de «mettre en place de nouvelles filières, sur deux sujets d’avenir: l’environnement et le sanitaire». La présentation de ce budget par le ministre de l’Agriculture – et non le ministre de l’Éducation nationale, est une première, a expliqué le ministre, qui fait débuté son allocution par un éloge de ces missions : «L’enseignement agricole est un joyau ; s’il devait être transféré dans le grand ministre de l’Education nationale, l’enseignement agricole pourrait y perdre son âme». Didier Guillaume a rappelé que cette mission représente 35% du budget de son ministère et 80% des fonctionnaires.

Didier Bouville

La FNA (négoce agricole) et Coop de France ont dénoncé le 14 novembre la nouvelle version du projet d’ordonnance sur la séparation de la vente et du conseil des phytos qui «radicalise» sa mise en oeuvre. Il s’agit de «réserver le conseil spécifique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques aux seules structures de conseil indépendant», alerte la FNA dans un communiqué sur la proposition dévoilée le même jour aux professionnels. Et de critiquer un manque de concertation, l’absence d’étude d’impact, comme le regrette aussi Coop de France dans un autre communiqué. «Le gouvernement va priver les agriculteurs d’un accompagnement de proximité indispensable et remettre en cause le lien essentiel entre les agriculteurs et les attentes des consommateurs», déclare Christian Pèes, président de Coop de France Métiers du grain. Cette «destructuration de l’organisation actuelle du conseil» va conduire à la suppression de «plusieurs milliers d’emplois», estiment les deux organisations. Le projet d’ordonnance «supprime de fait la faculté pour les coopératives agricoles de répondre à leurs obligations en matière de diffusion de solutions alternatives au travers du dispositif des CEPP» (certificats d’économie de produits phytos), souligne Coop de France.

Didier Bouville

Face à la hausse importante du coût de l’aliment et la baisse toujours inexorable des prix au cadran, les éleveurs de porcs sont inquiets. « Sur 2018, le prix payé éleveur en France n’a pas couvert le coût de revient ! », s’indigne la Fédération nationale porcine (FNP), dans un communiqué du 13 novembre. « Nous alertons les fabricants d’aliments quant aux hausses abusives pratiquées dans certaines régions, certaines allant jusqu’à + 40 €/t », poursuit l’organisation. A cette conjoncture dégradée s’ajoute « les cotisations sociales très élevées », souligne la FNP qui demande de réunir les cellules de crise dans les préfectures. Ainsi, si une reprise s’amorce, notamment grâce au marché chinois, « nous ne tolérerons pas que les bénéfices [de la reprise] restent au niveau des entreprises au lieu de redescendre immédiatement au bénéfice des éleveurs », insiste la FNP.

Didier Bouville

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a décidé de se saisir d’un projet d’avis intitulé « Les enjeux relatifs aux conditions d’élevage, de transport et d’abattage en matière de bien-être animal », a annoncé le conseil le 13 novembre. Cette décision fait écho « à l’interpellation citoyenne sur cet enjeu » et « au dépôt de plusieurs pétitions à ce sujet », explique le Cese. Ce projet d’avis aura pour objectif de formuler des préconisations pour garantir le bien-être animal mais aussi pour favoriser « un dialogue plus constructif » sur ce sujet qui cristallise les tensions. Le projet sera présidé par Etienne Gangneron, président de la section de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation au Cese, vice-président de la FNSEA. Il sera rapporté par Anne Garetta, groupe CGT, et Marie-Noëlle Orain, personnalité associée, pour une présentation en assemblée plénière à la fin du second trimestre 2019.

Didier Bouville

La crise monétaire en Turquie, conséquence directe des tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Turquie, pourrait entraîner une diminution des importations de bovins maigres français, analyse FranceAgriMer dans une synthèse de novembre 2018. Pour continuer de satisfaire la demande domestique et éviter une pénurie aux potentielles conséquences sociales, la Turquie ne devrait pas diminuer ses importations de bovins maigres. Mais du fait de la dépréciation de la livre turque, les importateurs turcs risquent de privilégier la quantité à la qualité, se tournant alors vers des bovins vifs aux prix les plus bas, en provenance d’Amérique latine. À l’inverse, la Turquie pourrait décider de limiter ses importations de bovins finis ou de viande fraîche et congelée, moins populaires. La filière bovine française pourrait alors être affectée indirectement, explique FranceAgriMer. Les exportateurs voyant leur flux vers la Turquie se réduire chercheront d’autres débouchés. Cela pourrait notamment être le cas de l’Espagne qui concurrencerait la France sur le marché libanais des bovins finis. La Pologne pourrait également reporter ces exportations de viande fraîche sur l’Allemagne, l’Italie ou la Grèce, qui sont des clients historiques de la France.

Didier Bouville

Lors de sa rencontre avec le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume s’est exprimé «en faveur d’un objectif minimal de dépenses en faveur de l’environnement qui couvre l’ensemble du premier et du second pilier de la Pac», rapporte un communiqué du ministère le 12 novembre. Autrement dit, la France plaide pour que les États-membres soient soumis à un plancher de dépenses concernant l’environnement, «afin d’éviter des distorsions de concurrence au sein de l’Union européenne», explique-t-on au cabinet du ministre. Dans sa proposition de réforme de la Pac, Bruxelles plaide pour que chaque État-membre élabore et applique, après approbation par Bruxelles, sa propre stratégie pour atteindre les objectifs fixés au niveau de l’UE, notamment pour le verdissement. Didier Guillaume a par ailleurs plaidé pour davantage de protection contre les risques et une simplification de la Pac.

Didier Bouville