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La séance du 4 octobre du marché du porc breton (MPB) s’est achevée sur une cotation à 1,198 euro le kilo, en baisse de 2 centimes le kilo. «Une barre psychologique pour les éleveurs», commentait le matin même Paul Rouche, directeur délégué de Culture viande (industriels de l’abattage découpe) en conférence de presse. Depuis le début de l’année, les prix sont en recul de 18% par rapport à l’an passé, rappelait-il. La faute à une offre européenne «très importante», en hausse de 2%, une consommation des ménages français en recul de 5%, et un commerce extérieur français en recul de 4% vers les pays tiers, résume Paul Rouche. La menace des cas de peste porcine africaine (PPA) apparus en Belgique ajoute de la tension: «Si nous sommes contaminés, le prix baisserait de 25-30%», assure-t-il.

Didier Bouville

Éleveurs et industriels de la viande bovine de 22 départements du Massif Central ont annoncé, le 5 octobre au Sommet de l’élevage, le lancement d’une marque collective de viande, «alt. 1886» (c’est l’altitude du Puy de Sancy, point culminant de la région). Cinq coopératives, trois industriels privés et un groupement de producteurs sont impliqués dans la démarche «Plus de 10.000 éleveurs du Massif Central, première prairie d’Europe, sont potentiellement concernés par le projet», estime Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif Central, qui s’est inspiré d’une démarche collective similaire, «Origine green», lancée par les éleveurs irlandais pour valoriser leur propre système herbager. Le cahier des charges des côtes de bœuf ou des burgers alt. 1886 dispose que les éleveurs possèdent au moins 70% de prairie, qu’ils n’élèvent pas plus de 100 animaux par actif installé sur l’exploitation, que l’alimentation soit sans OGM, et que le pâturage des animaux soit obligatoire. «1886 a vocation à s’ouvrir à tous les produits de la région ; on pourrait imaginer un lait ou une crème 1886», précise Tony Cornelissen, président du service interdépartemental pour l’animation du Massif Central (Sidam). La marque devrait être disponible dans les magasins ou les restaurants au début 2019.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a annoncé, le 4 octobre sur le stand d’Interbev au Sommet de l’élevage, que le versement du solde 2016 de l’aide aux veaux sous la mère et aux veaux bio aura lieu « cet automne », annonce la Fédération interprofessionnelle des viandes label rouge dans un communiqué diffusé le 5 octobre. « L’aide 2016 n’avait été que partiellement versée et il manquait 30 % de l’aide due, soit environ 25 € par veau », rappellent les professionnels. La filière «salue à cette occasion le respect des engagements pris lors des nombreux échanges avec le gouvernement». C’est pour elle «un signal très positif pour les éleveurs des démarches qualité Label Rouge et Bio, qui s’engagent au quotidien en faveur de l’environnement, du bien-être animal et de la qualité des produits. »

Didier Bouville

Face à la flambée des coûts de production des œufs, le SNIPO (syndicat national des industriels de l’œuf) « demande une répercussion rapide de ces hausses comme l’ont déjà fait les fabricants d’aliments du bétail et des syndicats agricoles ». Les matières premières, céréales et oléagineux, ont en effet augmenté compte-tenu des mauvaises conditions climatiques et économiques, et l’indice Itavi marque une hausse de 16,6 % entre décembre 2017 et août 2018, soit « une hausse du prix de revient de l’œuf de 10 % en moyenne », souligne le Snipo. Les industriels demandent donc une revalorisation rapide des prix de vente des œufs et ovoproduits, d’autant plus qu’ils subissent par ailleurs une augmentation marquée des coûts de transport et d’emballages.

Didier Bouville

Dans une note, Agreste indique qu’en aout dernier, les prix français de l’ensemble des produits agricoles se sont accrus de 1,9% par rapport à juillet 2018. En glissement annuel ils augmentent même de 4%. Les vins, les fruits, les légumes et les céréales sont les principaux contributeurs de cette hausse. De leur côté, les prix des productions animales, en particulier pour les productions porcines, sont toujours en baisses. Sous l’effet de la hausse des prix des fruits, des légumes, des viandes et des produits laitiers-œufs, les prix à la consommation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 2,3% en un an.

Didier Bouville

La FAO a revu le 4 octobre ses prévisions pour la production mondiale de céréales 2018, la réhaussant à 2 591 millions de tonnes. Si les pluies moins importantes que d’habitude en Australie et au Canada devraient faire baisser les rendements en blé, des productions plus élevées sont attendues en Algérie et en Russie. La production de maïs aux Etats-Unis devrait de son côté atteindre un niveau record. Par ailleurs, la production mondiale de riz devrait augmenter de 1,3 % en raison de plantations plus importantes en Inde notamment. L’utilisation des céréales est prévue à 2 647 millions de tonnes, soit 1,1 % de plus que pour la saison 2017/2018. Les volumes d’échanges devraient également être élevés à 417 millions de tonnes, 1 % de moins que le record atteint lors de la saison précédente. Enfin, les estimations de stocks mondiaux de céréales s’élèvent à 751,3 millions de tonnes, 7 % en dessous de leur niveau record de lancement, estime la FAO.

Didier Bouville

« Traditionnellement plutôt orientée vers les soins aux chevaux et aux animaux de ferme, cette profession se diversifie de plus en plus vers les animaux de compagnie », constate une note publiée par l’Insee début octobre et consacrée à l’activité des vétérinaires. Seules 19 % des unités légales sont spécialisées dans les animaux de rente, et sont donc essentiellement rurales et tournées vers les éleveurs, avec un chiffre d’affaires (CA) moyen de 680 000 euros, davantage que pour les unités légales spécialisées dans les animaux de compagnie (400 000 €). Parmi les animaux de rente, ce sont les bovins qui représentent la part la plus importante de l’activité des vétérinaires (80 % du CA lié aux animaux de rente, 23 % du CA total), loin devant les autres espèces qui représentent 5 % du CA total de l’activité vétérinaire. Pour les porcs et la volaille, ce sont d’ailleurs les ventes de médicaments qui constituent 90 % du CA. Globalement, pour les vétérinaires ruraux la vente de médicaments participe au CA à hauteur de 80 %, contre 25 % seulement pour les vétérinaires urbains. Néanmoins, malgré la hausse des prix, l’activité de soins aux animaux de rente est en recul en valeur, tout comme en volume du fait de la contraction du cheptel français.

Didier Bouville

Selon International Farm Comparison Network (IFCN) qui établit tous les deux ans le classement mondial des laiteries, vingt entreprises transformaient l’an dernier 211 millions de tonnes de lait soit le quart de la production mondiale. Dairy Farmers of America arrive en tête de ce classement avec 29,2 Mio t et 3,5 % du volume global, devant la coopérative néozélandaise Fonterra avec 23,7 Mio t et 2,8 % des volumes.

Les industriels français ne sont pas si mal placés. Lactalis est au troisième rang avec 19,6 Mio t et 2,4 % du marché, Danone au dixième (8,6 Mio t et 1 % des volumes), Sodiaal au 17ème (4,9 Mio t et 0,6 %) et Bongrain/Savencia (4,1 Mio t et 0,5 %) au 20ème.

En Europe les entreprises Arla Foods (Danemark et Suède et 13,9 Mio t), Friesland Campina (Pays-Bas et 13,6 Mio t) ainsi que DMK en Allemagne avec 8,1 Mio t sont également bien positionnées. Ce que montre également le classement 2017 est la montée en puissance des laiteries indiennes et chinoises. L’entreprise indienne Amul passe de la 13ème à la 9ème place, avec 9,3 Mio t. Les deux grandes laiteries chinoises Yili Group et Mengniu ont augmenté leur volume de lait transformé de plus de 1 Mio t en un an.

Didier Bouville

La FNSEA souhaite «une commission d’enquête parlementaire» sur les associations anti-viande dont des militants dégradent boucheries et commerces alimentaires, a déclaré la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, le 3 octobre au Sommet de l’élevage. Elle a dénoncé la « propagande insensée de 1 % de Français » anti-viande, leurs propos d’une « incroyable violence » et la « dangerosité » des rassemblements qu’ils organisent. « Stop, ça suffit. Nous craignons des frictions voire plus avec les éleveurs. L’Etat doit faire régner l’ordre. Seul Stéphane Travert s’est exprimé », a pointé Christiane Lambert, tout en dénonçant « l’inertie du ministre de l’intérieur ». Elle a par ailleurs annoncé qu’elle se rendrait, le 5 octobre, à l’abattoir du Haut-Valromey (Ain) victime d’un incendie « probablement criminel » dans la nuit du 27 au 28 septembre, en signe de solidarité avec l’entreprise et les éleveurs concernés.

Didier Bouville

« Le nouveau plan loup correspond à une protection du prédateur, pas de l’éleveur », a dénoncé Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA, le 3 octobre au Sommet de l’élevage. Rendez-vous est pris le 8 octobre avec le nouveau ministre de l’Environnement pour lui demander la « réouverture du plan loup », l’autorisation du « tir de défense renforcée dès la première attaque » et l’utilisation de fusils à visée nocturne. De la même manière, la FNSEA est « strictement opposée à la réintroduction de l’ours, dans les Pyrénées ou ailleurs ». Il en va, selon Patrick Bénézit, de l’avenir du pastoralisme.

Didier Bouville