L’étiquetage obligatoire du pays d’origine sur des produits alimentaires tels que le lait n’est possible, que s’il existe un lien, objectivement avéré, entre l’origine ou la provenance d’une denrée alimentaire et certaines de ses propriétés, conclut la Cour de justice de l’UE dans un arrêt rendu le 1er octobre. Un jugement qui n’annule donc pas le dispositif expérimental français mis en place depuis 2016 concernant l’indication de l’origine du lait ainsi que des viandes et du lait utilisés en tant qu’ingrédients, et contre lequel le groupe laitier Lactalis portait plainte. Mais la Cour précise que de telles mentions doivent être justifiées par une ou plusieurs raisons tenant à la protection de la santé publique, à la protection des consommateurs ou à la répression de la concurrence déloyale. Et, ajoute-t-elle, si l’existence d’un tel lien est établie, il faut encore, et seulement dans un second temps, déterminer si la majorité des consommateurs attache une importance significative à cette information. En France, à la suite de cette décision, la procédure va reprendre son cours au Conseil d’État, où un rapporteur public doit être nommé. Et la Commission européenne qui prévoit d’étendre l’étiquetage de l’origine de certains produits alimentaires dans le cadre de sa stratégie «de la ferme à la table» devra tenir compte de ces conclusions.
Didier Bouville