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«Nous avons mis notre projet pour la Pac 2023-2027 à la poubelle», peste Michèle Boudoin, présidente de la FNO (éleveur ovins, FNSEA) interrogée par Agra Presse le 9 juillet. En cause explique le syndicat : les derniers arbitrages financiers du plan stratégique national (PSN) français et le contrôle annuel des performances de la Commission européenne qui affecteraient «sérieusement l’avenir de la feuille de route de la FNO relative à l’aide ovine post 2020».

La FNO souhaitait jusque-là la mise en place d’une aide couplée à laquelle s’ajoutait des «top-up» pour les signes de qualité, la productivité – c’est-à-dire «plus d’agneaux par an et par brebis» –, les jeunes installés ou encore la prévision de mise sur le marché, etc. «Nous sommes dans l’incapacité d’activer les tops up sans perdre de l’argent», déplore l’éleveuse. «Nous avions trouvé quelque chose d’équilibré. Nous sommes anéantis, c’est un encouragement à la médiocrité», déplore la présidente de la FNO qui souhaite malgré tout conserver l’aide pour les jeunes agriculteurs. Interrogés par Agra Presse, le cabinet du ministre de l’Agriculture indique que les différents scénarios du PSN ne sont pas encore validés. Sa présentation devrait intervenir d’ici la fin du mois.

Didier Bouville

Lors d’une réunion de concertation sur la déclinaison nationale de la future Pac (PSN), le 9 juillet, la DGPE a présenté une nouvelle méthode de distinction des UGB (unité gros bovin) en vue fusionner les aides allaitantes et laitières en une seule aide couplée. Après avoir proposé trois méthodes (par la race, le caractère allaitant des animaux ou leur caractère laitier), le ministère a présenté une 4e mêlant le type racial et le genre (sexe et âge), déclinée en deux variantes.

La première version propose d’attribuer un « prix fort » à tous les mâles «primables» quelque soit leur race et aux seules femelles de race à viande ; et un prix faible aux femelles de race mixte et lait. La seconde version consiste à primer au prix fort tous les mâles dans la limite du nombre de vaches, et toutes les femelles de race à viande dans la limite de deux fois le nombre de veaux de race à viande ; les autres animaux «primables» seraient primés au prix faible. Par ailleurs, les hypothèses de la DGPE sont, pour les animaux «primables» un âge minimal 16 mois et six mois de présence sur l’exploitation ; une garantie de soutien sans condition de taux de chargement dans la limite de 40 UGB ; ainsi qu’un plafond maximum «primable» de 100 à 120 UGB.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 9 juillet, Vivadour et Maïsadour annoncent mettre en place dans le Sud-Ouest une filière locale de soja «de la mise en culture jusqu’à la trituration». Pour ce faire les deux coopératives créent la «société baptisée Graine d’alliance destinée à approvisionner le marché de la nutrition animale en tourteaux de soja sans OGM et 100% local». «La société Graine d’alliance, qui va poser la première pierre de son usine mi-juillet, traitera sa première récolte de soja local dès février 2022», précise le communiqué.

Les objectifs sont «de transformer 30 000 tonnes de graines de soja par an et ainsi couvrir 100% du besoin en tourteau de soja non OGM local et durable des usines d’aliment» et de réaliser un chiffre d’affaires de 15 M€ à l’horizon 2024. La gestion industrielle de Graine d’alliance sera confiée à Sud-Ouest Alimentation (groupe de nutrition animale détenu par Maïsadour, Vivadour et Val de Gascogne). «Grâce à ce projet (…) nous allons gagner en autonomie, maîtriser nos approvisionnements protéiques, valoriser la production locale et limiter les importations», se félicite Michel Prugue, président de la coopérative Maïsadour.

Didier Bouville

Dans le cadre de la deuxième thématique du Varenne de l’eau sur l’adaptation au changement climatique, les interprofessions et les sept conseils spécialisés de FranceAgriMer sont invités à remettre leurs contributions pour la fin septembre, a indiqué François Champahnet, rapporteur des travaux et membre du CGAAER lors du lancement des travaux de cette thématique le 9 juillet. «Il s’agit de prendre en compte les scénarios disponibles à l’horizon 2050, avec si possible une situation intermédiaire à 2035», a expliqué François Champahnet.

Les producteurs devront résumer en dix pages les effets du changement climatique dans leurs filières, et notamment de la raréfaction de l’eau, tout en définissant les moyens nécessaires pour s’adapter, et en assurant les complémentarités avec les autres filières. Autant de synthèses qui alimenteront ensuite des ateliers thématiques prévus pour l’automne «autour de trois thématiques clé: l’irrigation efficiente, la sélection génétique et l’agriculture résiliente», prévoit Anne-Claire Vial, présidente de l’Acta. En parallèle, les chambres mèneront des études territoriales en vue d’aboutir à des plans d’adaptations régionaux pour 2022.

Didier Bouville

Depuis que Julien Denormandie a dévoilé fin mai ses grandes orientations pour la déclinaison française de la future Pac (PSN), la DGPE (ministère de l’Agriculture) a poursuivi ses travaux de consultation pour en finaliser les détails. Elle a présenté aux parties prenantes (syndicats, ONG…), le 9 juillet, des scénarios détaillés de fonctionnement des écorégimes et des aides couplées. Pour la voie d’accès aux écorégimes par les «pratiques agroécologiques», un non-labour de 80% des surfaces de prairies permanentes permettrait d’accéder au premier niveau (90% au niveau 2). En cultures pérennes, les producteurs devraient couvrir 75% des inter-rangs pour prétendre au niveau 1 (95% pour le niveau 2).

Est aussi détaillé un système à points portant sur la diversification des cultures. Concernant la voie d’accès par les «infrastructures écologiques», des seuils de 7 et 10% des surfaces permettraient d’atteindre respectivement le premier et le second niveau. Concernant les aides couplées animales, la DGPE a détaillé une méthode de calcul des UGB (unités gros bovin) dont la complexité laisse perplexe de nombreux acteurs. Enfin, à propos des aides couplées végétales, les légumineuses semées en mélange pourraient être éligibles à la nouvelle aide couplée aux légumes secs, sous réserve qu’elles demeurent majoritaires. «Les scénarios mis sur la table par la DGPE ne correspondent pas aux arbitrages finaux», rappelle le cabinet du ministre, soulignant que ces décisions seront prises d’ici les vacances estivales du ministre. D’ici là, un CSO (comité supérieur d’orientation) est attendu par les professionnels le mardi 13 juillet au ministère.

Didier Bouville

L’ensemble des principales organisations agricoles (FNSEA, Coordination rurale, Confédération paysanne, Modef) a signé la feuille de route proposée par le ministère de l’Agriculture le 8 juillet, mais chacune d’entre elles a émis des réserves, portant essentiellement sur «l’obligation de mise à l’abri». Dans un communiqué commun, les organisations du syndicalisme majoritaire (FNSEA JA CFA FN Fois Gras) saluent «un bon outil pour éviter une nouvelle crise», mais pointent du doigt une «inquiétude majeure» concernant «la possibilité laissée à certains modes de productions de mettre à l’abri leurs animaux uniquement sous des filets», en dépit de «demandes répétées» de «généraliser les constructions en dur, bien plus protectrices.»

A l’inverse, la Conf’ et le Modef expliquent dans un communiqué commun qu’elles ont «décidé de signer la feuille de route proposée par le Ministre en émettant une série de réserves», notamment sur «l’adaptation des mesures de mise à l’abri après une analyse de risque». Pour les deux organisations, ce point est «encore insuffisamment développé.» Les deux organisations critiquent également «la place donnée aux contaminations par la faune sauvage qui sont en réalité si peu nombreuses». Mais elles affichent leur «volonté de rester autour de la table des négociations pour défendre avec force et virulence l’élevage plein-air».

Didier Bouville

Jean-Pierre Bonnet a été nommé président de Fil rouge, la fédération interprofessionnelle des Labels rouges boeuf, veau et agneau, annonce la structure dans un communiqué paru le 8 juillet. Jean-Pierre Bonnet est éleveur de vaches de race Limouse Label Rouge à Chateau-Chervix (87), et président de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) Limousin Promotion. Il remplace Pierre Cabrit.

Didier Bouville

Après plusieurs mois de concertation, le ministère de l’Agriculture a présenté, le 8 juillet, la réforme de l’encadrement sanitaire des élevages avicoles en vue de prévenir l’introduction et la diffusion de l’influenza aviaire. Comme attendu, la principale mesure consiste à supprimer, lors des périodes à risques, le principe de «claustration obligatoire» (avec dérogation pour les élevages de moins de 3200 animaux) pour le remplacer par un principe de «mise à l’abri» obligatoire sans dérogation ; les moyens matériels de satisfaire à cette nouvelle obligation (bâtiments fermés, abris léger, ou parcours sous filets…) seront toutefois différenciés après «analyse de risques» (selon l’espèce, le mode d’élevage et la zone géographique), explique-t-on au cabinet du ministre de l’Agriculture.

Autres mesures marquantes: la télédéclaration des mouvements d’animaux devient obligatoire et le gouvernement va créer des Zones à risque de diffusion (ZRD) dans les régions les plus denses. Ces zones seront soumises – dans le cadre d’un accord interprofessionnel à venir – à des réductions de densité en période à risque élevé, et à un renforcement des mesures de biosécurité liées aux transports. Par ailleurs, les indemnisations des abattages sanitaires seront conditionnées au respect de la réglementation. Enfin un certificat de biosécurité va être mis en place. L’ensemble de ces mesures doivent être finalisées au courant de l’été, et seront complétées par un plan d’action qui s’étalera, quant à lui, sur plusieurs années.

Didier Bouville

La Fnec (éleveurs de chèvres, FNSEA) alerte, dans un communiqué du 7 juillet, sur la hausse des coûts de production de lait de chèvre qui atteignent «des sommets historiques en 2021». Le syndicat pointe la forte progression de l’Ipampa (indice des prix d’Achat des moyens de production agricole) du lait de chèvre : « les indices de février (109,6), mars (110,4) et avril 2021 (111) sont les plus élevés depuis janvier 2005, dépassant même l’indice le plus élevé constaté jusqu’à aujourd’hui en décembre 2012 (108,3) ! ».

Cette hausse se traduirait, dans les exploitations, par un surcoût de 30 à 50 €/1000 litres selon les régions portant le prix de revient du lait de chèvre à 840 €/1000 litres en moyenne. Aussi, la Fnec «demande à tous les opérateurs de s’engager à revaloriser le prix du lait de chèvre dans les prochains mois pour permettre aux éleveurs de passer cette période de hausse des charges historique et ne pas mettre en danger la dynamique de la filière caprine». Lors des dernières négociations commerciales annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs qui se sont finalisées au 1er mars, le syndicat demandait une valorisation du lait de chèvre à hauteur de 790 €/1000 litres.

Didier Bouville

L’Insee a publié le 7 juillet les comptes provisoires 2020 de l’agriculture, montrant une baisse de 2,6 % en euros courants de la contribution du secteur au PIB (valeur ajoutée brute au coût des facteurs), moins dans le rouge que prévu sous l’effet de meilleurs prix des grains. Exprimé par actif, ce «PIB agricole» connaît une diminution de 0,9 % sur un an, de 3,3 % en euros constants.

L’année 2020 a été marquée par des accidents climatiques (sécheresse, canicule), amputant les volumes de produits végétaux de 4,8 %, et par les fermetures des restaurants, la peste porcine africaine (PPA), faisant plier la valeur des produits animaux de 0,9 %. Mais un début de flambée des prix des grains est intervenu, qui participe à une révision le 7 juillet du « PIB agricole », en recul mais moitié moins que prévu en décembre. L’Insee confirme en revanche un peu plus la baisse des subventions (-5,6 %) «en raison principalement de la disparition du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), transformé en allègement de cotisations patronales au 1er janvier 2019». Enfin, les consommations intermédiaires affichent un repli de 2%, «du fait essentiellement de la moindre consommation d’engrais et de la baisse des prix de l’énergie».

Didier Bouville