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À l’occasion de la semaine de l’Agriculture française, l’association Pour une agriculture du vivant a présenté son indice de régénération, «le premier outil open-source de mesure du score agroécologique d’un système de production, développé à destination des agriculteurs, techniciens, acteurs des filières», comme l’explique un communiqué du 7 mai. Sur la base de la nature du sol, des pratiques agronomiques, du pourcentage d’infrastructures agroécologiques, des utilisations de pesticides, et des formations suivies par les producteurs, le logiciel open source calcule un score sur 100. «La transition se mesure enfin de manière simple mais non simpliste», estime Anne Trombini, directrice de l’association. Pour l’heure, seules les grandes cultures et l’arboriculture peuvent calculer leur indice. Après une expérimentation sur 105 fermes, Pour une agriculture du vivant espère déployer l’outil sur 20000 exploitations en trois ans. Le projet a bénéficié de l’appui des chercheurs du conseil scientifique de l’association, dont Jean-Pierre Sarthou (Inrae), Pascal Boivin (Hepia, Genève), et Alain Peeters (UCL Louvain).

Eva DZ

L’Argentine – quatrième exportateur mondial de boeuf à hauteur de 3,37 Mrd$ en 2020 – a suspendu pour trente jours ses exportations de viande bovine dans l’espoir de contenir la flambée des prix sur son marché intérieur, a annoncé le gouvernement le 17 mai. «En conséquence de l’augmentation soutenue du prix de la viande bovine sur le marché intérieur, le gouvernement a décidé de mettre en oeuvre un ensemble de mesures visant à réguler le secteur», a indiqué le président de centre-gauche, Alberto Fernandez, dans un communiqué. La suspension des exportations a été prise dans l’attente d’un «ensemble de mesures visant à mettre de l’ordre dans le fonctionnement du secteur, restreindre les pratiques spéculatives et éviter l’évasion fiscale», a encore indiqué la présidence. Le 16 mai, sur la chaîne C5N, M. Fernandez s’est dit «préoccupé» par la hausse des prix des produits alimentaires (+65,3% entre avril 2020 et 2021, selon l’Institut de promotion de la viande bovine argentine). En réaction, l’organe qui regroupe les représentants de l’agriculture et de l’élevage argentins a annoncé dans un communiqué «l’arrêt de la commercialisation de toutes les catégories de bétail du jeudi 20 mai à minuit jusqu’au vendredi 28 mai à minuit inclus». D’après Daniel Peregrina, président de la Société rurale argentine (grands producteurs), les «dommages» provoqués par la suspension des exportations vont «diminuer l’offre de viande, ce qui finira par faire monter les prix comme cela s’est déjà vu dans le passé.»

Eva DZ

Lors d’un conseil d’administration de Danone le 17 mai, Antoine de Saint-Affrique a été nommé directeur général du groupe agroalimentaire, annonce un communiqué le même jour. Il prendra ses fonctions «à compter du 15 septembre 2021», date à laquelle il succèdera à «la direction générale par interim menée conjointement par Véronique Penchienati-Bosetta et Shane Grant». Diplômé de l’Essec, Antoine de Saint-Affrique est directeur général du chocolatier suisses Barry Callebaut depuis octobre 2015; il était auparavant président d’Unilever Foods depuis septembre 2011. Sa nomination vient clore une crise de gouvernance de plusieurs mois qui avait abouti, sous la pression de fonds activistes, au remplacement de l’ancien p.-d.g. Emmanuel Faber par Gilles Schnepp à la présidence du conseil d’administration le 15 mars. Cité dans le communiqué, M. Schnepp souligne que M. de Saint-Affrique «aura toute la latitude qui est celle d’un directeur général pour apprécier et orienter la stratégie de Danone pour le futur». De son côté, le futur directeur s’est dit «impatient d’écrire (…) le prochain chapitre de notre croissance et du développement de sa Mission d’entreprise».

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Le groupe coopératif Advitam prépare la commercialisation «d’ici la fin de l’année» de deux robots de semis et désherbage des constructeurs français Naïo Technologies et danois Farmdroïd, a-t-il annoncé le 17 mai. «D’ici la fin de l’année, les robots Naïo et Farmdroïd devraient être commercialisés à travers les concessions d’Advitam Agroéquipement (Casa Service Machine et Verhaeghe), selon un communiqué. La coopérative Unéal et le négoce Ternoveo assureront, quant à eux, leur rôle de support et d’accompagnement terrain auprès des agriculteurs.» Cette offre permet de «concilier nos savoir-faire en agronomie, en agriculture de précision et en machinisme», souligne Frédéric Hazan, directeur général d’Advitam Agroéquipement. Des expérimentations sont prévues avant le lancement. Cela concerne deux outils: un robot de désherbage mécanique Naïo, conçu pour le maraichage et actuellement testé en betteraves et haricots verts; un robot Farmdroïd de semis et désherbage dans le rang et en inter-rang, destiné aux grandes cultures bio ou HVE et qui est expérimenté en betteraves sucrières, chicorées, oignons. La phase d’expérimentation, jusqu’à l’automne, vise à «évaluer leur pertinence, leur rentabilité, leur fiabilité, leur sécurité et leur bonne prise en main».

Eva DZ

FranceAgriMer a annoncé le 17 mai une baisse de l’excédent commercial agricole et agroalimentaire à quelque 6 Mrd€ en 2020, surtout imputable aux vins et spiritueux. «La balance est restée excédentaire en 2020 mais en baisse de 21% par rapport à 2019, essentiellement à cause des vins et spiritueux», a indiqué le chef de service Philippe Paquotte, lors d’une visio-conférence. Cette dégradation est liée à une chute des exportations agricoles et agroalimentaires de 3% en valeur, concentrée sur les deux mois de confinement (-15%) en avril et mai. Concernant les vins et spiritueux, touchés par les fermetures de cafés, restaurants et absences de salons internationaux à la suite de la Covid-19, «les produits les plus valorisés ont été les plus touchés» par la chute de consommation mondiale, d’après lui. «Et la France, particulièrement positionnée sur le haut de gamme, a été le pays le plus affecté avec un recul de 1 Mrd€ de ses exportations» en 2020, quand l’Italie a subi une baisse de 146 M€, l’Espagne de 63 M€. Les performances françaises en vins et spiritueux ont été fragilisées, outre le contexte sanitaire, par les sanctions américaines (surtaxe Trump) occasionnant une perte à l’export de 280 M€ vers les Etats-Unis.

Eva DZ

La Commission européenne a présenté le 12 mai son plan d’action visant à atteindre en 2050 «une pollution zéro pour l’air, l’eau et le sol», qui était prévu dans le cadre du Green deal. Un plan qui repose principalement sur des initiatives déjà lancées ou en cours de préparation. La Commission fixe quand même un certain nombre d’objectifs parmi lesquels?: réduire de 25% les écosystèmes de l’UE où la pollution menace la biodiversité, réduire de plus de 55% les décès prématurés causés par la pollution atmosphérique, faire en sorte que, d’ici à 2030, 75% des sols soient sains notamment en réduisant de 50% les pertes de nutriments et l’utilisation de pesticides chimiques. La Commission indique notamment qu’elle souhaite introduire des exigences plus strictes pour lutter contre la pollution de l’air à la source, notamment dans le secteur de l’agriculture qui va devoir faire des efforts sur les émission d’ammoniac. Pour les sols, la Commission doit présenter une stratégie avant la fin de l’année qui doit notamment permettre de réduire l’artificialisation et de l’érosion.

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Le plus grand procès de l’histoire du travail détaché en agriculture se tiendra du 17 au 21 mai, devant le tribunal correctionnel de Marseille. En ligne de mire: l’entreprise de travail temporaire (ETT) espagnole Terra Fecundis qui amène chaque année en France des milliers de travailleurs agricoles intérimaires. Dans cette affaire qui porte sur la période 2013-2016, à la suite d’une enquête menée par l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), Terra Fecundis est poursuivie pour «travail dissimulé» et «marchandage» en «bande organisée». L’ETT est soupçonnée d’avoir détourné le cadre européen du travail détaché pour opérer en France, alors qu’elle exerce une activité «habituelle, stable et continue» sur le territoire national. Dans le détail, Terra Fecundis est poursuivie pour fraude à l’établissement (non-immatriculation au RCS en France) et non-déclaration des travailleurs aux organismes sociaux et fiscaux français: pour ce dernier motif, le préjudice estimé est supérieur à 112 millions d’euros. Terra Fecundis est aussi poursuivie pour non-respect du droit du travail français et sous-déclaration des heures travaillées à la Sécurité sociale espagnole.

Eva DZ

Entendue au Sénat le 12 mai avec son homologue de l’Agriculture Julien Denormandie, par la mission d’information sur la méthanisation, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a annoncé plusieurs mesures visant à réduire risques et nuisances liés aux installations de méthanisation nouvelles. «La distance réglementaire entre les installations et les tiers passera de 50 à 200 m à partir du 1er janvier 2023», a dit Mme Pompili. «Sauf pour les plus petites, où on montera à 100 m». Sur la prévention des fuites de gaz, il y aura «des contrôles à fréquence suffisante de l’intégrité de tous les contenants:, notamment un contrôle semestriel des pièces d’étanchéité». Pour prévenir les pollutions, «il faudra des capacités de rétention sous les stockages de digestats liquides (substances restant après la transformation des déchets en gaz, ndlr) ou de toute autre matière susceptibles de polluer les eaux et les sols», a-t-elle ajouté. La publication de ces arrêtés est attendue courant mai. Contre les nuisances olfactives, tout pétitionnaire d’une nouvelle installation devra produire «un état initial des perceptions», a-t-elle ajouté: «Cela servira de référence en cas de plainte». «Le gouvernement souhaite produire davantage de biogaz», a assuré Mme Pompili. «Mais ce ce n’est viable que si nous parvenons à baisser les coûts de production. Aujourd’hui l’Etat achète entre 5 et 10 fois plus cher que le gaz naturel».

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Dans la soirée du 10 mai, les sénateurs ont adopté par 212 voix contre 124 le projet de loi visant à réviser l’article premier de la Constitution avec plusieurs amendements identiques. Issu des propositions de la Convention citoyenne, le texte proposé par l’Assemblée indiquait que la République «garantit la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique». Les sénateurs ont retiré la notion de «garantie», préférant l’écriture suivante: la République «préserve l’environnement». Citant le Conseil d’État et les spécialistes auditionnés, les sénateurs estiment que la version des députés imposerait une obligation de résultat aux conséquences «lourdes et imprévisibles» pour l’État, tout en faisant de l’environnement la principale priorité constitutionnelle, au détriment de toutes les autres. Comme le rappelle le communiqué publié le 10 mai par le Sénat, «un projet de loi constitutionnelle ne peut être soumis au référendum ou au vote du Congrès qu’après son adoption en termes identiques» par les deux chambres. Le Premier ministre Jean Castex avait annoncé quelques heures avant le vote au Parisien qu’il reviendrait «vers la Convention citoyenne, et vers la majorité parlementaire pour décider de la suite», si les sénateurs modifiaient le texte.

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Issues de travaux lancés en 2019 par la fondation Make.org (pétitions), des Journées nationales de l’agriculture seront organisées les 18, 19 et 20 juin dans toute la France. L’évènement va fédérer sur le site journeesagriculture.fr des portes-ouvertes organisées par des professionnels des secteurs «agricole et para-agricole» (exploitations, sites industriels, laboratoires de recherche…), le plus souvent gratuites. Ces Journées sont organisées sur le modèle des Journées européennes du patrimoine, avec qui elles partagent la même agence de communication. L’évènement est organisé par la fondation Make.org et l’association de communication Agridemain (FNSEA, APCA, UIPP…), avec l’appui du ministère de l’Agriculture, le soutien financier de Système U, Bonduelle et du Marché de Rungis, ainsi qu’avec le relai d’un vingtaine d’organisations du secteur agricole (Académie de l’agriculture, Fermes d’avenir, Bienvenue à la ferme…). Ces Journées avaient pour objectif initial de palier la fermeture du Salon de l’agriculture cette année, mais leurs organisateurs ont finalement pour ambition de les pérenniser chaque année, autour du solstice d’été, explique l’agence de communication chargée de l’organisation. Les professionnels intéressés peuvent inscrire leur évènement jusqu’au 25 mai. 450 portes-ouvertes et 400 lieux seraient déjà recensés.

Eva DZ