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Constatant que l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) «s’intensifie», l’Organisation mondiale de la sanité animale (OIE) appelle à une «surveillance accrue», d’après un communiqué du 19 novembre. «Durant la période à haut risque pour l’influenza aviaire, d’octobre à avril, les États doivent accroître leurs efforts de surveillance, mettre en place des mesures de biosécurité strictes et assurer un signalement des foyers dans les temps», martèle l’OIE. D’après elle, «environ 16 000 cas d’IAHP en faune sauvage et domestique ont déjà été reportés en octobre». L’OIE rappelle les mesures recommandées: «isoler les oiseaux malades et sains», «désinfecter les bâtiments d’élevage» et «éviter les contacts «directs et indirects entre oiseaux domestiques et sauvages». Sans oublier la «planification des mises en place» de volailles et des «programmes de surveillance des animaux sauvages». Depuis le 1er mai, la maladie a été signalée dans 41 pays, en Afrique, Asie et Europe, précise l’OIE. Alors que des cas ont été confirmés dans quatre pays limitrophes (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Italie), la France est passée en risque «élevé» début novembre.

Eva DZ

La Commission européenne a lancé une enquête pour déterminer l’impact des droits anti-dumping que l’UE impose de manière définitive depuis 2019 aux importations d’urée et de nitrate d’ammonium en solution originaires de Russie, Trinité-et-Tobago et des États-Unis. «Un premier pas» que les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) saluent dans un communiqué du 19 novembre. Le Copa-Cogeca appelle depuis des mois la Commission européenne à mettre fin à ces droits (allant de 16 à 32 %) qui participent à l’envolée des prix des engrais dans l’UE. Selon ses estimations, depuis le début de l’année, les prix des engrais azotés ont triplé et représentent désormais 55% des coûts des intrants pour les producteurs européens de grandes cultures. Le Copa-Cogeca exhorte donc Bruxelles à agir promptement car la «situation est de plus en plus intenable au sein des exploitations».

Eva DZ

Alors que la castration à vif des porcelets sera interdite début 2022, un arrêté paru au Journal officiel le 19 novembre précise dans quels cas les éleveurs pourront continuer cette opération, avec prise en charge de la douleur. La castration sera désormais uniquement possible pour les signes de qualité, ou si elle «répond à une exigence de qualité de la personne à laquelle est transférée la propriété du porc par l’éleveur». Dans ce deuxième cas, la contractualisation sera obligatoire à partir du 1er janvier 2022 (décret du 30 octobre pris en application de la loi Egalim 2), et cette exigence de qualité devra figurer dans le contrat. Via les indicateurs de coût de production, qui intègreront le surcoût lié à la castration avec anesthésie, «cet arrêté permet de sécuriser les éleveurs sur le plan économique», indique le cabinet du ministre de l’Agriculture à la presse le 19 novembre. Le ministère a allégé la procédure par rapport au texte soumis aux parties prenantes en septembre. Au lieu de l’attestation délivrée par les préfets initialement prévue, les acteurs devront seulement pouvoir démontrer qu’ils respectent la réglementation «sur demande des services de contrôle».

Eva DZ

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, interrogé le 17 novembre au Sénat par Pierre Cuypers (LR, Seine-et-Marne) sur la flambée des prix des engrais, a signalé «des discussions en cours» à Bruxelles sur les tarifs douaniers européens. Une demande auprès de la Commission européenne a été faite, «avec plusieurs collègues européens», pour «réétudier la question de ces tarifs douaniers», a-t-il indiqué. Les importations européennes d’engrais azotés sont soumises à des taxes anti-dumping jusqu’à près de 43 €/t sur la solution azotée venant de Russie, des États-Unis, de Trinité-et-Tobago, et à un droit de douane de 6,5%. A l’échelle internationale, les tensions sur le marché des engrais peuvent se traduire par «une crise alimentaire au niveau mondial de très grande ampleur», s’est inquiété Julien Denormandie, précisant avoir sollicité la FAO «en ce début de semaine». Le syndicalisme majoritaire – au niveau français (FNSEA et associations spécialisées) comme européen (Copa-Cogeca) – réclame la suspension de ces taxes anti-dumping. Ces derniers mois, les prix des engrais azotés ont flambé, suivant ceux du gaz. Les taxes aux frontières européennes viennent encore alourdir la facture, selon les professionnels. «Le surcoût pour l’agriculture française pourrait atteindre 4 milliards d’euros», alertaient les associations spécialisées de grandes cultures de la FNSEA (AGPB, AGPM, CGB, Fop) dans un communiqué le 21 octobre.

Eva DZ

Suite à l’annonce par Danone de la conversion de sa laiterie de Villecomtal-sur-Arros (Gers) en usine de boissons végétales, la FNPL demande, dans un communiqué paru le 17 novembre, des «solutions de collecte pour tous» les éleveurs qui ne le seraient plus par le géant laitier français, près de 200 (187 points de collecte). «Le projet prévoirait, dans une phase de transition, l’accompagnement de chaque collaborateur et un soutien individualisé aux éleveurs», expliquait Danone la veille dans son communiqué. Mais il est encore trop tôt pour en connaître le détail, indique son équipe de communication. «Nous attendons de Danone une échéance écrite pour l’arrêt de la collecte et de savoir quels moyens vont être mis sur la table pour accompagner les producteurs», a déclaré à Agra Presse Romain Gavoille, le président de l’OPSOL (Organisation des producteurs du Sud-Ouest laitier). «Certains éleveurs arrêteront, déplore Romain Gavoille, pour les autres, il faudra trouver de nouveaux acheteurs. Il n’y a pas que Danone qui collecte du lait dans le Sud-Ouest…» Pour appuyer sa demande, la FNPL met notamment en avant le statut d’entreprise à mission dont s’est doté Danone depuis l’été 2020.

Eva DZ

«Pour permettre d’aller chercher de la valeur ajoutée, il faut que la HVE reste un segment de marché », estime Hervé Lapie, secrétaire adjoint de la FNSEA en charge de la certification environnementale a l’occasion des Rencontres de la HVE à Paris le 18 novembre. Pourtant, des questions sur l’ampleur à moyen terme de la HVE commencent à se poser, alors que le nombre d’exploitations certifiées HVE a été multiplié par 13 entre 2019 et 2021, en passant de 1500 à 19 000 selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Et comme la HVE est devenue un critère d’accès au deuxième niveau des éco-régimes de la future Pac, «beaucoup de monde risque encore d’aller vers la certification, qui pourrait devenir le nouveau standard», prévient Alessandra Kirsch, directrice des études chez Agriculture & stratégies. «La place de la HVE pourrait aussi évoluer dans la PAC. On peut imaginer que dans cinq ou dix ans, elle devienne l’un des critères d’accès», prévoit même Hervé Lapie. La révision en cours de la HVE pourrait cependant refroidir les enthousiasmes. Alors que les résultats de l’audit menés par le ministère sont attendus pour le premier semestre 2022, des discussions seraient déjà en cours au sein de la commission nationale de la certification environnementale (CNCE) pour renforcer les exigences sur les engrais ou les produits phytosanitaires. Avec pour but, selon le ministère, d’appliquer le nouveau cahier des charges avec la nouvelle PAC en 2023.

Eva DZ

Un foyer de peste porcine africaine (PPA) a été confirmé le 15 novembre dans un élevage à Lalendorf, dans le nord-est de l’Allemagne, a annoncé l’institut Friedrich-Loeffler (IFL) dans un communiqué le lendemain. Il s’agit du premier cas dans la région de Mecklembourg-Poméranie occidentale, seul Land à la frontière avec la Pologne à avoir été épargné jusqu’à présent. L’exploitation concernée est un site d’engraissement «avec 4038 porcs sur place», indique le site spécialisé Pig Progress. «Tous les porcs de la ferme ont été abattus, et le zonage et la surveillance habituels sont en cours d’application», précise le média. D’après l’IFL, institut de référence en Allemagne pour la PPA, «les décès de porcs d’engraissement s’étaient multipliés ces derniers jours» dans l’élevage, ce qui a déclenché une enquête. L’origine de la contamination est «encore incertaine», affirme Pig Progress, qui relève que l’exploitation est «située à environ 100 km des zones de surveillance», et que la région ne connaît aucun cas de PPA en faune sauvage. Depuis l’arrivée de la PPA en Allemagne en septembre 2020, «plus de 2700 cas ont été détectés chez des sangliers» dans deux Länder (Brandebourg et Saxe), rappelle l’IFL. Trois cas en élevages avaient ensuite été confirmés en juillet dans le Brandebourg.

Eva DZ

La Commission européenne a présenté le 17 novembre sa proposition visant à limiter l’impact des importations de l’UE sur la déforestation mondiale en interdisant la mise sur le marché communautaire de certains produits agricoles et forestiers lorsqu’ils contribuent à la déforestation. Six produits, qui ont été jugés comme les plus problématiques, sont visés : viande bovine, bois, huile de palme, soja, café et cacao. Les entreprises qui mettent sur le marché ces produits de base (et certains de leurs dérivés comme le cuir ou le chocolat) seront tenus de collecter les coordonnées géographiques des terres sur lesquelles ils ont été cultivés et devront soumettre à un système d’information européen une déclaration dans laquelle elles confirment qu’ils ne sont pas issus de terres déboisées ou dégradées après le 31 décembre 2020. La Commission européenne classera les pays comme présentant un risque faible, moyen ou élevé avec un système simplifié pour les zones à faible risque et des contrôles renforcés pour les zones à haut risque. Ce sont les États membres qui seront responsables de l’application effective du règlement. Selon Bruxelles, ces dispositions devraient empêcher au moins 29 % de la déforestation due à la consommation par l’UE soit au moins 31,9 millions de tonnes d’émissions carbone dans l’atmosphère chaque année.

Eva DZ

La Commission européenne a présenté le 17 novembre une stratégie européenne pour les sols qui prévoit en particulier une nouvelle législation contraignante pour préserver leur santé, attendue en 2023. L’objectif est de parvenir à une «bonne santé des sols» dans l’ensemble de l’UE d’ici 2050. Une initiative «tester votre sol gratuitement» sera proposée aux agriculteurs. La stratégie prévoit également de «mettre un terme à l’augmentation nette de la surface de terres occupées». Les Etats membres devront donc limiter l’artificialisation, et lorsque cela n’est pas possible, la compenser en utilisant des terres non exploitées pour les cultiver ou les renaturaliser. Bruxelles lancera aussi d’ici la fin de l’année une initiative en faveur de la séquestration du carbone dans les sols et participera à l’initiative mondiale «4 pour 1000», afin d’augmenter la teneur en carbone organique des terres agricoles. Les sols requièrent le même niveau de protection juridique à l’échelle de l’UE que l’air ou l’eau, indique la Commission. Mais les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) espèrent que cette stratégie ne sera pas une «nouvelle couche administrative» pour les agriculteurs. Le Copa-Cogeca rappelle que les caractéristiques des sols varient considérablement et qu’il est donc difficile d’établir des normes générales de qualité à l’échelle de l’UE.

Eva DZ

La FNSEA s’est satisfaite, le 12 novembre dans un communiqué de presse d’avoir été entendue par les parlementaires. En effet, elle avait porté devant les députés un amendement, dans le cadre du projet de Loi de finances pour 2022 (PLF 2022), visant à augmenter le montant du crédit d’impôt dédié à l’agriculture biologique. Après un vote positif des députés, ce crédit d’impôt est porté de 3 500 euros à 5 000 euros. Dans le même temps, les députés ont accédé à la demande de la FNSEA qui avait proposé que le plafonnement du cumul du crédit d’impôt avec l’aide à la conversion, aujourd’hui fixé à 4 000 €, évolue à 5 500 €. Saluant cette avancée qui « renforce l’accompagnement des agriculteurs engagés en bio » , la FNSEA demande à poursuivre dans la voie « d’une approche économique de l’agriculture biologique car le développement de l’offre doit impérativement rester en cohérence avec le développement de la demande », souligne le communiqué. En effet, de nombreuses produits (lait, œufs…) estampillés biologiques peinent actuellement à s’écouler sur les marchés.

Didier Bouville