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A l’approche de l’élection présidentielle, l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF) a réuni 17 associations nationales actrices des territoires ruraux (Maisons Familiales Rurales, APCA, Nouvelles Ruralités, Groupe Monde rural, Ruralité Environnement Développement…) afin de dresser une liste de «18 propositions pour la ruralité» compilées dans un hors série de Village magazine présenté à la presse le 19 octobre. Parmi les propositions, celle du Groupe Monde Rural, portée par la FNSEA, qui demande « une évolution du système électoral des conseillers régionaux » afin de « faciliter l’expression du monde rural ». L’AMRF plaide quant à elle pour l’introduction de la référence aux territoires dans la Constitution, afin d’assurer l’égalité entre zones urbaines et rurales. Elle mène des « Etats généreux » de la ruralité dans les départements et compte adresser la synthèse des doléances qui en sortiront à tous les candidats à l’élection présidentielle au printemps 2017.

Didier Bouville

Stéphane Le Foll a assuré que les travaux de réécriture de l’arrêté du 12 septembre 2006 sur l’utilisation des phytos se faisaient dans le respect de l’environnement, de la santé des populations et du travail des agriculteurs. « Il faut qu’on soit capable de coordonner l’ensemble des dispositifs et de le faire dans le souci de respecter l’environnement, la santé de nos concitoyens et en même temps le travail des agriculteurs », a déclaré le ministre devant l’assemblée en réponse aux questions des députés Joël Giraud (radical de gauche) et Bérangère Poletti (LR). Les deux députés, dans deux questions distinctes, s’inquiétaient des conséquences d’une surtransposition des textes européens qui restreindrait les surfaces traitables et donc pénaliserait « inutilement » les paysans. « Aujourd’hui il y a des lignes directrices qui sont mises en place au niveau européen sur toutes les nouvelles autorisations de mise en marché, datant de janvier 2016. On va les respecter », a déclaré M. Le Foll. D’après le ministère de l’Agriculture, le projet d’arrêté sera « mis à disposition du public sur internet d’ici la fin octobre ».

Didier Bouville

Interrogé sur la radio publique belge RTBF, le 19 octobre, Paul Magnette, ministre président de Wallonie affirme que l’« on ne pourra pas signer d’ici vendredi » l’accord de libre échange entre le Canada et l’Union européenne. « Je crois qu’il faut dire les choses clairement », a-t-il ajouté. « Je mesure bien que cela a des conséquences politiques […] mais, ce n’est pas parce que les Canadiens sont nos amis qu’il faut tout accepter », justifie-t-il. Il confirme un désaccord persistant au sujet de l’agriculture « avec une clause de sauvegarde au profit des Canadiens » et non réciproque envers l’UE. Autre point d’achoppement : les mécanismes d’arbitrage en cas de litige qui donneraient « plus de pouvoir aux multinationales ». De même, il refuse que des multinationales américaines profitent de leur présence sur le sol Canadien pour exporter par le traité vers l’Europe. Il évoque des menaces émises par les multinationales : « L’argument est toujours le même: la menace de désinvestir. C’est un risque, mais il y a des principes sur lesquels on ne doit jamais transiger », souligne-t-il.

Didier Bouville

Le ministère de l’Agriculture a annoncé le versement, à partir du 17 octobre, d’une avance de trésorerie remboursable (ATR) 2016 aux agriculteurs qui en ont fait la demande, soit un peu plus de 250 000 agriculteurs. 4,6 milliards ont normalement été versés sur les comptes de 206 000 agriculteurs, et 635 millions d’euros supplémentaires seront versés le 21 octobre à 27 000 agriculteurs supplémentaires. Cette ATR comprend les aides découplées, les aides couplées bovines et l’ICHN. Elle représente 90 % des aides PAC, contre en temps normal 50 % des aides découplées et aides couplées bovines et 75 % de l’ICHN. Les agriculteurs qui n’ont pas encore effectué leur demande peuvent encore le faire via Télépac. Ils recevront normalement leur ATR quatre semaines plus tard.

Didier Bouville

L’Acta, le réseau des instituts techniques agricoles, a dévoilé le 18 octobre un livre blanc dans lequel il formule dix propositions «pour favoriser l’accès et la valorisation des données». Pour les instituts, l’écosystème agricole doit renforcer ses compétences (p. ex. en traitement de données ), favoriser la co-construction des outils avec les agriculteurs et aussi de «nouveaux acteurs» (entreprises, organismes de recherche) ; ces outils doivent être évalués en conditions réelles (réseaux d’agriculteurs ou fermes expérimentales). Les données doivent être mutualisées, mieux inventoriées et rendues interopérables (ouvertes à d’autres usages). Enfin le monde agricole doit se doter de règles concernant l’utilisation des données, afin d’en garantir la maîtrise et de favoriser ainsi leur ouverture.

Didier Bouville

Jean-Jacques Lasserre, sénateur des Pyrénées-Atlantiques, s’inquiète du zonage provisoire de la France, présenté le 22 septembre par le ministère de l’Agriculture, concernant les aides liées à l’indemnité compensatoire de handicap naturelle (ICHN). Il demande donc au ministre de l’Agriculture de «revoir cette […] carte», sachant que certains agriculteurs, en crise aujourd’hui, ne pourront plus obtenir cette aide. «Ces zones concernent actuellement environ 10 400 communes, sur 30 % de la surface agricole utile nationale, soit 42 % des bénéficiaires de l’ICHN et 20 % de l’enveloppe budgétaire des aides de l’Union européenne», souligne un communiqué du 18 octobre. «Dans mon département, 121 communes seraient rayées de la carte, ce qui représenterait plus de 4 millions d’euros d’ICHN et près de mille exploitations, soit 26 % des 3 800 exploitations éligibles à l’ICHN pour les Pyrénées-Atlantiques» a-t-il précisé.

Didier Bouville

L’interprofession des filières viandes, Interbev, «appelle le gouvernement et l’ensemble des parlementaires français à s’opposer fermement» à la signature par les ministres européens du commerce de l’accord économique entre l’Union européenne et le Canada (CETA), le 18 octobre. Dans un communiqué du 17 octobre, l’interprofession explique que le CETA est «en totale contradiction avec les attentes des consommateurs français». De plus, «la Commission européenne n’a proposé aucune étude d’impact du CETA sur le secteur de la viande bovine, observe Interbev. « Or cet impact est primordial à anticiper», du fait de la crise actuelle vécue par les éleveurs. Elle évoque un quota de 50 000 tonnes de viandes bovines canadiennes devant être absorbées par 27 États membres et non plus 28, avec la sortie du Royaume-Uni, «aujourd’hui le principal débouché pour les viandes canadienne».

Didier Bouville

«Les cours des vaches de réformes laitières et allaitantes maintiennent une certaine stabilité malgré une offre qui reste importante et une demande plutôt terne», annonce FranceAgriMer dans sa note de conjoncture du 17 octobre. L’organisme précise que «le climat automnal relance la demande saisonnière pour les pièces à braiser et permet une remontée des cours des avants». Par contre, le marché des jeunes bovins reste difficile avec une demande italienne «peu présente» et une consommation française «plutôt faible». A l’inverse, le marché du maigre affiche une certaine «fermeté» en vif. «La demande s’oriente sur les broutards de qualité dont les cours se stabilisent et parfois se raffermissent», observe FranceAgriMer.

Didier Bouville

En août, la collecte de lait de vache a reculé de 2 % par rapport au même mois l’année précédente, principalement à cause de la sécheresse. La tendance devrait se poursuivre en septembre, indique Agreste. Le prix du lait standard, évalué à 293 €/1000 L, augmente de 5,5 € par rapport à juillet mais recule de 44 € / 1000 L par rapport à août 2015. Cumulée de janvier à juillet 2016, la collecte laitière européenne ralentit, avec une progression de 2,6 % par rapport à l’année dernière. Elle progresse cependant en Allemagne (+ 3,1 %), en Pologne (+3,9 %) et aux Pays-Bas (+ 11,5 %).

Didier Bouville

«Avec la baisse des prix et la baisse des productions, la France n’aura pas les mêmes résultats» financiers en 2016 par rapport à l’an passé, a annoncé Stéphane Le Foll au sujet du commerce extérieur, lors de la journée Export de BusinessFrance le 13 octobre. Il évoque une baisse des échanges de l’ordre de «300 millions d’euros sur les céréales et de 150 millions sur le lait». Mais, selon lui, «il faut regarder ce qui a été structurant. Nous avons su mieux nous organiser. […] Nous avons des structures plus adaptées au besoin des entreprises françaises». Il a évoqué la difficulté des professionnels «à se rassembler sous une même bannière à l’export. Dans la filière porcine, je me fâcherais et dans la filière bovine, je me fâche tous les jours !». Il est revenu également sur les cahiers des charges, parfois pris comme des contraintes handicapantes, alors qu’ils sont «un atout qu’il faut transformer en valeur» à l’internationale. Il a aussi rappelé les trois enjeux stratégiques de l’export français : déterminer «des plates-formes d’export» dans certains pays étranger, redéfinir une stratégie sur le marché européen avec la sortie de la Grande Bretagne et pérenniser le moindre marché à l’étranger, même petit.

Didier Bouville