Agritel estime la récolte française de blé tendre 2021 à 34,93 millions de tonnes (Mt), d’après un sondage réalisé auprès des opérateurs de la filière représentatifs de 75 % de la surface totale de blé tendre. Cette évaluation est nettement plus faible que celle du ministère de l’Agriculture qui prévoit pour sa part une production de 36,7 Mt. Pour le directeur général, Michel Portier, « cette moisson qui traîne encore en longueur, déçoit tant en quantité qu’en qualité ». Certes après une très mauvaise récolte 2020 avec 29,18 Mt, la production française remonte à près de 35 Mt, mais reste décevante : elle n’atteint pas la moyenne des dix dernières années et le rendement à l’hectare à 70,7q/ha est inférieur de 1 % à la moyenne décennale.
Sur le plan qualitatif, les intempéries de l’été ont dégradé la qualité. Ainsi, la part de blé fourrager sera bien supérieure aux autres années en raison principalement de poids spécifiques très bas. Néanmoins, la production de blé meunier sera suffisante pour honorer nos débouchés traditionnels, rassure Michel Portier. Pour les blés fourragers, l’alimentation animale française et européenne ne pourra les absorber en totalité et « nous devrons certainement exporter ces blés sur le marché mondial qui se situent essentiellement en Asie », note le directeur général.
Cette dégradation de la qualité générale, va alimenter la hausse des cours sur le blé meunier. Et ce d’autant plus que le reste de l’hémisphère nord a subi des canicules historiques depuis la fin du printemps qui pèsent aussi sur les volumes produits. « A l’exception du Maroc, les récoltes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient sont mauvaises. La production de blé de printemps a littéralement grillé sur pied sous le dôme de chaleur au Canada et sur le nord des Etats-Unis. Ce n’est guère mieux pour les blés de printemps de Russie et du Kazakhstan », observe Michel Portier.
Didier Bouville