Alors que plusieurs états, dont la France, proposent de rehausser l’objectif international de surface d’aires protégées de 17 à 30 %, Bruno Oberle, directeur général de l’UICN, estime auprès d’Agra Presse que cette ambition «nécessitera de lancer une discussion avec les agriculteurs». «Nous pouvions atteindre la cible actuelle d’Aïchi de 17% sans toucher aux terres agricoles, et beaucoup de pays l’ont fait. Mais atteindre 30% supposera qu’une partie de ces surfaces soit agricoles», estime le directeur général. Il s’agira donc pour lui de «discuter avec les agriculteurs pour déterminer les
pratiques qui seront acceptées dans ces surfaces, qui deviendront des aires protégées capables de produire également de la nourriture». Comme il le rappelle, «les preuves scientifiques montrent que l’agriculture pourrait être directement ou indirectement responsable de 80% de la perte de biodiversité», en raison des épandages de pesticides et des utilisations d’engrais. Espérant cependant resserrer les liens entre défenseurs de la nature et agriculteurs, les deux communautés doivent donc selon lui demander «aux industriels qui fournissent les intrants, et à ceux de la transformation, de soutenir les pratiques agricoles durables».
Didier Bouville