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Bien que les fromages AOP (appellation d’origine protégée) – avec le roquefort en fer de lance – demandent une exemption pure et simple d’une éventuelle obligation d’affichage du Nutriscore, la voie qui semble être privilégiée par les pouvoirs publics est plutôt celle d’une révision de la méthodologie de calcul de la notation nutritionnelle. «Je partage votre inquiétude, je partage votre préoccupation», a répondu Julien Denormanide, ministre de l’Agriculture, à une question sur le sujet à l’Assemblée nationale le 12 octobre. «Il ne faudrait en aucun cas que le Nutriscore ait un impact sur nos beaux produits du territoire», a-t-il renchéri. Pour le ministre, aucun doute: le «problème» tient à la façon de calculer cette note nutritionnelle sur 100 grammes, alors que «rares sont les consommateurs qui consomment une telle quantité» de fromages. «Nous rouvrons la méthodologie du Nutriscore pour que cet instrument tienne compte des réalités de consommation», a-t-il annoncé au Palais-Bourbon. «L’administration nous a présenté une évolution de l’algorithme du Nutriscore, confirme Sébastien Breton, délégué général du Cnaol (AOP laitières). Mais c’est une véritable boîte noire, nous ne savons pas à quoi nous attendre».

Eva DZ

En première lecture du projet de loi de finances (PLF) pour 2022, le 13 octobre, les députés ont adopté une série d’amendements identiques visant à attribuer le régime fiscal des bénéfices agricoles (BA) aux sommes perçues par les exploitants agricoles au titre des services environnementaux. Sans cette qualification, les services environnementaux pourraient être taxés en tant que bénéfices industriels et commerciaux (BIC), ce qui freinerait leur développement, expliquent les députés porteurs du texte dans l’exposé sommaire. Un sous-amendement également adopté, porté par le rapporteur général Laurent Saint-Martin, précise que cette qualification de BA s’applique aux services environnementaux effectués par l’agriculteur sur son exploitation mais pas en dehors.

Eva DZ

Dans la déclaration officielle adoptée le 13 octobre à l’issue du segment de haut-niveau de la Cop15, les 193 états signataires de la convention des Nations unies sur la diversité biologique (CBD), s’engagent à travailler avec leurs ministres pour «réformer les structures des soutiens publics, en éliminant, en retirant ou en réformant les subventions et toutes les autres aides qui endommagent la biodiversité». Un effort chiffré par le projet de cadre mondial pour la biodiversité actuellement en discussion à 500 milliards de dollars par an. Les premiers jours de cette première phase de la Cop15 ont également donné l’occasion au gouvernement chinois d’annoncer le lancement de fonds de Kunming pour la biodiversité, que Xi Jinping abondera à hauteur de 230 millions de dollars. Alors qu’Emmanuel Macron a rappelé son ambition de consacrer 30% des fonds climat français à des investissements également bénéfiques à la biodiversité, l’Union Européenne a également souligné le doublement de ses fonds en faveur de la biodiversité, annoncé en septembre dernier. Une coalition mondiale de 78 établissements financiers détenant 10 600 milliards de dollars, dont la BNP et le Crédit Mutuel, a aussi apporté son soutien «à un cadre post-2020» ambitieux. Parmi les demandes des banquiers: un «environnement réglementaire» lui permettant de mieux évaluer les risques et les opportunités, et «comprenant des exigences cohérentes et utiles de transparence des entreprises».

Eva DZ

Très attendus par Londres, la Commission européenne vient finalement de soumettre, le 13 octobre, des ajustements techniques sur les contrôles sanitaires et phytosanitaires(SPS) mais aussi sur les procédures douanières afin de faciliter la mise en œuvre du protocole nord-irlandais. Concernant les questions SPS, Bruxelles propose une réduction d’environ 80% des contrôles officiels pour un large éventail de produits de détail (fruits et légumes, viandes, poissons) en provenance du Royaume-Uni et destinés à être consommés en Irlande du Nord. D’autre part, l’exécutif européen propose aussi des formalités douanières plus souples qui permettront de réduire de moitié la documentation actuellement nécessaire pour les marchandises circulant du Royaume-Uni vers l’Irlande du Nord. «Ces deux solutions sur mesure créeront ainsi une sorte de voie rapide pour la circulation des marchandises, tout en prévoyant un mécanisme de contrôle et d’application solide afin de protéger l’intégrité du marché unique» a indiqué lors d’une conférence de presse, le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic. Ces mesures s’ajoutent aux solutions proposées par l’UE le 30 juin, qui facilitent le mouvement des animaux vivants du Royaume-Uni vers l’Irlande du Nord. Sur la base des propositions européennes, les deux parties entameront au cours des prochaines semaines d’intenses discussions en vue de trouver une solution pérenne.

Eva DZ

En raison de la récente hausse des prix des engrais, conséquence directe de l’augmentation des prix du gaz sur le marché mondial, la délégation polonaise, soutenue notamment par la France le 11 octobre lors d’un Conseil Agriculture, a appelé la Commission européenne à prendre des mesures spécifiques pour stabiliser ou compenser temporairement les coûts élevés des engrais. En réponse, le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a indiqué que Bruxelles travaillait sur une «boîte à outils» visant à aider tous les États membres à identifier et à déployer des mesures pour faire face à la situation actuelle, mais aussi à de futurs nouveaux chocs.

Selon le commissaire, «la grande question est maintenant de savoir si cette augmentation du prix de l’énergie et de certains produits de base est une évolution brève et transitoire, ou s’il s’agit d’une évolution plus inquiétante laissant présager une inflation plus élevée». Par ailleurs, la Belgique et la Lituanie, soutenues par 17 autres États membres*, ont également appelé Bruxelles à activer des mesures exceptionnelles de soutien du marché de la viande porcine, confronté à une combinaison dangereuse d’une hausse des prix des intrants et d’une baisse des prix. À l’heure actuelle, la Commission estime que ces mesures ne sont pas justifiées et qu’au contraire elles «retarderaient l’ajustement nécessaire du marché et prolongeraient la crise».

Didier Bouville

Les chambres d’agriculture (APCA) ont annoncé, le 12 octobre le lancement d’un réseau de magasins «franchisés» sous l’enseigne Bienvenue à la Ferme, marque jusque-là positionnée sur la labellisation de magasins de vente à la ferme ou de producteurs, de marchés de producteurs ou encore de drives fermiers. Le projet est porté par la société Fermes and Co détenue par l’APCA, Normandie Seine Participation, Crédit Agricole Bretagne Participations, Banque Populaire Grand Ouest, Banque Populaire Val de France et la fondation Avril (9,3%).

Le concept: «rendre accessible les produits fermiers aux consommateurs avec un offre globale», explique M. Jean Marie Lenfant, président délégué Bienvenue à la ferme et président de Fermes and Co. Et pour les producteurs: «apporter des débouchés durables en s’appuyant sur la marque connue et reconnue Bienvenue à la ferme». Concrètement, le cahier des charges de ces nouveaux magasins «franchisés» s’articule autour de quatre axes: une offre variée et complète qui favorise les circuits courts, le respect de la saisonnalité des produits, la préférence pour la proximité et au moins la moitié de produits de producteurs du réseau Bienvenue à la ferme.

Didier Bouville

Présentant un plan d’investissement public quinquennal dans l’innovation intitulé «France 2030», le président de la République a annoncé, le 12 octobre, que 2 Md€ y seraient consacrés à l’agriculture et l’agroalimentaire dans les cinq ans, sur un total de 30 Md€ – dont «3 à 4» Md€ débloqués dès 2022. L’agriculture et l’agroalimentaire ont été désignées au travers du concept de «mieux manger», qui figure parmi les dix objectifs du plan aux cotés de la relance du nucléaire et de l’hydrogène vert ; il vise à atteindre «une alimentation saine, durable et traçable» d’ici 2030. Le ministre de l’Agriculture a précisé que cette enveloppe de 2 milliards d’euros sera associée, dans son fléchage, à 800 M€ issus du 4ème programme d’investissements d’avenir (PIA 4), qui s’étale également sur la période 2021-2025.

Julien Denormandie a détaillé les quatre volets de ce nouveau plan: 1 Md€ (dont 400 M€ du PIA 4) seront consacrés à la «troisième révolution agricole», en particulier aux technologies du numérique, de la robotique et de la génétique – mais le ministère a également évoqué la question du méthane en élevage. 850 M€ (dont 450 M€ du PIA) vont être dédiés «au renforcement des chaines de valeur locales au service de la santé nutritionnelle» – et d’évoquer des travaux sur les «ferments ou le microbiote». 500 M€ seront dédiés à des investissements en fonds propres – et non en subventions ou avances – dans des exploitations agricoles pour favoriser l’installation (ex. projet de portage de foncier), ou dans des entreprises innovantes. Enfin 500 M€ seront consacrés à la filière bois.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 8 octobre, le Sommet de l’élevage affirme avoir accueilli 93 000 visiteurs, soit quasiment son niveau de 2019, avant la pandémie de Covid-19 (96 000 visiteurs). Le salon s’est tenu à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) du 5 au 8 octobre, avec deux nouveautés de taille: un quatrième jour d’ouverture et un nouveau hall d’exposition. Un «double pari (…) gagné», se félicite le président du Sommet de l’élevage, Jacques Chazalet, cité dans la communiqué. Malgré les restrictions de déplacement liées à la pandémie, le Sommet a reçu «2400 visiteurs étrangers provenant d’une soixantaine de pays». Sur le plan politique, l’édition 2021 a été marquée par la visite du ministre de l’Agriculture le 5 octobre, ainsi que celles de six candidats à l’élection présidentielle. Le prochain Sommet de l’élevage se tiendra du 4 au 7 octobre 2022 et «accueillera le concours national de la race charolaise».

Didier Bouville

«Les femmes et les hommes de l’AOP roquefort demandent haut et fort que le roquefort soit exempté du Nutriscore», clame un communiqué du 11 octobre. Alors que des discussions européennes sont en cours pour envisager de rendre obligatoire un affichage nutritionnel de type Nutriscore sur les produits préemballés, «la filière roquefort estime que l’étiquetage Nutriscore n’est pas adapté à son AOP» qui, avec l’algorithme actuel, serait noté E, soit la note la plus basse.

Pour porter haut son message, le Roquefort «appelle l’ensemble des appellations d’origine protégée de France ainsi que tous les citoyens amoureux de nos terroirs et spécifiquement de nos fromages à se joindre à cet appel». Au Cnaol (fédération des AOP laitières), «nous partageons l’ambition d’exemption des appellations», indique Sébastion Breton, délégué général du Cnaol, interrogé par Agra Presse. De nombreuses actions ont été portées au niveau des pouvoirs publics et parlementaires, mais le Cnaol ne souhaite pas porter le débat sur la place publique, comme le fait le roquefort. «Le sujet peut vite attirer des amalgames», justifie Sébastien Breton.

Didier Bouville

Les ménages agricoles (comprenant au moins un individu exerçant le métier d’agriculteur) ont un niveau de vie médian de 22 000 euros par unité de consommation, soit un montant «comparable à celui de l’ensemble des ménages ayant des revenus d’activités», constate l’Insee dans une note parue le 11 octobre. Ces chiffres de 2018 masquent de fortes disparités: les écarts de revenus entre ménages agricoles sont plus importants que dans l’ensemble de la population, avec un ratio de 4,7 entre les 10% les plus aisés et les 10% les moins aisés (contre 3,3 pour l’ensemble des ménages à revenus d’activités). Et les ménages agricoles sont «plus souvent touchés par la pauvreté monétaire», avec 18% de leurs membres vivant sous le seuil de pauvreté en 2018 (13 000 euros par an pour une personne seule).

Les écarts s’expliquent en grande partie par l’orientation technico-économique: le niveau de vie des ménages agricoles est en moyenne 1,9 fois supérieur dans les territoires viticoles que ceux d’élevage bovin. Plus souvent propriétaires de leur habitation, ils sont en revanche moins exposés aux difficultés de logements et aux «restrictions de consommation courante» (p.ex. repas complet, température de chauffage, vacances, vie sociale…). En moyenne, l’activité agricole ne représente qu’un tiers de leurs revenus; la première source de revenu provient des salaires, le plus souvent ceux du conjoint. La troisième source de revenu provient des revenus du patrimoine, essentiellement des fermages.

 

Didier Bouville

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