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Alors que les cas se multipliaient ces derniers jours en Vendée et en Loire-Atlantique, le ministère de l’Agriculture a annoncé, dans un communiqué le 6 mars, un renforcement des mesures avec la suspension des expéditions de poussins et d’oeufs à couver produits dans tous les couvoirs de la zone réglementée, le dépeuplement des élevages de volailles autour des sites stratégiques (couvoirs, élevages de reproducteurs) dans un périmètre de cinq kilomètres, et un élargissement de la zone de surveillance avec interdiction de mouvements et remises en place de volailles, sauf dérogation. 74 foyers en élevages ont été à ce jour confirmés dans la région Pays de la Loire, essentiellement en Vendée, «avec un nombre important de nouvelles suspicions en cours d’investigation», selon un communiqué. L’accélération de l’épizootie s’est observée «ces tous derniers jours», avec 58 foyers confirmés en Vendée au 4 mars, contre 9 le 24 février, et 11 foyers en élevage depuis le 28 février en Loire-Atlantique.Les foyers recensés à ce jour se situent très majoritairement dans une zone « à la fois sensible et stratégique car hébergeant de nombreux élevages d’animaux reproducteurs et de nombreux couvoirs de toutes les filières avicoles», souligne le ministère.

Eva DZ

Après un millésime 2021 annulé pour cause de Covid, la 58e édition du Salon de l’agriculture, qui a fermé ses portes le 6 mars, a attiré 502 757 visiteurs, d’après un communiqué du 7 mars. En retrait par rapport à une année normale (autour de 600 000 visiteurs), ce bilan reste un soulagement pour ses organisateurs, car «on espérait atteindre les 400 000 visiteurs», a indiqué à l’AFP le président du Ceneca, Jean-Luc Poulain. Et de rappeler que «certains salons font -30, -40%» dans le contexte de pandémie. La 59e édition du Salon se tiendra du «25 février au 5 mars 2023», précisent ses organisateurs.

Eva DZ

 Le gouvernement ukrainien a introduit des restrictions à l’exportation de certains produits agricoles pour 2022, en pleine invasion russe, a indiqué l’agence de presse Interfax Ukraine, citant une décision des autorités. Selon un décret publié le 6 mars, une licence décernée par les autorités est désormais nécessaire pour exporter le blé, la viande de volaille, les œufs, l’huile de tournesol. Des quotas ont également été introduits pour l’exportation de bétail, de viande de bétail, de sel, sucre, avoine, sarrasin, seigle, millet, d’après l’AFP. L’Ukraine est un acteur agricole de rang mondial dans la production et l’exportation, notamment de céréales et d’huile.

Eva DZ

Aux côtés de la FNB (bovins viande), de la FNPL (lait), de l’AGPB (blé), de l’APCA (chambres d’agriculture) ou encore de Jeunes Agriculteurs, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a confirmé ce 3 mars le lancement d’une nouvelle SAS qui permettra de rassembler l’offre en crédit carbone de l’ensemble des associations spécialisées et des chambres. Créée autour de l’association France Carbone Agri (FCAA), jusque-là centrée sur l’élevage, la société devrait lancer son troisième appel à projets d’ici le milieu de l’année 2022, «pour un volume de crédit supérieur à celui des appels à projets précédents», confirme la présidente de FCAA, Marie-Thérèse Bonneau, évoquant au moins 1 Mt de crédits issus de toutes les filières. Comme dans le cadre des projets de l’association, «80% du prix de vente reviendra aux agriculteurs», promet Samuel Vandaele, président des JA, rappelant que les crédits de FCAA sont actuellement vendus à 38 €/t. «Nous avons à cœur de faire fonctionner cette future société en combinaison avec Epiterre», poursuit Christiane Lambert. Créée fin 2021 par la FNSEA, cette autre société propose des projets orientés biodiversité, et travaille déjà avec FCAA pour Andros ou Guerlain, confie Marie-Thérèse Bonneau. «Partout en France, les entreprises demandent souvent à la fois des projets sur le carbone et sur la biodiversité. Nous y répondons avec une offre à la carte et locale», assure l’actuelle présidente de FCAA.

Didier Bouville

Depuis le scrutin de 2021, le conseil régional de Bretagne dispose, pour la première fois, d’un conseiller délégué à la cybersécurité, aux services numériques et aux données. Issu lui-même du secteur du numérique, Jérôme Tré-Hardy doit travailler, dans les prochains mois, à une «adaptation» des politiques de cybersécurité à quelques secteurs clés de sa région, dont la santé, le maritime, l’agriculture et l’agroalimentaire, explique-t-il à Agra Presse. «Dans ces filières, il faudra répondre à des besoins spécifiques». La Région travaillera également à une politique transversale dédiée aux TPE-PME toutes filières confondues. Ces travaux s’inscrivent dans une dynamique nationale récente de décentralisation des politiques publiques de cybersécurité. En janvier, l’Agence nationale de sécurité informatique (Anssi) a annoncé la création de Centres régionaux de cybersécurité (CSIRT) dédiés aux entreprises et aux collectivités. Déployés courant 2022, ces centres doivent soulager l’Anssi, dont la fonction est resserrée autour du pilotage national de la stratégie cyber et de l’accompagnement des Opérateurs de services essentiels (OSE), une liste restreinte de structures gardée secrète par les pouvoirs publics.

Didier Bouville

Annoncé le 26 février par Emmanuel Macron, le «plan de résilience» français en réponse à la guerre en Ukraine était encore en construction au 3 mars, d’après nos informations. Ses contours restent encore très flous, selon les professionnels. Une partie des mesures devraient être alignées sur les décisions européennes (engrais, énergie notamment), attendues pour le conseil des ministres de l’Agriculture du 21 mars; d’autres, concernant par exemple les prix de l’alimentation animale, en sont encore à un stade «exploratoire», explique un proche du dossier. «Plusieurs hypothèses sont sur la table», avance une autre source, dont celle d’un éventuel blocage des prix de l’aliment du bétail. Un troisième note que «le ministre de l’Agriculture a rencontré les filières concernées au Salon». Une partie des discussions ont lieu avec les services du ministère de l’Économie, mais Julien Denormandie serait bien «en lead» sur le volet agricole et alimentaire, assure son cabinet. Une réunion sur les conséquences de la crise était prévue avec les représentants de filières agricoles et agroalimentaires le 4 mars, autour de Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher. Annoncé lors de l’inauguration du Salon de l’agriculture le 26 février, le plan doit comporter «des réponses de court et moyen terme permettant de sécuriser au maximum les revenus, mais également l’approvisionnement en énergie et en intrants», d’après l’Élysée.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 2 mars, la FNSEA et plusieurs autres organisations* demandent «le maintien de l’éligibilité des projets de la filière équine» aux aides agricoles à l’investissement du 2nd pilier de la Pac. Dans le cadre de la déclinaison française de la future Pac, le Plan stratégique national (PSN), la filière équine dit avoir appris «fin décembre» que tous ses projets, y compris dans les élevages, relèveront du dispositif 78.03, intitulé «Off farm» et réservé aux activités non agricoles. Un choix qui n’a «politiquement aucun sens et inquièt[e] la filière sur les perspectives pour 2028, notamment pour les jeunes agriculteurs». «Les chevaux seront-ils toujours présents au SIA en 2023?», s’interrogent les syndicats majoritaires. Outre le maintien des activités équines dans le cadre agricole (dispositif 73.01 «On farm»), ils demandent «que soient prévues des lignes budgétaires suffisantes» pour les activités non agricoles. Et de rappeler que «l’élevage d’équidés a de tout temps été reconnu par l’UE comme une activité agricole à part entière.»

*Jeunes Agriculteurs, FNC (éleveurs d’équins, FNSEA), GHN (centres équestres)

Didier Bouville

Au lendemain de la clôture des négociations commerciales sur les marques nationales, le 2 mars, le président de Sodiaal Damien Lacombe insiste sur la nécessité de «modifier dès maintenant les contrats sur les marques de distributeurs (MDD, ndlr) pour répercuter l’inflation». La coopérative laitière a fait passer une hausse de 25€/1000l sur sa matière première agricole dans les contrats signés avec la distribution sur les produits de ses marques nationales (Candia, Entremont, Yoplait). La répercussion d’une inflation à 6% sur les produits laitiers «représente moins de 40€ par an et par famille», calcule son président. Compte tenu de la forte inflation et du niveau «très élevé» des cours internationaux des produits laitiers, Sodiaal souhaite désormais renégocier —sans attendre nécessairement les échéances— ses contrats sur les MDD. «Il faut passer des hausses anticipées, affirme Damien Lacombe, c’est nécessaire pour que nous puissions maintenir nos prix (payés aux éleveurs, ndlr) toute l’année». Il cite en exemple l’accord passé avec le distributeur Lidl sur un prix de base à 395€ (410€ toutes primes confondues) sur la totalité des volumes de la coopérative commercialisés par l’enseigne, en marques nationales et MDD.

Didier Bouville

Les négociations commerciales 2022 «finissent en inflation, ce n’était pas arrivé depuis huit ans», a souligné le ministère de l’Agriculture, lors d’un brief presse le 2 mars, au lendemain de la date butoir pour la conclusion des contrats entre industriels et distributeurs. «Le coût de la matière première agricole a été préservée, voire au-delà», indique le cabinet du ministre, sans pouvoir chiffrer les hausses consenties par la distribution. Un bilan sera réalisé par l’observatoire de la médiation des relations commerciales d’ici la fin du mois. Interrogée par l’AFP, la FCD (distribution) estime l’augmentation des prix «autour de 3%». Les grands groupes industriels ont signé en moyenne 80% de leurs contrats avec la grande distribution «à l’exception d’une ou deux enseignes», informe le ministère. Un taux de signature qui a «énormément augmenté» dans les derniers jours des négociations : il était encore de 30% le 23 février. Les PME ont, elles, signées pratiquement tous leurs contrats. Les taux de signatures sont «quasi identiques» aux produits non alimentaires. «Il n’y a pas d’effet Egalim 2», affirme une nouvelle fois le ministère qui explique les tensions par le «contexte inflationniste». Sur toute la période des négociations, le médiateur des relations commerciales a été saisi dans «une soixantaine» de dossiers conflictuels.

Didier Bouville

Les cas d’influenza aviaire hautement pathogène se multiplient ces derniers jours en Vendée et en Loire-Atlantique, laissant craindre un embrasement de l’épizootie dans cet important bassin de production de volailles. Le dernier bilan officiel au 28 février faisait état de 12 foyers confirmés dans des élevages en Vendée. Mais d’après Réussir Volailles, le nombre de cas (suspectés et confirmés) le même jour «oscillait entre 30 et 40, selon les sources (vétérinaires, organisation de production)». Le 27 février, la préfecture de Loire-Atlantique a confirmé la présence du virus dans deux élevages situés à Vieillevigne, selon Ouest-France. En tout, la zone touchée dessinerait un croissant de «80 à 100 km de long», allant «de Challans à Cholet, riche en élevages, en couvoirs et en abattoirs», relèvent nos confrères de Réussir volailles. Quelque 2000 bâtiments avicoles seraient présents dans ce secteur à cheval sur quatre départements (Vendée, Loire-Atlantique, Deux-Sèvres, Maine-et-Loire). «Aux dires de professionnels, l’espèce la plus touchée serait le canard (chair et à foie gras)», poursuit le média spécialisé. Quant au cabinet vétérinaire vendéen Labovet, il évoque sur sa page Facebook une «situation très évolutive», ainsi qu’une «forte pression virale dans la faune sauvage et l’environnement».

Eva DZ