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Alors que la Commission européenne vient de soumettre, lors du comité spécial agriculture (CSA) du 14 mars, ses propositions pour soutenir le secteur agricole dans le contexte de la guerre en Ukraine, certains experts agricoles des États membres (Allemagne, Italie, Danemark) ont exprimé leur opposition à l’aide au stockage privé de viande porcine. Lors du CSA du 31 janvier, ces mêmes délégations avaient déjà indiqué qu’elles avaient une préférence pour des mesures structurelles par rapport à des mesures de marché. Ils estiment qu’au lieu d’accélérer la résilience du secteur, l’aide au stockage privé pourrait au contraire ralentir la réaction de la filière aux forces du marché. Malgré cette opposition, Bruxelles devrait soumettre sa proposition en comité de direction le 17 mars, pour une adoption formelle par les ministres de l’Agriculture des Vingt-sept le 23 mars.

Didier Bouville

Les ministres des Finances de l’UE ont conclu le 15 mars un accord partiel sur le futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union. Ils ont approuvé à une très large majorité le compromis préparé par la présidence française du Conseil qui prévoit de conserver dans le dispositif les mêmes secteurs que ceux proposés par la Commission européenne: ciment, engrais, acier et fer, aluminium et électricité. Mais cet accord met, à ce stade, de côté la sortie progressive des allocations gratuites de quotas d’émission dans le cadre du système d’échange européen. Le calendrier d’entrée en vigueur de la taxe carbone est maintenu pour début 2026 avec une mise en œuvre progressive entre 2023 et 2025. Le Parlement européen devrait, pour sa part, adopter sa position dans ce dossier en plénière au mois de juin. Ensuite, les Vingt-sept arrêteront leur position finale et pourront engager des pourparlers avec les eurodéputés pour trouver un accord définitif.

Didier Bouville

Le gouvernement relève de 40% à 60% le niveau de prise en charge des coûts de raccordement des méthaniseurs au réseau de gaz, a annoncé le ministère de la Transition écologique le 15 mars. «Les projets pourront ainsi se réaliser plus facilement dans un contexte où leur localisation doit parfois répondre à des règles environnementales et induire des coûts de raccordements plus élevés», précise-t-il dans un communiqué. Au 31 décembre 2021, 365 installations injectaient du biométhane dans les réseaux du gaz. Leur capacité s’élève à 6,4 térawattheures par an, soit une progression de 56% par rapport à fin 2020. «La crise actuelle le souligne: nous devons rapidement réduire notre dépendance aux énergies fossiles. Le biométhane, gaz renouvelable, est une des substitutions au gaz naturel que nous devons encourager», a commenté la ministre, Barbara Pompili, citée dans le communiqué.

Didier Bouville

Le ministre allemand de l’Agriculture, Cem Özdemir, a annoncé, le 11 mars, qu’il allait autoriser l’utilisation d’environ 1,2 million d’hectares (Mha) de surfaces d’intérêt écologique (1,06 Mha de cultures dérobées et 170 000 hectares de jachères) pour la production de fourrages pour animaux, afin d’atténuer la hausse de leurs prix en raison de la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie. L’Allemagne va également demander l’octroi de dérogations au nouveau règlement européen sur l’agriculture biologique, en vigueur depuis le début de l’année, pour permettre aux éleveurs du secteur d’utiliser en partie des aliments conventionnels. Le ministre allemand indique également que la stratégie existante en matière de protéagineux va être renforcée financièrement, afin d’accroître notamment l’offre d’aliments pour animaux sans OGM produits au niveau régional. Par contre, Cem Özdemir refuse à ce stade de renoncer à l’obligation européenne de réserver à la nature 4% des terres arables à partir de 2023. «Opposer un objectif à l’autre, c’est vouloir combattre une crise par une autre – ce n’est ni intelligent ni efficace», prévient-il.

Didier Bouville

Le gouvernement argentin a suspendu pour une durée indéterminée les exportations de tourteau et d’huile de soja, dont le pays est numéro un mondial, selon un communiqué du sous-secrétariat aux Marchés agricoles. Les enregistrements des ventes à l’étranger de ces deux produits sont fermés «jusqu’à nouvel ordre», a-t-il annoncé aux exportateurs dans la nuit du 13 au 14 mars. Cette décision s’inscrit dans le contexte de la hausse des prix mondiaux des matières premières, encore aggravée par la guerre en Ukraine. Buenos Aires s’inquiète en particulier de l’impact de la situation sur les prix alimentaires intérieurs, dont la hausse influence le taux d’inflation déjà élevé du pays (50,9% en 2021). Selon des médias argentins, le gouvernement envisagerait une augmentation de 31% à 33% des taxes à l’export des produits cités. Dès le 14 mars, les producteurs agricoles ont marqué leur opposition. «À la suite d’informations indiquant que le gouvernement envisage d’augmenter les retenues sur le blé et le maïs, le Comité de liaison des entités agricoles exprime son rejet farouche et assure qu’il n’y a pas de marge pour que les producteurs continuent à être spoliés», ont-ils réagi. En 2021, le secteur du soja représentait 30% des exportations du pays, lui apportant 9 Mrd$ de taxes à l’export.

Didier Bouville

La Commission européenne a mené une première analyse des plans stratégiques nationaux préparés par les États membres de l’UE pour la future Pac, qui brosse un portrait très général des options prises par les Vingt-sept. Ce travail, qui sera présenté le 21 mars aux ministres de l’Agriculture de l’UE, montre notamment que sept États membres prévoient une allocation budgétaire au titre des éco-régimes supérieure à l’exigence minimale de 25%. Au total, 170 éco-régimes différents ont été proposés: près de 50% d’entre eux sont basés sur des paiements forfaitaires complémentaires aux aides directes, tandis que l’autre moitié est basée sur des paiements compensatoires des efforts entrepris. La plupart des plans prévoient une augmentation de la superficie consacrée à l’agriculture biologique: 15 plans visent à atteindre plus de 10% de surfaces bio, et quatre d’entre eux plus de 20%. D’ici fin mars, la Commission européenne va envoyer aux 19 premiers pays ayant soumis leurs plans stratégiques des lettres d’observation, qui seront également rendues publiques.

Didier Bouville

Un arrêté paru le 11 mars au Journal officiel fixe le montant des aides aux veaux sous la mère et aux veaux bio pour la campagne 2021. Elles sont en légère baisse pour les «veaux sous la mère et veaux issus de l’agriculture biologique», arrivant à 49 € par tête (contre 49,50€ en 2020). Le montant des aides pour les veaux labellisés et bio commercialisés via une organisation de producteurs est, lui, en hausse: il s’élève à 74€ par veau (contre 68,10 euros en 2020). Pour être éligibles, les veaux doivent être «élevés pendant au moins 45 jours sur l’exploitation du demandeur» suivant un cahier des charges Label rouge, IGP ou bio. Ils doivent être abattus «à un âge compris entre 3 et 8 mois, ou 10 mois par dérogation» au cours de l’année civile précédant la demande d’aide. Ces aides, découlant de la Pac, sont destinées à «compenser les désavantages spécifiques des exploitations» de ces secteurs d’élevage, en application de l’article D615-41 du code rural et la pêche.

Didier Bouville

Si, pour répondre à l’urgence de contribuer à l’approvisionnement de gaz en France, le secteur de la méthanisation voulait augmenter sa production immédiatement, il le pourrait à hauteur de 15%, indique-t-on au Club Biogaz ATEE (Association technique énergie environnement). La filière a demandé au gouvernement qu’à cette fin les engagements de production des unités auprès de l’État ne soient plus mensuels mais annuels, et qu’ainsi les unités puissent produire plus pour rattraper les périodes d’arrêt pour maintenance, précise-t-on par ailleurs à l’association France gaz renouvelables. De plus, alors que les prochains appels d’offres sont prévus au second semestre, les professionnels craignent qu’ils soient lancés à la fin de l’année, retardant ou décourageant l’engagement des porteurs de projets. Le nombre d’unités injectant dans le réseau est de 365, et plus d’un millier sont en projet, mais certains d’entre eux sont sortis de la file d’attente du fait de la baisse des tarifs annoncée il y a plus d’un an. La filière attend des réponses lors de la sortie du plan de résilience. Des leviers d’accélération de procédures se situent aussi à l’échelon des préfectures et des services de l’État dans les départements, selon la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR).

Didier Bouville

Dans un communiqué du 11 mars, la FNPL (producteurs de lait, FNSEA) fait part des «échos» qu’elle a reçu des négociations commerciales qui «auraient dû se terminer au 1er mars, mais comme nous en avons encore eu la confirmation cette semaine, ce n’est pas tout à fait le cas». Elle se félicite de la «forte mobilisation du réseau syndical» qui «a ouvert les yeux de la grande distribution». «Des hausses auraient été acceptées notamment sur la matière première agricole», relève-t-elle. Cependant, le syndicat attend de voir ce qui reviendra «réellement» aux producteurs. «Malheureusement les augmentations de charges que nous avons subies depuis l’été rendent les augmentations (de prix, ndlr) à venir déjà insuffisantes», affirme la FNPL. Le syndicat alerte une nouvelle fois sur la situation «extrêmement préoccupante» des éleveurs laitiers face à l’inflation. «La guerre ukrainienne aux frontières de l’Union européenne provoque une nouvelle flambée des prix, doublée d’incertitude sur la disponibilité de certains intrants», écrit-il. Il appelle à des «mesures» étatiques pour soutenir la filière, tout en rappelant qu’il demande «des prix et pas des primes».

Didier Bouville

Les organisateurs du Sima (Exposima), l’assemblée des chambres d’agricultures (APCA) et la chambre d’agriculture de la Drôme ont signé le 1er mars un contrat de partenariat tripartite, annonce un communiqué du 8 mars. Ainsi la prochaine édition du Sima (du 6 au 10 novembre 2022) accueillera «un espace dédié» appelé Rendez-vous Tech & Bio by Sima», qui proposera «une offre globale autour de la Bio», précise le communiqué. Le rendez-vous est «appelé à se répéter à chaque édition du Sima», précise Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drome et organisateur du salon Tech & Bio.

Eva DZ