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Réunies lors de leur assemblée générale en Seine-et-Marne le 27 septembre, les AOP laitières se sont interrogées sur leur résistance et résilience face aux changements climatiques. Les demandes de dérogation aux cahiers de charges se multiplient au rythme des épisodes de sécheresse. 17 en 2018 alors qu’elles n’étaient « même pas 10 les années passées », indique Patrice Chassard, président du Comité national des appellations laitières, agroalimentaires et forestières à l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité). L’année 2019, devrait voir ce nombre encore progresser. Les filières tentent donc de s’adapter. Grâce aux nombreux travaux prospectifs, des pistes de réflexions émergent?: constituer des stocks de fourrage de sécurité – six mois pour l’AOP Époisses -, diversifier les assolements, mettre les génisses en pension, revenir à des races plus rustiques. Toutes ne font pas l’unanimité. « Il n’y a pas de solution unique. Chaque AOP a ses spécificités », tranche Michel Lacoste, président de la Cnaol (fédération des AOP laitières). Chacun devra trouver sa propre réponse en fonction de l’impact du changement climatique sur son terroir. Car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, illustre l’étude Climalait de l’interprofession laitière.

Didier Bouville

«Je pense que la position de Didier Guillaume a évolué» sur la baisse de financement des chambres d’agriculture, a déclaré le président de l’APCA Claude Cochonneau à Agra Presse, le 26 septembre, quelques heures avant la présentation du projet de loi de finances 2020 par le gouvernement (voir ci-avant). «Au début, le ministre de l’Agriculture était plutôt sur la ligne du gouvernement, poursuit M. Cochonneau. Aujourd’hui, il peut contribuer à convaincre ceux qui veulent aller au bout» de ce projet. D’autres ministres sont «sensibles à nos arguments, notamment Jacqueline Gourault et Marc Fesneau». Une évolution due à «la pression parlementaire», selon le président de l’APCA, qui espère «qu’on n’aura pas la baisse prévue initialement». «Ça joue des coudes en ce moment», abonde Jean-Baptiste Moreau, député (LREM) de la Creuse, qui rappelle avoir rassemblé «100 parlementaires de la majorité» en faveur d’un maintien des moyens des chambres. L’élu s’exprimait à l’occasion de la présentation du projet stratégique 2019-2025 de l’APCA, le 26 septembre.

Didier Bouville

Entre «35 et 38 substances» phytosanitaires autorisées au Canada sont interdites au sein de l’Union européenne, a affirmé le directeur général de l’alimentation Bruno Ferreira le 26 septembre, à l’occasion d’une audition en commission au Sénat. Des denrées alimentaires produites avec ces substances pourront donc être importées dans l’UE dans le cadre du Ceta. Toutefois, les limites maximales de résidus (LMR), fixées par les autorités européennes, devront «être respectées». «Une LMR est fixée pour toutes les substances ayant été autorisées dans l’Union et un seuil par défaut est soumis aux autres molécules», affirme ainsi Bruno Ferreira. Des «tolérances à l’importation» peuvent toutefois être soumises à l’Efsa par les parties prenantes pour remonter ces seuils. Dans ce cas, l’agence européenne d’évaluation doit conclure à un «risque acceptable».

Didier Bouville

Comme redouté par le réseau des chambres d’agricultures, le niveau de la taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti (TATFNB) affectée à leur financement «sera ramené en 2020 à 247 M€, soit une baisse de 45 M€», indique le projet de loi de finances (PLF) pour 2020 dont les grandes lignes ont été communiquées le 26 septembre par le ministère de l’Economie. Cette réduction «sera intégralement répercutée en baisse d’impôt pour le contribuable», précise par ailleurs Bercy. Cette baisse représenterait une réduction de 6% du budget des chambres d’agriculture (780 M€ en 2018), avait indiqué l’APCA en juillet dernier. Les crédits de la mission «Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales» du budget général de l’Etat seraient de 2,74 Mrds en euros constants, stable par rapport à 2019 (2,68 Mrds). Un chiffre qui ne comprend pas certains crédits, comme l’enseignement agricole. Evoquant l’écologie comme une «priorité budgétaire», le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé «800 M€ d’augmentation de crédits» en 2020 pour le ministère de la Transition écologique, notamment «pour des projets de mobilité écologique». Une «hausse de 25%» des «crédits destinés au financement des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) et des aides à l’agriculture biologique» est également annoncé dans le PLF 2020.

Didier Bouville

Le 26 septembre, Jacques Chirac est décédé à l’âge de 86 ans. La FNSEA a tenu à lui rendre hommage «avec respect et attachement» et à remercier ce président si ancré dans les territoires. L’organisation rappelle qu’entre l’ancien président et les paysans cela a toujours été une histoire d’amour partagée et qu’il a toujours déployé de l’énergie pour porter haut la voix des paysans, «les agriculteurs se sentaient encouragés et fiers. Une estime précieuse, face aux défis multiples qu’ils ont dû relever. En pleine période de doute, cette disparition trouve un écho particulier», précise la FNSEA.

Didier Bouville

Même s’ils émettent des réserves sur certaines propositions (voir ci-avant), le syndicalisme majoritaire et l’industrie agroalimentaire ont salué la qualité et l’orientation du rapport sur les pratiques de la grande distribution, présenté le 25 septembre. Dans un communiqué commun, la FNSEA et les JA saluent un «travail précis et méthodique pour mettre en évidence les pratiques qui participent au déséquilibre des relations commerciales dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire.» Dans la même veine, l’Ania souligne dans un communiqué «la profondeur et le sérieux du travail effectué». Coop de France est sur une ligne similaire. A l’inverse, la FCD (distributeurs) dénonce un rapport «excessivement à charge contre un secteur en profonde transformation, et largement ignorant des réalités du commerce d’aujourd’hui». Elle estime que les auteurs ignorent «tous les arguments avancés par les experts auditionnés n’allant pas dans leur sens». Toutefois, la FCD promet d’étudier les propositions, mais nombre d’entre elles lui paraissent «excessivement complexes, souvent contre-productives et contraires aux règles européennes».

Didier Bouville

Les députés de la commission d’enquête sur les pratiques de la grande distribution ont présenté leur rapport à la presse le 25 septembre. Ils proposent notamment d’avancer le calendrier des négociations commerciales annuelles en fixant la date butoir au 15 décembre, au lieu du 1er mars actuellement. Les conditions générales de ventes devraient être envoyées au plus tard le 15 septembre. L’objectif est de se rapprocher du calendrier comptable des entreprises, justifie Grégory Besson-Moreau, rapporteur de la commission, balayant l’intérêt de faire coïncider cette date avec le Salon de l’agriculture. «Je pense qu’aujourd’hui nous sommes dans un tel niveau de conflit entre l’industrie et la grande distribution que même la pression du monde agricole n’y fait plus rien», analyse-t-il. Une position qui n’est pas partagée par la FNSEA, qui demande le maintien de la date. Le rapport propose également la création d’un «index de coûts industriel» basé sur les coûts des matières premières, de la main-d’œuvre, de l’énergie et de la RSE. Cela permettrait «d’adapter les prix en fonction de ses évolutions et de rémunérer les agriculteurs au juste prix», décrypte Grégory Besson-Moreau citant l’exemple actuel du porc. Son objectif est de «créer de la transparence» et «d’arrêter le jeu du poker menteur entre distributeurs et industriels». Ces derniers, privés comme coopératifs, émettent des réserves. «Il ne faut pas que cela s’applique de manière coercitive et mécanique», s’alarme Dominique Chargé, président de Coop de France.

Didier Bouville

Le ministère de la Transition écologique a mis en consultation, le 20 septembre, un projet de décret ouvrant la possibilité, pour les préfets, de fixer une date de fin de la période de chasse au sanglier «jusqu’au 31 mars», soit un mois de plus que l’actuelle limite, fixée à «fin février». «La durée de la période de chasse est un des facteurs clefs» pour «optimiser la régulation du sanglier», précise le ministère. L’objectif de l’arrêté est de réduire les dégâts de cultures, dont «80% sont imputables au sanglier», ce qui occasionne un coût total de «plus de 30 millions d’euros par an». La consultation doit se terminer le 12 octobre prochain. Entre 2014 et 2018 le nombre de prélèvements de sanglier est passé de 500 000 à 760 000, en lien avec « l’augmentation continue des populations ».

Didier Bouville

«Nous n’avons pas de problème de calendrier» dans les discussions sur la future Pac, a assuré le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume en marge de la réunion informelle des ministres de l’Agriculture de l’UE le 23 septembre à Helsinki. «Je pense que l’on peut aboutir à un cadre général d’ici décembre » afin d’aider nos chefs d’État et de gouvernement à avancer dans leurs discussions sur le budget. Sur ce point la position de la France reste la même: «Nous ne voulons pas de baisse du budget de la Pac à 27», a rappelé Didier Guillaume. Une position que son homologue allemande, Julia Klöckner, a du mal à défendre auprès de son gouvernement qui plaide pour des coupes budgétaires dans la Pac notamment. Une fois le budget fixé, les ministres de l’UE pourront finaliser leur accord sur la Pac et entamer des pourparlers avec le Parlement européen. Mais compte tenu du retard que prennent les négociations, la Commission européenne devrait présenter d’ici mi-octobre un règlement de transition pour prolonger, d’un an au moins, les règles actuelles de la Pac au-delà de 2020.

Didier Bouville

L’agriculture reste le «deuxième employeur de France», mais connait toujours des difficultés pour recruter, a indiqué Mickaël Jacquemin (FNSEA), président de l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa), lors d’une conférence de presse le 23 septembre. Le secteur de l’agriculture aurait ainsi employé 895 715 salariés, tous contrats confondus, en 2017. Durant la même période,1,08 million de CDD ont été signés et 191 023 personnes étaient en CDI, a indiqué l’Anefa, en se basant sur des chiffres de la MSA. «La masse salariale a augmenté de 10% ces dix dernières années», a précisé Mickaël Jacquemin. Il subsiste «d’énormes difficultés à recruter en élevage en Bretagne» ou dans les métiers du maraîchage et du paysage au niveau national, a-t-il estimé, évoquant «un déficit d’image», mais aussi la «concurrence avec d’autres branches professionnelles» comme l’artisanat ou les travaux publics. «Notre objectif est de donner envie aux jeunes de s’orienter vers les écoles d’agriculture», a indiqué Mickaël Jacquemin, souhaitant promouvoir «la diversification» des métiers agricoles, notamment à travers la campagne «Oser l’agriculture» lancée par l’Anefa l’année dernière.

Didier Bouville