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«On compte sur vous pour la campagne de lait 2020: vous avez jusqu’au 15 février pour déclarer votre don de lait à votre laiterie», lancent les Restos du cœur en direction des producteurs laitiers dans un communiqué du 23 janvier. L’année dernière, près de 2,7 millions de litres de lait ont été collectés par l’association «grâce à la générosité de plusieurs centaines d’agriculteurs et à l’appui de la filière laitière», se félicite l’association. Chaque année, les Restos du cœur en distribuent plus de 20 millions de litres. En pratique, le producteur doit se rapprocher de sa laiterie pour savoir si elle est partenaire des Restos du cœur (ou d’une autre association habilitée à recevoir les dons). La laiterie collecte et transforme le lait donné en produits finis avant de le reverser à l’association. Les producteurs de lait qui feront un don pourront bénéficier d’une déduction fiscale de 60% de la valeur de leur don, dans la limite de 5 pour 1000 du chiffre d’affaires hors taxes de l’exploitation.

Didier Bouville

Le lupin blanc est une plante particulièrement sobre, nécessitant très peu d’engrais et produisant des graines très riches en protéines. La plante vient de livrer les secrets de son génome grâce à la collaboration de onze laboratoires français et étrangers coordonnés par Benjamin Péret, chercheur au laboratoire Biochimie et physiologie moléculaire des plantes du CNRS à Montpellier. Le lupin a la particularité de posséder des racines dites « protéoïdes » qui lui permettent de solubiliser le phosphate du sol, puis de l’extraire efficacement. La connaissance du génome devrait accélérer les programmes de sélection du lupin et ainsi contribuer à faire de cette légumineuse un atout majeur pour la production de protéines végétales à l’avenir.

Didier Bouville

A la suite d’une publication dans le Monde (22/01/20) et l’annonce d’une action en justice contre les fongicides à base de SDHI, l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) déplore « une action fondée sur une lecture excessive du principe de précaution visant l’interdiction de ces produits sans respecter les dispositions réglementaires existantes ». L’UIPP rappelle notamment que certains de ces produits sont commercialisés depuis plusieurs dizaines d’années années sans « qu’aucun signal sanitaire n’ait été identifié, à ce jour, ni au niveau national, ni au niveau européen qui justifierait le retrait des autorisations de mise sur le marché des produits concernés ». Elle souligne également que, suite à une alerte lancée en 2018 sur la dangerosité de ces solutions SDHI pour l’homme et l’environnement par un groupe de scientifiques, l’Anses a publié un avis rassurant sur ces produits en janvier 2019, lui-même confirmé le 25 juillet dernier. Elle note enfin que les deux scientifiques, Pierre Rustin et Paule Bénit, à l’origine de la tribune libre dans le monde, sont beaucoup plus prudents dans leur publication scientifique. « Il est extrêmement dangereux de comparer les valeurs IC50 (ndlr : de toxicité) obtenues in vitro dans des conditions de laboratoire avec les concentrations de SDHI pouvant résulter de l’application de ces pesticides », écrivent-ils.

Didier Bouville

La FNSEA salue la décision annoncée par Bruno Le Maire aÌ Davos, de reporter aÌ la fin de l’année la taxe « Gafa », visant les services proposés par les multinationales du numérique, en attendant un accord plus global à négocier au sein de l’OCDE. Cette taxe aurait particulièrement pénalisé la filière viticole : Donald Trump souhaitait imposer des droits de douane additionnels qui auraient pu atteindre 100 %. Or, la filière viticole supporte déjà, depuis le 18 octobre dernier, des droits additionnels de 25 % sur les vins tranquilles, dans le cadre des rétorsions américaines imposées dans le « conflit Boeing/Airbus ». L’impact économique a été lourd et immédiat : dès le mois de novembre dernier, les exportations vers les Etats-Unis, ont chuté de l’ordre de -18 % en volume et -32 % en valeur, souligne la FNSEA qui demande des mesures de compensation immédiates. Avant d’appeler le gouvernement aÌ une vigilance accrue envers l’impact des accords internationaux sur les filières agricoles. « Les agriculteurs ne veulent pas être les victimes collatérales des guerres commerciales ! », conclut-elle.

Didier Bouville

Au ministère russe de l’Agriculture on envisage de limiter les exportations russes de blés à 20 Mio t pour 2020. Ce ministère craint que les disponibilités actuelles ne suffisent plus à couvrir les besoins intérieurs. Les exportations russes de céréales ont en effet explosé en 2019. Selon les indications de l’entreprise de transports russe Rusagrotrans la Turquie a importé entre juillet et décembre 2019, 5,4 millions de tonnes de céréales, en augmentation de +67 % par rapport aux mêmes mois de l’année d’avant. Ces importations sont essentiellement constituées de blés, en augmentation de +70 % à 4,9 Mio t. Pour l’Egypte, qui était à la pointe des importations de céréales russes, pour la plus grande part également en blés, les importations ont diminué à 3,77 Mio t. Mais le Bangladesh, troisième acheteur de blé russe a augmenté ses importations de +58 % à 1,8 Mio t. Au quatrième rang l’Iran a augmenté ses importations de céréales russes de +17 % à 1,5 Mio t. Suivent : Azerbaïdjan et les Emirats Arabes Unis qui ont également augmenté leurs importations de céréales en provenance de Russie entre juillet et la fin 2019.

Didier Bouville

Après leur rencontre le 21 janvier à Davos, le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont annoncé la conclusion, plus tôt que pressenti jusqu’ici, d’un accord commercial entre les Etats-Unis et l’UE. «Si nous ne pouvons pas faire d’accord commercial (avec l’UE), nous devrons mettre une taxe de 25% sur leurs voitures», a déclaré Donald Trump dans une autre interview à la chaîne Fox News. Espère-t-il conclure avant les élections américaines en novembre? «Je pense que nous aurons un accord avant», a dit le président américain, lors d’une conférence de presse de dernière minute. Le même jour, Mme von der Leyen s’est exprimée dans le même sens: «Nous prévoyons d’avoir dans quelques semaines un accord que nous pourrons signer ensemble», a-t-elle déclaré selon l’AFP, précisant que l’accord couvrirait le commerce, mais aussi la technologie et l’énergie. La dépêche de l’agence ne précise pas le statut de l’agriculture dans ces discussions. Par ailleurs, Donald Trump a adopté un ton plus consensuel pour annoncer depuis Davos que les Etats-Unis étaient prêts à discuter d’une réforme «très spectaculaire» de l’Organisation mondiale du commerce.

Didier Bouville

Un accord entre Emmanuel Macron et Donald Trump pour prolonger jusqu’à la fin de l’année les discussions sur la taxation des géants du numérique décidée par la France, aurait été trouvé le 19 janvier suite à un entretien téléphonique entre les deux dirigeants, selon l’AFP. Cet accord reporterait le projet des États-Unis d’imposer des mesures de rétorsion visant notamment le champagne et certains fromages français. «Nous allons travailler ensemble sur un bon accord pour éviter toute escalade des tarifs», a commenté, sur Twitter le Président de la république français. Pour négocier l’accord, la France aurait proposé de reporter le paiement des acomptes de la taxe, prévus en avril et novembre, selon une source française de l’AFP. Dans une interview accordée au Wall Street Journal, en marge du Forum économique de Davos, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a pourtant présenté la proposition française comme «le début d’une solution», à la veille de sa rencontre avec M. Le Maire et le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria. Faute d’avoir pu convaincre ses partenaires européens de mettre en place une taxe sur les géants du numériques au niveau de l’UE, la France essaie depuis quelques mois de trouver un compromis sur ce dossier dans le cadre de l’OCDE.

Didier Bouville

Dans ses prévisions pour 2020, publiées le 21 janvier, l’Idele (Institut de l’élevage) envisage un recul de la production de viande bovine de 2,4% par rapport à 2019 (à 1,396 Mtéc). «La réduction des cheptels laitier et allaitant [touche] toutes les catégories de sexe et d’âge», constate l’institut. «La chute de la production de femelles explique plus des trois quarts de la baisse totale», expliquent les analystes. En bovins lait comme en viande, le nombre de génisses de renouvellement entrant en production en 2020 est en baisse, provoquant un recul des abattages de vaches de réforme. Cette baisse des naissances engendre aussi un «repli du disponible exportable de bovins maigres en 2020». L’Idele prévoit donc une diminution des exportations de broutards de 1% (à 1,138 millions de têtes). Face à cette baisse généralisée de l’offre, la consommation française (calculée par bilan) «pourrait de nouveau baisser en 2020 (-1,7%/2019)», d’après l’Idele. Occupant la place laissée vacante par une production française en berne, les importations «pourraient à nouveau rebondir» (+3%). Seule lueur d’espoir: les exportations, qui «devraient se redresser grâce au développement des envois vers la Chine», lesquels pourraient «atteindre quelques milliers de téc».

Didier Bouville

Dans un rapport intitulé «Climate risk and response», publié en janvier, le cabinet de conseil McKinsey s’est penché sur le risque climatique au cours des trente prochaines années «pour comprendre les mécanismes par lesquels le changement climatique physique conduira à des risques socio-économiques accrus». Le système alimentaire fait partie des cinq indicateurs retenus par McKinsey. Sur la base d’une étude des cinq principaux bassins de productions céréaliers mondiaux, l’entreprise prévoit que «la probabilité annuelle d’une diminution de plus de 10% du rendement mondial pour chaque récolte augmenterait de 6% aujourd’hui à 11% en 2030.» Bien que cette situation ne conduise pas directement à des pénuries, «les exemples historiques montrent qu’elle pourrait entraîner des hausses de prix [atteignant] jusqu’à 100% à court terme». Pour éviter le risque de crises alimentaires, McKinsey suggère d’augmenter le ratio mondial stock/utilisation de 35 à 40%, en développant les capacités de stockage, tout en investissant dans les systèmes d’irrigation.

Didier Bouville

La Safer de Bretagne vient de se doter un levier d’un nouveau genre pour faciliter l’installation des jeunes, en particulier les «hors cadres familiaux»: le portage du foncier non bâti. Dans ce dispositif réservé aux jeunes de moins de 40 ans et installés depuis moins de quatre ans, la Safer se substitue à l’exploitant lors de l’acquisition de terres. À charge pour ce dernier de rembourser la Safer au bout de cinq ou dix ans. Le premier contrat signé en Bretagne a été présenté le 16 janvier dans le Finistère. Il a permis à un jeune éleveur de porcs s’associant à son frère à Plouzané (au nord de Brest) d’intégrer dans la surface agricole utile de l’exploitation 30 hectares, en complément des 17 hectares qu’il a apportés en autofinancement, pour ne pas trop endetter la structure. La Safer prévoit de réaliser une dizaine de dossiers de ce type dans l’année pour des surfaces de 10 à 30 hectares. Elle s’est associée dans cette opération avec le CMB (Crédit Mutuel de Bretagne), qui lui a octroyé un prêt bancaire de trois millions d’euros sur 13 ans. La Région Bretagne est caution du prêt.

Didier Bouville