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Dans le cadre d’une actualisation de son expertise de 2016 concernant les carences nutritionnelles de la population française, l’Anses a publié le 23 avril un avis soulignant que «plus de 70% des adultes français présentent une insuffisance en vitamine D». Un déficit qui peut aller jusqu’à des carences «dans 6,5% des cas ». Pour résoudre cette insuffisance, l’agence de sécurité sanitaire recommande de s’exposer raisonnablement au soleil ou de consommer des produits laitiers enrichis en vitamine D, ainsi que du jaune d’œuf. «Une carence en vitamine D conduit à une diminution de la densité minérale osseuse et [peut] prédisposer les sujets âgés, en particulier les femmes ménopausées, à l’ostéoporose qui peut exposer à un risque accru de fracture», préviennent les auteurs. Comme le rappelle l’agence, «le besoin nutritionnel est la quantité minimale d’un nutriment devant être consommée par un individu pour favoriser sa santé». La référence sur la vitamine D est fixée à 40 microgrammes par jour; au moins 25% de l’apport journalier peut être atteint par 40 g de fromage, deux œufs, ou 100 g d’un poisson gras type hareng.

Didier Bouville

Issue d’une habilitation de la loi Ddadue (adaptation au droit européen), le gouvernement a publié au Journal officiel le 22 avril l’ordonnance relative à la reproduction, à l’amélioration et à la préservation du patrimoine génétique des animaux d’élevage. Le texte tire les conclusions du règlement zootechnique européen (RZE) en supprimant les clauses du Code rural devenues caduques et renvoyant directement au règlement européen applicable depuis 2018. «L’Etat en a également profité pour se concentrer sur ses missions régaliennes», analyse Stéphane Devillers, responsable du service juridique d’Allice (fédération des entreprises de sélection et de reproduction animale). En premier lieu, pour garantir la bonne gestion du patrimoine zootechnique français et le contrôle des organismes de sélection, le gouvernement impose aux acteurs de la sélection animale d’alimenter une base de données en informations zootechniques et génétiques. Ensuite, le gouvernement prévoit la possibilité «si nécessaire» de mettre en place «des services d’intérêt économique général (SIEG) pour permettre l’accès à tout éleveur sur l’ensemble du territoire aux services de sélection et d’insémination artificielle, et assurer la conservation et la diffusion de races locales ou menacées».

Didier Bouville

«Il faut une loi Egalim 2 qui va vers quelque chose de plus contraignant», a lancé, à l’attention du ministre de l’Agriculture, Thierry Roquefeuil, le président de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA) lors de son assemblée générale qui s’est tenue en visio-conférence le 22 avril. L’éleveur a également dénoncé le schéma de construction des prix et des marges «où l’on donne ce qu’il reste aux producteurs», assurant que la loi de modernisation de l’économie (LME) devait être supprimée. «Je partage pleinement le problème de fond que la loi Egalim ne soit pas revenue sur la loi LME», lui a répondu Julien Denormandie. «Je suis convaincu que l’approche prix doit être d’une extrême fermeté», a-t-il renchéri. Ajoutant sous les applaudissements que «la question du pouvoir d’achat est essentielle, mais ne doit pas se régler d’une manière qui réduit la rémunération des agriculteurs». Par ailleurs, un conseil d’administration électif de la FNPL se tiendra en présentiel fin juin. Thierry Roquefeuil sera candidat à sa propre succession. Le départ de la vice-présidente Marie-Thérèse Bonneau, qui cesse son activité de production laitière, est d’ores et déjà acté. Elle reste néanmoins présidente de France Carbon Agri.

Didier Bouville

Le Premier ministre Jean Castex, en déplacement le 23 avril dans le Puy-de-Dôme sur le thème de la revalorisation des retraites agricoles, doit annoncer l’entrée en vigueur de la mesure le 1er novembre, a-t-on appris la veille de source gouvernementale. Sa mise en œuvre est ainsi «anticipée de deux mois» par rapport au délai prévu dans la loi du 3 juillet 2020, souligne son entourage. Le texte, porté par le député André Chassaigne (Gauche démocrate et républicaine), garantit un niveau minimum de pension à 85% du Smic (contre 75% actuellement) pour les non-salariés agricoles. Deux conditions sont fixées, à savoir une carrière complète et 17 ans et demi comme chef d’exploitation. Les 225 000 retraités concernés toucheront un supplément d’«une centaine d’euros» par mois. Cela représente un coût pour l’Etat de 280 M€ par an financés par la solidarité nationale, précise la source. Dans un communiqué le 22 avril, le Modef réclame de son côté «une loi pour étendre l’extension de la garantie de retraite minimale à l’ensemble des conjointes ou conjoints collaborateurs et des aides familiaux». Un rapport sur les petites retraites doit être remis «dans les prochaines semaines» par les députés Nicolas Turquois (Modem) et Lionel Causse (LREM), indique-t-on au gouvernement.

Didier Bouville

En vue de faire avancer les discussions sur la réforme de la Pac et en particulier sa future architecture verte, la présidence portugaise du Conseil va proposer aux ministres de l’Agriculture de l’UE, qui se réunissent le 26 avril en visio-conférence, d’accepter de porter la part des paiements directs à consacrer aux éco-régimes progressivement à 25%. Les ministres s’étaient difficilement mis d’accord en octobre sur un chiffre de 20%, mais le Parlement européen demande, lui, que cette part soit fixée à 30%. La nouvelle approche suggérée par le Portugal se ferait en deux étapes: d’abord 22% en 2023 et 2024, puis 25% en 2025 et au-delà. Et durant les deux premières années (2023 et 2024), une période d’apprentissage est prévue durant laquelle les États membres ne seront pas sanctionnés s’ils s’écartent des objectifs fixés (sous certaines conditions). Le Portugal espère obtenir le feu vert des Vingt-sept avant la réunion de négociation en trilogue avec le Parlement européen sur ce dossier prévue le 30 avril. Des négociations sur lesquelles le Parlement européen est toujours aussi critique, dénonçant le manque d’efforts fait par le Conseil. Lors des deux derniers trilogues (le 16 avril sur les plans stratégiques et le 21 sur l’OCM unique), «nous n’avons pu acter que nos points de désaccord», a déploré le 22 avril le négociateur parlementaire sur l’OCM, le Français Éric Andrieu.

Didier Bouville

Invité de la matinale de la radio RMC-BFMTV, dans l’émission Bourdin direct, le 21 avril, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie a indiqué qu’il allait « à partir de cet été (…) imposer l’origine de la viande dans toutes les cantines et dans toute la restauration (…) même l’origine de la volaille ». « En tant que parent (il est père de quatre enfants, ndlr), j’ai envie de savoir quelle est la nature de la nourriture que mangent mes enfants. », a-t-il ajouté, déplorant, comme la profession avicole que la plupart des poulets consommés en France viennent d’Ukraine ou du Brésil. Concernant l’origine du lait, le ministre a précisé que l’on « va devoir le modifier avec un combat européen, mais la viande, je peux le faire dès maintenant et donc ça sera fait dès cet été ». À l’exception des produits transformés qui nécessiteront une modification de la loi, a-t-il précisé. Julien Denormandie a par ailleurs réaffirmé qu’une « loi Egalim 2 » sera débattue à l’Assemblée nationale à partir du mois de juin, sans doute sur la base de la proposition de loi que le député Grégory Besson-Moreau (LREM, Aube), a récemment déposée. Il a également reconnu qu’il n’atteindrait « pas l’objectif des 15 % de surfaces agricoles cultivées en bio » avant mai 2022, fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. Il table sur un taux 12,5 % expliquant notamment ce retard par « des transitions longues » et « un manque d’accompagnement » de la part de l’Etat.

Didier Bouville

Dans le cadre de la révision du plan coordonné 2021 sur l’intelligence artificielle publiée le 21 avril, la Commission européenne appelle, en lien étroit avec les États membres, à mettre en œuvre un espace européen commun de données agricoles d’ici 2023-2024. «Il permettra à la fois aux participants de partager des données agricoles en toute confiance et au secteur agricole d’améliorer ses performances en matière de durabilité et sa compétitivité», indique-t-elle. Bruxelles appelle également à tisser un partenariat européen (avec les États membres et les parties prenantes concernées de l’agriculture, de la recherche et de l’industrie) sur les données agricoles dans le cadre du programme Horizon Europe en 2023-2024. «Ce partenariat cherchera à promouvoir l’utilisation de l’intelligence artificielle, d’autres technologies numériques et des données géospatiales et autres données d’observation de l’environnement». Par ailleurs, l’exécutif européen précise que la valeur économique du marché de l’agriculture de précision assistée par l’intelligence artificielle devrait croître sensiblement pour atteindre 11,8 Mrd € d’ici 2025 au niveau mondial.

Didier Bouville

Lors d’une deuxième réunion de crise sur le gel qui s’est tenue le 19 avril, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a promis un renforcement des contrôles pour lutter contre la francisation, ont indiqué plusieurs sources professionnelles à Agra Presse le 20 avril. Cette demande était portée par les filières arboricoles et viticoles, qui ont aussi demandé la semaine dernière des mesures d’accompagnement humain pour les producteurs affectés par le gel. Sur ce point, le cabinet du ministre a promis d’établir une fiche compilant les numéros d’appels existants (MSA, chambres d’agriculture) que les agriculteurs peuvent composer pour obtenir une écoute ou un soutien psychologique. Sur l’enveloppe d’un milliard d’euros (dont fonds exceptionnel de soutien) promise par le Premier ministre Jean Castex le 17 avril, Julien Denormandie a annoncé des «réunions techniques» dès «la fin de semaine ou en début de semaine prochaine» pour discuter des «curseurs» de chacune mesures évoquées par le Premier ministre (exonération de cotisations sociales notamment). De plus, lors d’un brief à la presse le 21 avril, le cabinet du ministre a indiqué que le régime des calamités sera élargi à la viticulture et aux grandes cultures.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a reconnu le 21 avril que l’objectif de 15% des surfaces agricoles cultivées en bio en France à l’issue du quinquennat ne sera pas atteint, rapporte l’AFP. «On sera à 12,5%, je pense» (soit environ +50% par rapport à 2017), a-t-il déclaré sur BFMTV/RMC, un chiffre en deçà de la cible fixée par le gouvernement dans un plan de soutien au bio mis en place en 2018. Doté d’une enveloppe de 1,1 Mrd€ de crédits (sur fonds européens et nationaux), ce plan devait permettre de faire passer de 6,5% à 15% la part des terres en bio d’ici 2022. Interrogé sur les raisons de ce retard, le ministre a souligné que «ce sont des transitions qui sont parfois longues», tout en reconnaissant que «parfois, le gouvernement n’avait pas mis assez d’accompagnement». Une tendance corrigée selon lui par le volet agricole du plan de relance. Concernant la proposition de consacrer au bio 1 Mrd€ par an de la prochaine Pac, portée par les agriculteurs bio et plus de 300 élus dans une tribune publiée le 20 avril, le ministre s’est montré réservé. «Dès que vous mettez [de l’argent] quelque part, ça veut dire que vous prenez sur d’autres cultures», a déclaré M. Denormandie, qui doit rendre prochainement ses premiers arbitrages sur la déclinaison française de la future Pac (PSN).

Didier Bouville

Le groupe Lactalis a annoncé, par voie de presse, le 21 avril, la nomination de Jean-Marc Bernier en qualité de directeur général de la nouvelle direction France créée en mars dernier. Âgé de 52 ans, Jean-Marc Bernier, diplômé de l’École supérieure de commerce de Tours a effectué une grande partie de sa carrière au sein du groupe tout d’abord comme chef de produit avant d’évoluer dans des fonctions de direction (marketing et commercial). En 2006, il est nommé Directeur France de la joint-venture Lactalis -Nestlé Produits Frais. En 2009, il rejoint l’Italie comme administrateur délégué. Il y gère les différentes acquisitions de Lactalis, en particulier celle de Parmalat « Jean-Marc Bernier aura pour mission de consolider le développement de l’ensemble des catégories de produits sur le territoire national », indique le communiqué de presse. « Son leadership et sa capacité à accompagner une croissance rentable et responsable sont de forts atouts pour continuer de faire de la France le pays de référence au sein de notre groupe », conclut-il.

Didier Bouville