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La Coopération agricole, organisation unifiée des coopératives agricoles et agroalimentaires, a présenté à la presse le 14 avril une convention avec le Haut-commissariat à l’Emploi, l’engageant à recruter davantage d’alternants et à faire connaître la plateforme «Un jeune, une solution» mise en place par le gouvernement pour faciliter l’emploi des jeunes. Elle se fixe l’objectif d’augmenter, en 2021, de 15% supplémentaires le nombre d’entreprises coopératives engagées dans l’alternance. Cet objectif porterait à 1200 le nombre d’entreprises coopératives accueillant un jeune en apprentissage ou en contrat de professionnalisation. Elle affiche en outre l’ambition qu’au moins 25% des contrats en alternance se poursuivent en CDD ou en CDI. Elle se rapprochera de la plateforme pour inciter salariés et agriculteurs coopérateurs à parrainer un jeune. Le haut-commissariat a prévu d’investir 30 M€ pour soutenir le mentorat en France, notamment pour inciter les parrains à consacrer «une à deux heures par mois» à l’avenir professionnel d’un jeune, a souligné Thibaut Guilluy, haut commissaire à l’emploi.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie estime «qu’il faut aller vers une cotisation fondée sur une solidarité nationale et pas que sur le monde paysan» pour financer la réforme de l’assurance multirisque climatiques. Une déclaration formulée le 13 avril à l’Assemblée, lors de la séance de questions au gouvernement. Interrogé sur la teneur de cette proposition, le cabinet du ministre a indiqué être «en train de travailler» sur le sujet. De son côté le député Frédéric Descrozaille -qui épaule le ministre sur ce dossier- a confié à Agra Presse, le 14 avril, que «plusieurs hypothèses sont sur la table». Il s’agirait d’une «forme de surcotisation ou de surtaxe» ou peut-être «d’un transfert de budget vers un autre» a indiqué le député, tout en précisant que «ce ne serait pas une cotisation ou taxe à la consommation». «Cette question de la solidarité nationale vient du fait qu’on ne peut pas financer sur les actifs et l’économie agricole -ni sur le périmètre du pilier 1 et du pilier 2 de la Pac- de quoi accompagner la transition agroécologique dans un contexte d’aggravation des risques climatiques», a expliqué M. Descrozaille.

Didier Bouville

La mairie écologiste de Lyon a annoncé le 13 avril que la viande serait réintroduite partiellement dans les cantines scolaires à partir du 26 avril, après une polémique récente sur le recours à un menu unique face aux contraintes sanitaires. «Nous n’avons encore aucune visibilité sur ce que sera le protocole sanitaire à la rentrée», a souligné l’adjointe à l’Education, Stéphanie Léger, lors d’une visioconférence de presse. «Mais cette fois, nous avons eu le temps de travailler à une proposition de plat chaud avec viande qui sera faite de façon régulière, tous les cinq repas en moyenne», a ajouté l’élue. Ce menu carné ne comportera pas d’entrée afin de gagner le temps nécessaire pour faire manger tous les enfants, a précisé l’élue. Cette solution avait été retenue face à un nouveau protocole sanitaire imposant deux mètres de distanciation à la cantine entre les groupes de classe, ce qui empêchait de faire manger en même temps autant d’enfants qu’à l’ordinaire. La mairie avait considéré qu’un menu unique sans viande, mais incluant oeufs ou poisson, était «le moins excluant» pour les élèves..

Didier Bouville

Le gel qui vient de s’abattre sur l’Hexagone a occasionné la perte d’environ un tiers de la vendange à venir, avec un coût d’au moins 2 Mrd€ pour la filière viticole, a exposé Jérôme Despey, président du conseil viticole de FranceAgriMer, à la réunion de la cellule de crise le 12 avril autour du ministre de l’Agriculture. Face aux conséquences de ce gel « pire qu’en 2017 » encore présent dans les esprits, il a demandé au ministre au nom des viticulteurs, des coopératives et des maisons de négoce, des mesures fiscales (exonération de TFNB), sociales (suppression en 2022 des charges patronales et salariales) et bancaires (report en fin de tableau des annuités avec prise en charte des intérêts). Il a demandé d’autres mesures «qui ne coûtent rien à l’État» : prolongation jusqu’au 31 décembre du stockage privé, qui était prévu jusqu’au au 30 juin pour éviter de libérer des stocks sur le marché avant la petite vendange qui s’annonce. Et «la plus grande attention» pour éviter que du vin venant de pays moins frappé par le gel se retrouve commercialisé sous une bannière française. Jérôme Despey a annoncé qu’une prochaine réunion de la cellule de crise se tiendra le lundi 19 avril. Quant au fonds exceptionnel annoncé par Julien Denormandie, il fera l’objet d’un arbitrage interministériel qui en définira les modalités, indique-t-on par ailleurs dans la filière.

Didier Bouville

L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a désigné, le 12 avril, Thomas Pesquet comme « ambassadeur de bonne volonté », a annoncé l’agence. Le spationaute français qui doit s’envoler le 22 avril pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) aura pour mission de « sensibiliser le public à la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, aux activités de la FAO et à défendre l’action contre le changement climatique et la transformation des systèmes agroalimentaires », a précisé l’agence de l’ONU. Le fait que sa compagne Anne Mottet travaille à la FAO sur les politiques d’élevage ne semble pas tout à fait étranger à cette nomination. Thomas Pesquet s’est déclaré « très fier » d’accepter cette mission.

Début mars, un rapport du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) s’inquiétait de la montée croissante du gaspillage alimentaire (900 millions de tonnes de nourriture par an), alors même que plus de 800 millions de personnes se couchent chaque soir le ventre vide.

Didier Bouville

Les députés Pascale Boyer (LREM, Hautes-Alpes) et Jean-Pierre Vigier (LR, Haute-Loire), ont été récemment nommés co-rapporteurs d’une mission d’information sur la filière lait de montagne. Cette mission aura pour premier objectif de dresser les différents enjeux auxquels cette filière en grande difficulté est aujourd’hui confrontée. En effet, les coûts de production et de collecte restent élevés : en 2019, le surcoût était évalué à 14 euros pour 1 000 litres de lait collecté en moyenne par rapport aux coûts en plaine. En parallèle, la filière ne parvient plus à assurer un revenu décent aux producteurs de lait. Conséquence directe, en 10 ans, le nombre de producteurs a baissé de 19 % à 47 % selon les départements et le volume de lait produit continue inexorablement sa chute. Le risque de disparition de la filière laitière de montagne est réel alors que son poids reste important dans l’économie locale. Cette mission fait notamment suite à la demande de l’Association nationale des élus de la montagne dont Jean-Pierre Vigier est le vice-président. La mission dont les travaux ont débuté fin mars rendra ses conclusions à l’automne 2021.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a précisé, le 12 avril sur le plateau d’Audition Publique (LCP-Public Sénat-Le Figaro), les contours des «enveloppes exceptionnelles» promises la veille par son Premier ministre Jean Castex, face à l’épisode de gel du 5-8 avril. Parmi les mesures envisagées: un recours facilité au chômage partiel, des allègements de charges patronales mais aussi, «vu l’ampleur des dégâts», la création d’un «fonds exceptionnel qui vienne compenser les pertes de revenu», a détaillé M. Denormandie. Il sera notamment accessible aux viticulteurs. Ces derniers ont la possibilité de s’assurer et ne peuvent donc pas prétendre aux indemnisations du fonds des calamités agricoles. Or moins d’un tiers d’entre eux sont assurés. Plus tôt dans la journée, Julien Denormandie a réuni, le 12 avril, les filières arboriculture, maraîchage, viticulture et grandes cultures, la MSA et l’APCA. Particulièrement impactées, les filières arboricoles et viticoles ont demandé le report des cotisations sociales, des mesures de chômage partiel et la création d’un prêt garanti d’Etat (PGE) agricole – ou l’assouplissement du dispositif PGE créé durant l’épidémie de Covid-19. Dans le cadre du régime des calamités agricoles, et au-delà du déplafonnement promis par Jean Castex, l’arboriculture réclame «une tranche supplémentaire d’indemnisation comme ça a été le cas en 2012». Elle demande également le report des prêts bancaires, notamment pour les jeunes agriculteurs, et un soutien psychologique aux producteurs affectés. «Le ministre s’est fixé pour objectif que les premiers financements arrivent mi-juin/début juillet pour les arboriculteurs et producteurs de petits fruits», a rapporté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à l’issue de la réunion.

Didier Bouville

Pierre Mazeran qui joua un rôle majeur dans la mise en œuvre des politiques de l’élevage pendant 40 ans, du début des années 50 à la fin des années 80, est décédé dans sa 96ème année, le 28 mars dernier. Originaire de l’Hérault, il consacra l’essentiel de sa vie professionnelle aux organisations des productions animales. Jeune ingénieur agronome, il devint directeur de la Fédération nationale ovine avant de rencontrer Marcel Bruel, le grand responsable professionnel de l’élevage, dont il devint son principal collaborateur à la direction de la Confédération nationale de l’Élevage et celle de la Fédération nationale bovine. Contrairement aux productions végétales, l’élevage était à la traîne dans les années 50 et 60. Pierre Mazeran partageait avec le leader charismatique la même volonté de doter ce secteur d’organisations solides pour faire jeu égal avec les céréaliers dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques agricoles. Ainsi, au début des années 70, il fut à l’origine de la création de la Maison des éleveurs située à Bercy laquelle regroupe l’ensemble des organisations syndicales de l’élevage (lait, bovin viande, porc, ovin) et les instituts techniques bovins (Iteb), ovins (Itovic) et du porc (Itp), aujourd’hui Idele pour les ruminants et Ifip pour le porc. Militant socialiste, Pierre Mazeran fut appelé au cabinet d’Édith Cresson, la nouvelle ministre de l’Agriculture en 1981, comme conseiller en charge de l’élevage. En 1983, elle lui confie la direction de l’Ofival, l’Office du bétail et des viandes, nouvellement créé par la gauche. Une consécration pour celui dont l’engagement professionnel et le dévouement à la cause de l’élevage n’ont jamais été démentis. Pierre Mazeran laisse le souvenir d’une personnalité discrète et affable, douée d’un sens politique certain qu’il sut mettre à profit dans ses activités professionnelles.

Didier Bouville

Comme en mars, «les employeurs ont la possibilité de reporter tout ou une partie du paiement de leurs cotisations du mois d’avril», annonce la Caisse centrale de la MSA (CCMSA) dans un communiqué le 7 avril. La MSA distingue le cas des employeurs utilisant la DSN (déclaration sociale nominative) de ceux utilisant le Tesa (titre emploi simplifié agricole). Les premiers – qui doivent toujours transmettre leur DSN à la date habituelle (15 avril) – «peuvent ajuster le paiement en fonction de leurs capacités financières». Ils doivent pour cela remplir un formulaire et l’envoyer à leur caisse d’affiliation. De leur côté, les employeurs utilisateurs du Tesa+ verront leur prochain prélèvement intervenir le 22 avril pour les cotisations de février 2021. Mais s’ils ont demandé une exonération ou une aide au paiement au titre de la première vague de Covid, ce prélèvement «reste suspendu dans l’attente de la prise en compte de ces mesures d’accompagnement», qui seront déduites. Ce même principe s’applique aux utilisateurs du Tesa simplifié, pour le prélèvement des cotisations du quatrième trimestre 2020.

Didier Bouville

L’aide couplée animale distribuée à l’UGB, envisagée par le ministère de l’Agriculture pour la prochaine Pac, «ne peut pas être, comme l’affirment plusieurs élus de la majorité, une manière d’encourager l’engraissement», affirme le Brav (Berceau des races à viande du Massif central), dans une tribune publiée le 9 avril. Dans le cadre du PSN (déclinaison française de la future Pac), le ministère étudie parmi d’autres scénarios une fusion des enveloppes des aides couplées allaitantes et laitières, ainsi qu’une transformation de ces aides versées à la vache en une aide versée à l’UGB. «Ce sont les élevages dits naisseurs-engraisseurs qui seront les plus pénalisés, avec des baisses d’environ 40% de leurs aides couplées», a calculé le Brav, se basant sur les données du ministère. «Certains annoncent vouloir faire de cette nouvelle « aide à l’UGB bovine » un levier pour réduire nos exportations de broutards vers l’Italie», poursuit le Berceau. Or, rétorquent les éleveurs, «nous engraissons déjà 600 000 jeunes bovins en France, dont la moitié part à l’export, faute de débouchés». Les consommateurs français privilégient en effet les «viandes issues de la voie femelle». Bref, selon le Brav, «derrière cette nouvelle « aide couplée à l’UGB », il n’y a pas de cohérence, pas de projet».

Didier Bouville