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Après quatre mois d’examen, le Parlement européen réuni en plénière a adopté dans la soirée du 27 avril en faveur de l’accord commercial et de coopération UE/Royaume-Uni et ce, avec une très large majorité (660 voix pour, 5 contre et 32 abstentions). Des résultats qui n’ont finalement été confirmés que le 28 avril au matin. En parallèle, les eurodéputés ont également adopté (par 578 voix pour, 51 contre et 68 abstentions) une résolution qui détermine l’évaluation et les attentes du Parlement concernant l’accord. Tout en se félicitant de la conclusion du texte long de 1250 pages, ils considèrent le Brexit comme «une erreur historique». L’accord entrera officiellement en vigueur dès que le Conseil l’aura conclu le 30 avril. En outre, conséquence directe du Brexit, le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a indiqué devant les ministres des Vingt-sept que «les exportations agroalimentaires de l’UE vers le Royaume-Uni ont déjà baissé en janvier de 23 % par rapport à la performance moyenne de janvier des quatre dernières années».

Didier Bouville

Dans le cadre du consortium européen Gaïa X, qui doit porter des projets d’infrastructures numériques souveraines et des propositions de réglementation à la Commission européenne pour son projet de Data governance act, un groupe de travail sur l’agriculture a été créé en France en février. Sa préfiguration a été confiée, à titre personnel, Jean-Marc Bournigal, actuellement directeur de l’AGPB et auteur en 2017 d’un rapport sur les données agricoles. Émanation du French Gaïa-X Hub créé par le Cigref (grandes entreprises françaises du numérique), ce groupe de travail sectoriel inclut notamment la DGE (Bercy), les structures Numalim (plateforme de données agroalimentaires), Numagri (projet de standardisation des données agricoles), l’Acta (instituts techniques agricoles) ou Digitag (institut convergence agriculture numérique), explique Jean-Marc Bournigal à Agra Presse. Trois axes feraient d’ores et déjà consensus dans le groupe: le besoin d’interopérabilité entre les différentes plateformes européennes; le besoin d’une identification commune des exploitations au niveau européen, pour assurer le consentement dans l’usage des données; et la standardisation des données. Un groupe similaire a été créé en Belgique et en Allemagne, et bientôt en Finlande. L’objectif est d’aboutir à une position européenne commune pour le secteur agricole.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a confié au préfet Michel Papaud la mission de coordinateur du plan gel, annonce un communiqué le 28 avril. M. Papaud aura pour tâche de mettre en œuvre de manière «rapide et coordonnée» les mesures de soutien annoncées par le Premier ministre Jean Castex le 17 avril, pour un montant total d’1 milliard d’euros. Il aura trois mois pour mener à bien cette mission, en coordination avec les ministères (de l’Agriculture et des Comptes publics notamment, ndlr.), les préfectures et territoires, et les organisations représentatives des professionnels et entreprises agricoles et agroalimentaires affectés par le gel. L’ancien préfet des Alpes-de-Haute-Provence, membre du Conseil supérieur de l’appui territorial et de l’évaluation (CSATE), mettra à profit «son expertise dans la gestion des situations de crise et sa connaissance fine des interactions entre administration centrale et services déconcentrés», indique le communiqué. M. Papaud a en effet été directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises en 2013 et 2014. ll sera épaulé par deux inspecteurs généraux de l’agriculture dans sa nouvelle mission.

Didier Bouville

La Commission européenne a publié le 27 avril un rapport montrant que «l’agriculture carbonée» «axée sur les résultats peut potentiellement contribuer de manière significative à l’atténuation du changement climatique dans l’UE» tout en apportant une source de revenus supplémentaires aux agriculteurs. Bruxelles prévoit de lancer un plan d’action européen sur l’agriculture carbonée d’ici la fin de l’année. Il pourrait prévoir des dispositifs de certification des émissions évitées par exemple par le secteur de l’élevage mais aussi pour la restauration et la ré-humidification des tourbières ainsi que l’agroforesterie. Un cadre réglementaire pour la certification des absorptions de carbone dans le sol est également à l’étude. Le rapport de la Commission souligne qu’il faudra envisager l’utilisation de programmes hybrides, dans le cadre desquels les agriculteurs reçoivent un paiement de base pour l’utilisation de pratiques de gestion respectueuses du climat et un paiement supplémentaire fondé sur les résultats. «C’est un exemple de la manière dont les éco-régimes de la nouvelle politique agricole commune et les financements privés peuvent récompenser les pratiques agricoles qui nous aident à lutter contre les crises du climat et de la biodiversité», précise le vice-président de la Commission européenne en charge du Green deal, Frans Timmermans.

Didier Bouville

Quel avenir pour le lait de demain et pour le modèle coopératif ? Pour répondre à ces questions, la coopérative Sodiaal lance, le 27 avril, la grande consultation «Imaginons ensemble la filière laitière de demain» pour sonder professionnels, consommateurs, société civile et personnalités qualifiées. A partir de cette consultation, l’objectif affiché est, d’ici la fin de l’année, de préciser la nouvelle trajectoire d’évolution, la raison d’être et les engagements de long terme de la coopérative au travers du document de référence «Sodiaal Vision 2030». «Représenter 20% de la collecte de lait en France nous donne une responsabilité particulière envers nos adhérents et la société. La plateforme sodiaal-pourdemain.fr leur donne la parole», explique Damien Lacombe, président de Sodiaal. Parmi les questions auxquelles doivent répondre les contributeurs figurent «Demain, qu’est-ce qui vous ferait choisir un nouveau produit ou une nouvelle marque de produits laitiers?» ou encore «Selon vous, vaut-il mieux : mieux rémunérer un petit groupe d’éleveurs sur une partie du territoire et de leur production seulement, au risque d’exclure les autres éleveurs ? ou choisir de collecter le lait sur l’ensemble du territoire et auprès d’un plus grand nombre d’éleveurs, au risque que leur rémunération soit moindre mais plus solidaire?».

Didier Bouville

Dans le cadre de la concertation sur la déclinaison française de la future Pac, le Plan stratégique national (PSN), trois organisations agricoles de collectifs d’investissement et de conseil (Trame, Cuma et Civam) demandent, dans un communiqué paru le 27 avril, une «bonification» des paiements liés à l’éco-régime pour les agriculteurs «membres d’un collectif agricole ou d’un GIEE». Pour ces trois structures, «l’agriculture de groupe constitue une garantie pour un véritable changement d’échelle agro-écologique». Cette demande s’inscrit dans une position commune plus large, en faveur de bonus à «l’agriculture de groupe» pour les MAEC (mesures agroenvironnementales et climatiques) et les aides à l’investissement du 2d pilier. Ces organisations plaident par ailleurs pour la création de Contrats d’engagement collectif vers l’agroécologie, qui permettraient de labelliser des projets de groupe vers qui serait priorisé l’accès de certaines aides du second pilier ou les bonus associés à «l’agriculture de groupe». Enfin, alors que l’ensemble des organisations agricoles nationales demande un simplification des MAEC, après la multiplication des initiatives localisées dans l’actuelle programmation, les Cuma, Civam et Trame veulent préserver, de cette réforme, les MAEC dites « système », qui ont notamment été mobilisées en Bretagne et Nouvelle-Aquitaine.

Didier Bouville

Les récentes vagues de froid en Europe ont eu des «impacts limités sur les cultures annuelles», a indiqué le 26 avril le service de prévisions Mars de la Commission européenne. «Comme il est encore tôt dans la campagne, les impacts négatifs sur les cultures annuelles devraient avoir été très limités et, dans quelques cas seulement, ont conduit à une révision à la baisse significative des prévisions de rendement, comme pour le colza et le blé dur en France et plusieurs cultures en Italie» (blé tendre, blé dur et orge d’hiver), selon un rapport. La récolte dans l’Hexagone est prévue à 3,12 t/ha pour le colza (-2,9% par rapport à la moyenne quinquennale), 5,28 t/ha pour le blé dur (+1,7%). Concernant les rendements européens, Mars révise à la baisse ses estimations principalement sur le blé dur à 3,47 t/ha (contre 3,60 t/ha le mois dernier), le colza à 3,19 t/ha (contre 3,26 t/ha), l’orge d’hiver à 5,83 t/ha (contre 5,88 t/ha).

Didier Bouville

«Les paiements au titre de la campagne Pac 2020 sont désormais quasiment finalisés», annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 26 avril, avec le versement de «plus de 8,2 milliards d’euros» (Mrd€) à «plus de 450 000 agriculteurs». Pour le premier pilier, 5,6 Mrd€ d’aides découplées (99,9% des demandes) ont été versés, ainsi que 836 millions d’euros (M€) d’aides couplées animales et 157 M€ d’aides couplées végétales. Concernant le second pilier de la Pac, plus de 90% des dossiers de MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) et d’aides à l’agriculture bio ont fait l’objet d’un versement, pour un total de 431 M€. La quasi-intégralité des bénéficiaires de l’ICHN (soit 96 000 agriculteurs) ont touché l’indemnité compensatoire de handicap naturel, pour 1,1 Mrd€. Enfin, «58 000 agriculteurs ont perçu 152 M€ d’aides à l’assurance récolte, représentant plus de 99% des dossiers», précise la Rue de Varenne.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé, le 25 avril dans une tribune publiée par le JDD, qu’un «Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique» sera organisé avant l’été à la demande du président Macron. «L’eau est une ressource rare; elle doit être préservée et protégée. Les règles en la matière n’ont cessé d’augmenter ces dernières années», pointe le ministre. Et de souligner qu’en parallèle «l’aménagement hydraulique est trop souvent freiné». Si des conflits d’usage existent, «il faut évidemment les résoudre dans la concertation, sans que celle-ci ne dure dix ans comme cela reste trop souvent le cas». «Arrêtons d’opposer agriculture et environnement», plaide Julien Denormandie. Invitant à «croire en la science et en la raison pour adapter nos cultures» au changement climatique, le ministre cite l’exemple de la sélection variétale: «Nous devons regarder ces technologies en dépassant les dogmes, en pesant ce qu’elles peuvent nous apporter et les risques qu’elles sont susceptibles de présenter.» Par ailleurs, le locataire de la Rue de Varenne souligne le rôle du sol dans la captation du carbone. «On doit favoriser cette agriculture, comme l’agriculture de conservation, qui préserve ce carbone dans nos sols», selon lui.

Didier Bouville

Vu l’«évolution favorable de la situation sanitaire» concernant l’influenza aviaire, le ministère de l’Agriculture a abaissé le niveau de risque à «modéré» sur l’ensemble du territoire métropolitain, d’après un arrêté paru au Journal officiel le 24 avril. «Les mesures de restrictions, en particulier la claustration, sont ainsi levées», souligne la Rue de Varenne dans un communiqué le même jour. Le nombre de nouveaux cas observés s’est fortement réduit ces dernières semaines. «Depuis le 9 avril, seuls deux cas ont été recensés en Haute-Savoie et dans le Bas-Rhin, dans des basses-cours à proximité de zones humides»; et le dernier cas en faune sauvage remonte au 23 mars. Seules les zones à risque particulier (ZRP, correspondant à des zones humides prisées par les oiseaux migrateurs) restent en risque «élevé». «Les mesures de biosécurité renforcées, dont la claustration des oiseaux, [y] restent en vigueur», précise le ministère. Par ailleurs, dans le Sud-Ouest, «les remises en place de palmipèdes débutent (…) dans les zones indemnes et se poursuivront progressivement jusqu’à la fin du mois de mai», annonce la Rue de Varenne. Les volailles de chair (galliformes) ont déjà été réintroduites «dans une grande partie des communes», «seules les zones de surveillance, de surveillance renforcée et de protection connaissent encore des restrictions».

Didier Bouville