«Nous sommes en colère de nous être faits balader de bureau en bureau pour nous entendre dire que nous ne répondons jamais assez bien aux critères», déplore Philippe Camburet, président de la Fnab (agriculteurs bio), dans un communiqué du 23 février rédigé conjointement avec les transformateurs du Synabio, les distributeurs (Synadis) et les coopératives (Forébio). Car, malgré la mobilisation de l’ensemble des acteurs depuis plusieurs mois pour élaborer un plan de sauvegarde face aux difficultés de nombreuses filières bio, et les propositions détaillées présentées le 21 février au cabinet du ministre, «le soutien gouvernemental tant espéré ne vient pas», déplorent les organisations. Et à l’inverse, soulignent-elles, l’Allemagne a adopté «son nouveau plan bio avec une ambition de 30% de surfaces en 2030, 30% du budget de la recherche soit 35 M€ et un engagement à financer l’aide au maintien». Dans un autre communiqué publié le même jour, la Confédération paysanne regrette qu’«aucune réponse ne [ne lui ait] été apportée». La Conf’ exhorte le président de la République à «donner très rapidement des signaux» sur la bio, notamment au travers d’une aide d’urgence. Dans son propre communiqué, la FNSEA estime aussi que «la réponse du ministère (…) n’est pas satisfaisante». Le syndicat demande une «aide conjoncturelle» pour les producteurs et veut «revoir» l’objectif de 18% de la SAU en bio en 2027.
Didier Bouville