A l’occasion de l’assemblée générale d’Inaporc le 7 juin, le ministre de l’agriculture a évoqué, à demi-mots, la demande faite par le gouvernement aux grands groupes alimentaires d’entamer, en juin, des renégociations à la baisse des prix avec la grande distribution. Marc Fesneau a plaidé, sans le dire ouvertement, pour que les filières d’élevage soient exemptées : «On ne peut pas demander aux productions déjà fragilisées d’en rajouter», a-t-il déclaré. Pour rappel, à l’issue d’une réunion avec le gouvernement le 17 mai, les 75 plus gros industriels français de l’agroalimentaire avaient accepté de rouvrir les négociations avant fin mai, dès lors que le prix de leurs produits avait augmenté de plus 10% lors des accords passés en mars, et que ces entreprises avaient enregistré depuis «une baisse de coût de l’un de leurs intrants de plus de 20%». Rencontrant le ministre de l’économie lundi, la filière bovins viande avait demandé une exemption à cette renégociation au même titre que celle obtenue par la filière laitière. A la sortie, elle estimait avoir obtenu gain de cause, pour l’ensemble des viandes. Une information démentie par le cabinet de Bruno Le Maire, qui explique que le ministre évoquait le cas d’une entreprise en particulier, qui n’entrait effectivement pas, de fait, dans les conditions obligeant une renégociation.
Eva DZ