En assemblée générale le 16 juin à Rouen, la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA) a fixé comme objectif de porter à 110% le taux d’autosuffisance de la France en viande porcine, sans préciser d’échéance. Ce taux devrait passer «sous les 100%» en 2023, ce qui rendra la France «dépendante des importations», s’est ému son président François Valy. «La condition pour revenir à 110% d’auto-approvisionnement, c’est d’attirer et de permettre l’installation des porteurs de projet, et donc de les encourager en simplifiant les procédures», a-t-il souligné. Et l’éleveur morbihannais d’annoncer la tenue, le 21 novembre, d’un événement sur ce sujet coorganisé par la FNP et les Jeunes agriculteurs. Comme le rappelle l’Ifip (institut technique), la France a produit en 2022 l’équivalent de 103% de sa consommation. Avec des prix du porc records, «la conjoncture est meilleure, mais certains signaux nous alertent, a prévenu M. Valy. La baisse de production [européenne] soutient le marché, mais va vite remettre en cause la souveraineté». Après une baisse de 5% en 2022, l’Ifip prévoit un «recul massif de la production européenne» cette année, à -3% (-4% en France), selon Élisa Husson, ingénieure à l’institut technique.
Eva DZ