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Une enquête judiciaire va être «confiée à la gendarmerie» après une plainte de L214 contre l’abattoir municipal de Craon (Mayenne), a déclaré la procureure de Laval, Anne-Lyse Jarthon, à l’AFP le 18 janvier. Dans un communiqué du même jour, l’association abolitionniste demande la «fermeture administrative immédiate» de cet abattoir multi-espèces, estimant qu’il «ne respecte pas les règles minimales en matière de protection des animaux» et pose de «sérieux problèmes de sécurité des opérateurs». En particulier, des vaches «commencent à être découpées alors qu’elles sont encore vivantes», montre L214 dans une vidéo. «La majorité des animaux restent conscients ou reprennent conscience après l’étourdissement», en raison «d’importants problèmes structurels» (box d’immobilisation de taille inadaptée). L’abattoir de Craon «dispose d’installations aux normes», répond la préfecture de Mayenne dans un communiqué, malgré une mise en demeure en avril 2023 (suivie d’«actions correctives» et levée en juillet). Les images de L214 datent de «novembre et décembre 2023», précise l’association. Or, selon la préfecture, «à la fin du mois de décembre 2023, un nouvel équipement de contention plus adapté à toutes les tailles de bovins a notamment été mis en service». Une «communication malhonnête», a réagi L214, qui a annoncé «engager un recours en responsabilité contre l’État».

Didier Bouville

Les agriculteurs de la FDSEA et des JA de Haute-Garonne se sont une nouvelle fois mobilisés jeudi 18 janvier, paralysant plusieurs routes dans la région. D’après la Dépêche du Midi, des tracteurs ont notamment bloqué deux péages sur l’autoroute A62, à Castelsarrasin et Valence-d’Agen (Tarn-et-Garonne), ainsi que la N20 entre Pamiers et Foix (en Ariège), où du fumier a été déversé. Selon le quotidien régional, les manifestants ont aussi bloqué, avec des bottes de paille, l’autoroute A64 au niveau de Carbonne (Haute-Garonne), avec l’intention de «passer la nuit» sur place. La FDSEA et les JA prévoient encore d’installer un barrage filtrant vendredi 19 janvier sur l’A61 à Castelnaudary (Aude). D’après la page Facebook de la FDSEA, les syndicats demandent le déblocage des aides promises par le gouvernement aux éleveurs touchés par la MHE (maladie hémorragique épizootique), ainsi que le rétablissement de la défiscalisation du GNR (gazole non routier) pour certaines exploitations. Leurs revendications portent aussi sur l’irrigation, pour laquelle ils refusent toute «taxation supplémentaire». Sur ce dossier, les responsables syndicaux ont pourtant déjà obtenu l’engagement d’une «année blanche» en 2024, après une manifestation d’ampleur le 16 janvier à Toulouse.

Didier Bouville

Des antennes départementales et une antenne régionale de la FNSEA annoncent une nouvelle journée de mobilisation, le 18 janvier, pour soutenir l’Unell, la principale association d’organisations de producteurs livrant à Lactalis, en désaccord avec l’industriel sur le prix du lait. «Lactalis ne respecte pas ce déroulement prévu par la loi. Il entend fixer le prix du lait aux producteurs en fonction de la négociation à conclure avec les enseignes de distribution», affirme dans un communiqué la FRSEA Normandie qui appelle à un rassemblement devant l’usine de Domfront (Orne). «Ainsi, Lactalis tente d’imposer à ses fournisseurs le prix le plus bas du marché, en tenant compte d’indices “maison” qui ne reflètent pas la réalité des coûts de production», poursuit-elle. Des actions sont également organisées sur les sites Lactalis de Saint-Florent Le Vieil (Maine-et-Loire), de Cuincy (Nord) et d’Andrézieux (Loire) par les fédérations départementales du syndicat majoritaire. Des manifestations ont déjà été organisées à l’appel du syndicat quelques jours avant les fêtes de fin d’année en décembre et début janvier. En l’absence d’accord avec l’Unell, Lactalis a reconduit en janvier le prix du lait du mois de décembre (prix de base 405€/1000l).

Didier Bouville

Après huit mois de travail, les co-présidents de la mission d’information sur l’adaptation de la politique de l’eau au défi climatique – créée par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale –, ont rendu leurs conclusions lors d’une conférence de presse le 17 janvier. Face à la «gravité de la situation» en matière d’eau en France, la mission d’information formule 81 recommandations, réparties selon trois axes majeurs: les défis liés aux tensions autour de l’eau, l’adaptation des politiques de gestion de l’eau, ainsi que le renforcement de la gouvernance et du financement des dites politiques. En matière d’agriculture plus spécifiquement, les rapporteurs appellent à développer un stockage multi-usage afin de «s’adapter à l’irrégularité de la ressource, de façon concomitante avec une plus grande sobriété». «Il ne s’agit pas de vider les nappes phréatiques pour remplir des réservoirs», précise Yannick Haury (Renaissance), co-rapporteur de la mission. Les rapporteurs invitent par ailleurs à mener une politique «volontariste» des pratiques agricoles à une gestion «durable» de la ressource, en améliorant par exemple l’efficience des systèmes d’irrigation. «Nous espérons que ce rapport sera suivi d’actions concrètes», soulignent les co-présidents de la mission, qui envisagent par exemple une future proposition de loi.

Didier Bouville

Suite aux manifestations d’agriculteurs des derniers jours en Allemagne mais aussi en Roumanie ou en France, les eurodéputés ont appelé, lors d’un débat le 17 janvier en plénière, la Commission européenne à répondre à leurs préoccupations. Une discussion largement dominée par les partis de droite (démocrates-chrétiens, conservateurs, extrème-droite) qui ont fait de l’électorat agricole l’une de leurs cibles en vue de élections européennes de juin. Ils ont critiqué les contraintes environnementales et demandé la prolongation des dérogations sur l’utilisation des jachères ainsi que des mesures de sauvegarde sur les importations ukrainiennes. Anne Sander (PPE, droite) a pointé «l’avalanche de nouvelle règles soutenues par des adeptes de l’écologie punitive». Jordan Bardella (ID, extrême droite) a lui appelé à «décréter l’état d’urgence agricole!», plaidant pour des exonérations d’impôts sur les transmissions, la fin de l’écologie punitive ou encore la garantie des prix. D’autres, à gauche comme à droite, n’ont pas manqué de dénoncer les négociations d’accords commerciaux qui permettent l’entrée en Europe de produits ne répondant pas aux standards de l’UE. Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a dû se contenter de redire ce qu’il répète depuis des semaines: pour revenir sur l’obligation de 4% de zones non productives il faudrait rouvrir la Pac. Et de promettre que les agriculteurs seront écoutés dans le cadre du dialogue stratégique sur l’agriculture qui va être lancé prochainement.

Didier Bouville

Le médiateur des relations commerciales agricoles a accepté, le 16 janvier, la saisine formulée la semaine dernière par Lactalis pour résoudre le différend qui l’oppose à sa principale association d’organisations de producteurs (AOP), l’Unell. Cependant, cette dernière a refusé, plus tard dans la journée, les termes de la discussion et saisit, à son tour, le médiateur. «Nous ne refusons pas la médiation, nous refusons simplement l’objet de la discussion», a expliqué le président de l’Unell, Yohann Serreau à la presse. L’AOP estime que le champ d’application de la saisine de Lactalis «ne mènerait qu’à une solution de court terme et (…) ne respecterait ni les lois Egalim, ni notre accord cadre», indique un communiqué. Dans sa saisine, l’AOP précise les «paramètres importants de la formule de prix» sur lesquels, selon elle, la médiation doit porter: «la valorisation du lait destiné aux produits de grande consommation» et «la valorisation du lait destiné aux produits industriels», l’indicateur beurre-poudre n’étant plus publié par l’interprofession. «La saisie du médiateur par Lactalis est un bon signal qui marque une reprise des discussions», estime Yohann Serreau. De son côté, l’industriel affirme dans un communiqué du 16 janvier souhaiter «un dialogue continu, serein et constructif sur le contrat» qui le lie à l’Unell.

Didier Bouville

Des centaines de tracteurs et camions agricoles ont convergé le 16 janvier vers le coeur de Toulouse, gênant la circulation et déversant paille et crottin devant certaines institutions. En fin de matinée, les agriculteurs avaient déversé du fumier devant la Cité administrative et l’Agence de l’eau Adour-Garonne, avant de se rendre place du Capitole à l’heure du déjeuner, relate la Dépêche du midi, selon qui les agriculteurs sont venus «pour défendre leurs revenus, se battre pour l’accès à l’eau ou contre la hausse des taxes». Quelque 450 véhicules sur trois convois, pour un millier de manifestants selon la préfecture, se sont rejoints dans l’après-midi près de la place du Capitole pour y faire entendre leurs protestations. Ils y sont restés jusqu’en début de soirée, avant de commencer à quitter la Ville rose, a constaté un journaliste de l’AFP. D’après la Dépêche du midi, ils ont rencontré plusieurs représentants des pouvoirs publics en fin de journée, dont Guillaume Choisy, directeur général de l’agence de l’eau Adour-Garonne: «Sur la question de l’eau, ils ont exprimé leur volonté d’avoir une année blanche sans augmentation sur 2024, ce qui a été acté» a-t-il expliqué au quotidien régional. Et d’ajouter: «Ils souhaitent également une trajectoire d’augmentation fiscale proportionnée qui sera travaillée au premier trimestre 2024 pour être présentée dans les instances d’avril 2024.»

Didier Bouville

L’alerte rouge imposant aux habitants de La Réunion de rester chez eux en raison du passage du cyclone Belal a été levée mardi 16 janvier, l’heure étant maintenant au déblaiement et à l’estimation des dégâts. Les corps de deux personnes sans domicile fixe ont été retrouvés mardi à La Réunion, portant à trois le nombre de morts sur l’île française de l’océan Indien après le passage la veille du cyclone Belal. Matériellement, le secteur de l’agriculture a été le plus touché, a précisé le président de la chambre d’agriculture de La Réunion, Frédéric Vienne. «Nous espérons qu’un arrêté de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle sera pris très vite», a-t-il déclaré. Dans un communiqué paru le 16 janvier, la FNSEA «fait état de lourds dommages parmi les productions de bananes, avec des plantations ravagées», ainsi que dans le maraîchage qui «paie un lourd tribut puisque, si les infrastructures ont été préparées pour ne pas être broyées, les productions sont anéanties». Pas encore de bilan connu pour le secteur de l’élevage. Le dernier cyclone « intense » ayant touché La Réunion – un stade que n’a finalement pas atteint Belal, moins cataclysmique que prévu – était Bejisa, aux tout premiers jours de 2014.

Didier Bouville

Les expéditions de champagne, «après trois années hors-normes», sont retombées l’an dernier à leur niveau d’avant-Covid, a indiqué le 15 janvier le CIVC (interprofession). Elles ont atteint 299 millions de bouteilles (-8,2%) en 2023, selon un communiqué. De 297,3 millions de bouteilles en 2019, les expéditions de champagne avaient chuté l’année suivante de 18%, en pleine crise sanitaire, puis rebondi de 33% en deux ans pour atteindre plus de 325 millions de bouteilles à la fin 2022. En 2023, les ventes destinées à la France ont représenté 127 millions de bouteilles (-8,2%). «Le marché national souffre davantage que les marchés d’exportation de l’inflation, qui a pesé sur les budgets des ménages tout au long de l’année», analyse le CIVC. Avec 172 millions de bouteilles (-8,2%), l’export dépasse nettement son niveau de 2019 (156 millions de bouteilles) et assure désormais plus de 57% des ventes, contre 45% il y a dix ans. «Le surstockage des distributeurs en 2022, par crainte de pénurie, explique partiellement ce recul» des expéditions vers l’étranger, d’après le Comité champagne. L’interprofession souligne que «malgré la baisse des volumes, la montée en gamme des cuvées, surtout à l’exportation, a permis à l’appellation de maintenir son chiffre d’affaires au-dessus de 6 Md€».

Didier Bouville

À l’occasion de ses vœux à la profession agricole le 15 janvier, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé que le projet de loi d’orientation et d’avenir (LOA) sera présenté à l’occasion de «l’un des deux prochains» Conseils des ministres, «sans doute». Il s’agira de celui du 24 janvier, a précisé son cabinet. Le texte devait être examiné par le Conseil d’État jusqu’en fin de semaine dernière. Après sa présentation en Conseil des ministres, il devrait être soumis au Parlement juste après le Salon de l’agriculture, d’abord au Sénat en mars, puis à l’Assemblée nationale autour de mai-juin, avait-on appris la semaine dernière d’une source proche du ministre de l’Agriculture. La promulgation de la loi pourrait donc intervenir juste avant les élections européennes, début juin – possible moment d’instabilité pour le gouvernement. Le dernier projet de texte qu’avait pu consulter Agra Presse mi-décembre incluait finalement un diagnostic d’exploitation, notamment des sols. Exit, en revanche, les mesures de soutien aux projets de stockage de l’eau, tout comme l’inscription de l’objectif de souveraineté en préambule du Code rural. À l’occasion de ses vœux à la presse, le président de la FNSEA a considéré qu’il ne s’agissait plus d’une «loi d’orientation agricole», mais plutôt d’une simple loi dédiée à l’installation et à la transmission.

Didier Bouville