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Comme il l’avait annoncé le 15 mars devant la Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale, Stéphane Le Foll a adressé le même jour un courrier au président de la Commission Agriculture du parlement européen lui demandant d’ « accompagner la mise en œuvre » de l’article 222 permettant « de limiter temporairement » la production de lait. Cosigné par le ministre de l’Agriculture belge, le courrier suggère l’organisation d’une réunion des institutions européennes et des représentants européens du secteur laitier, mais également « une nouvelle discussion » lors d’un « prochain Conseil » au sujet du « soutien financier qui pourrait être octroyé » afin que la mesure de l’article 222 soit « largement utilisée à l’échelle européenne ».

Didier Bouville

La réunion de constitution du fonds de soutien aux éleveurs porcins s’est tenue le 15 mars à la FNSEA, avec l’ensemble des acteurs de la filière porcine. Toutes les parties prenantes (éleveurs, abatteurs, transformateurs, coopératives, distributeurs etc.) étaient présentes ou représentées, et toutes se sont prononcées en faveur du fonds d’urgence qui devrait s’élever à environ 100 millions d’euros. En pied de facture, les industriels imputeront à leurs acheteurs 10 centimes le kilo, les distributeurs étant libres de répercuter ou non ce montant sur le prix au consommateur. Si des modalités restent à préciser, les producteurs conservent leurs objectifs en matière de délais, pour un premier versement fin mai et un autre fin juillet. Une saisine officielle de la Commission européenne doit être organisée dans les prochains jours via l’Autorité de la concurrence française, pour confirmer que le dispositif ne sera pas considéré comme anticoncurrentiel.

Didier Bouville

Le groupe laitier néo-zélandais, Fonterra, ne croit pas, pour cette année, à un redressement durable du prix du lait sur le marché mondial. Il vient d’ailleurs de baisser ses prévisions de prix du lait à la production à 2,72 €/kg, bonifications comprises, son niveau le plus bas depuis 10 ans. Les Néozélandais expliquent que le marché mondial est en déséquilibre depuis 18 mois, en raison de la faiblesse de la demande des deux grands importateurs mondiaux que sont la Russie et la Chine, et aussi à cause de l’augmentation de la production laitière plus vite qu’on ne le pensait. La responsabilité en revient, selon Fonterra, à l’Union européenne qui doit réagir à la baisse des prix en baissant sa production. (Source Agence Socopag)

Didier Bouville

L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) émet un avis mitigé quant aux mesures issues du Conseil des ministres européens de l’Agriculture du 14 mars. Dans un communiqué du 15 mars, l’APCA reconnaît que « certaines des mesures annoncées vont dans le bon sens » comme « l’augmentation du plafond de minimis et la dérogation provisoire aux règles de la concurrence ». De même, l’expérimentation de « l’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les produits transformés » satisfait l’APCA. Cependant elle estime que l’augmentation des volumes à l’intervention « ne suffit pas » et qu’il faut « un relèvement des prix d’intervention ». Elle craint par ailleurs les « limites » d’un Observatoire du marché de la viande.

Didier Bouville

Saluant les mesures annoncées par le Conseil des ministres de l’agriculture le 14 mars, le syndicat Jeunes agriculteurs (JA) affiche sa satisfaction sur une bonne part de ces mesures et surtout la possibilité de mettre en œuvre « des dispositifs temporaires permettant, sur base d’accords volontaires, de réguler l’offre pour le secteur laitier, via les organisations de producteurs, les organisations interprofessionnelles ou les coopératives ». Mais les JA se méfient d’une application qui ne serait que partielle de ce dispositif. Le syndicat « appelle les entreprises, coopératives ou non, les interprofessions, les organisations de producteurs, ainsi que les États membres à se mettre à la hauteur des enjeux de l’Union en mettant en œuvre de manière concertée ces dispositifs sur tout le territoire européen. Les organisations professionnelles européennes doivent aussi rapidement prendre leurs responsabilités » explique Thomas Diemer, président de Jeunes Agriculteurs.

Didier Bouville

Stéphane Le Foll veut demander au président de la Commission agricole du Parlement européen de convoquer « l’ensemble des opérateurs laitiers européens à une réunion au Parlement » a-t-il annoncé devant la Commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale le 15 mars. Ceci afin de mettre en pratique, au niveau européen, l’autorisation de la Commission européenne, concédée la veille, de déroger aux règles de la concurrence en permettant aux coopératives et entreprises privées de s’accorder sur la production et l’offre de lait. « Ce qui est important avant ça, a rajouté le ministre de l’Agriculture, c’est un accord avec l’Allemagne » ; la France et l’Allemagne étant les deux plus gros producteurs de lait européens.

Didier Bouville

« On va faire face à de nombreuses conversions », a assuré Fiona Marty, en charge des affaires européennes pour la Fnab (agriculteurs bio), lors de l’Assemblée générale de Lait bio de France (fédération nationale des groupements d’éleveurs laitiers bio), à Paris, le 15 mars. Selon la filière, la production française de lait bio augmenterait de 8% en 2017, en lien avec la « vague de conversion » depuis 2014-2015 qui se poursuit début 2016. « Ce serait encore davantage en 2018 car les conversions durent trois ans », complète Patrice Lefeuvre, président de Lait bio de France. La tendance est européenne. En 2017, les estimations tablent sur une augmentation de 25% en volume en Belgique, de 10,1% en Allemagne et de 10,2% en Autriche.

Didier Bouville

Damien Lacombe, président de la coopérative Sodiaal Union et Michel-Édouard Leclerc, président des centres E.Leclerc, ont signé le 14 mars la « charte laitière de valeurs » proposée par la Fédération Nationale des Producteurs Laitiers (FNPL). Selon un communiqué commun entre Sodiaal et Leclerc du même jour, cette charte se veut le « socle d’un cadre de négociations commerciales durables pour garantir une meilleure rémunération à l’ensemble des acteurs », notamment des éleveurs. Aussi « au travers de ce document, Sodiaal et E.Leclerc s’engagent à défendre tout au long de l’année 2016 une valeur d’équilibre du lait rémunératrice pour les éleveurs laitiers français».

Didier Bouville

« Les élus régionaux ont voté un budget de 4,5 M€ pour soutenir la filière avicole, gravement affectée par l’émergence de l’influenza aviaire dans le grand Sud-Ouest », annonce un communiqué de la région Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon, le 14 mars. Carole Delga, présidente de la région, estime que « cette enveloppe régionale, qui vient en complément des aides de l’Etat de 130 M€, manifeste (…) la volonté ferme de préserver la filière avicole. » 3 M€ sont dédiés à l’amélioration de la sécurité sanitaire. 1,5 M€ sont dédiés à la prévention des difficultés financières des élevages et des entreprises, à la formation au cours des périodes d’activités partielles et à la communication en faveur du canard et de ses produits de qualité.

Didier Bouville

Le solde du commerce extérieur français de janvier 2016 a été plombé notamment par la forte baisse des exportations de produits laitiers, a indiqué le 14 mars Agreste, l’organe statistique du ministère de l’Agriculture. Les exportations de produits laitiers ont diminué de 50 millions d’euros par rapport à janvier 2015 (- 9,3 %) « sous l’effet de la baisse des prix en lien avec le repli de la demande mondiale », explique Agreste. Les exportations de sucre ont reculé de 16 millions d’euros en raison de la baisse des quantités vendues. Les importations de produits transformés ont progressé de 58 millions € du fait des vins et spiritueux (+ 19 M€), des produits de la pêche (+ 20 M€), du tabac (+ 27 M€), du chocolat et des confiseries (+ 36 M€). Agreste mentionne également la dégradation du solde des échanges de produits bruts, principalement avec le recul des ventes de colza (- 25 millions d’euros par rapport à 2015 soit – 40,6 %) qui reculent aussi en volume (- 36,5 %).

Didier Bouville