Fil info

Plusieurs organisations du syndicalisme majoritaire (FNSEA, JA, FNO, FNB, APCA) ont demandé, à l’occasion de la réunion du groupe national loup qui s’est tenue le 24 septembre à Lyon, «la réouverture de ce plan loup pour aboutir enfin à zéro attaque des troupeaux». Les organisations demandent «la suppression de tout plafond pour les tirs de défense et de prélèvement», «une mise en œuvre simplifiée des tirs de défense renforcée (dès la 1ère attaque) et le déclenchement des tirs de prélèvement tout au long de l’année, y compris dans les cœurs de parcs nationaux», «la possibilité pour les éleveurs d’utiliser des lunettes de tir à visée thermique, aujourd’hui réservées aux seuls lieutenants de louveterie et agents de l’ONCFS», «la démultiplication de la brigade loup sur tous les territoires prédatés pour renforcer l’appui aux éleveurs» et «le refus de toute forme de conditionnalité des indemnisations des dommages du loup.» A l’occasion de cette réunion, les organisations ont également exprimé «leur totale opposition à la réintroduction des deux ourses slovènes dans les Pyrénées».

Didier Bouville

Plusieurs centaines d’agriculteurs à Valence, Avignon ou Perpignan, ont manifesté le 24 septembre contre la suppression de l’exonération des charges pour les travailleurs saisonniers, annoncée par le gouvernement dans le cadre du budget 2019. Arboriculture, maraîchage, viticulture, horticulture ou production de semences, « c’est l’avenir de pans entiers de la production agricole française qui est en jeu » si l’exonération des charges pour les travailleurs saisonniers n’est pas rétablie, a averti la, FNSEA, à l’origine de la mobilisation. A Valence, venus de la Drôme, de l’Isère et de l’Ardèche, les manifestants – 140, selon la police, 200 selon les organisateurs – ont accroché une banderole « mort à l’emploi agricole » devant la préfecture. « On demande le maintien du TODE (travailleur occasionnel/demandeur d’emploi), afin de trouver des solutions équivalentes sur le long terme. Aujourd’hui, nous n’avons connaissance d’aucune mesure concrète. On attend que l’État se mette en marche », a déclaré à l’AFP Sébastien Richaud, président des Jeunes Agriculteurs de la Drôme.

Didier Bouville

La Belgique va annoncer dans les prochains jours l’abattage de 4 000 porcs dans les élevages situés dans la zone de restrictions de 63 000 ha mise en place suite à la découverte de sangliers affectés par le virus de la peste porcine africaine (9 cas confirmés à ce jour), a indiqué le 24 septembre le ministre fédéral de l’agriculture Denis Ducarme en marge du Conseil informel des Vingt-huit en Autriche. « Je préfère prendre une telle mesure maintenant pour éviter une flambée », a-t-il précisé. Les éleveurs seront indemnisés au prix du marché et la mesure sera financée à hauteur de 50 % par la Commission européenne avec qui les autorités belges sont en train de finaliser les détails du dispositif.

Didier Bouville

Les comités régionaux porcins (CRP) de Bretagne et Pays de Loire, dont fait partie la marché du porc breton (MPB) ont annoncé dans un communiqué le 24 septembre que les prochaines séances du cadran breton «se dérouleront provisoirement, et jusqu’à nouvel ordre, en mode dématérialisé». Elles resteront «consultables en direct par internet pour les éleveurs apporteurs», précisent les CRP. Ces dernières semaines, plusieurs cotations, dont celle du 20 septembre, ont été perturbées par des mobilisations d’éleveurs. Dans leur communiqué, les CRP «condamnent les menaces et attaques personnelles de ces dernières semaines, exprimées dans l’enceinte du MPB». Elle estiment que le MPB «ne peut en aucun cas être utilisé comme une tribune politique, même en période préélectorale des élections aux chambres d’agriculture.»

Didier Bouville

La Fnsea souhaite que l’ensemble des opérateurs amont, et non uniquement les transformateurs, soit pris en considération dans l’enquête de l’Autorité de la concurrence qui vise à évaluer l’impact concurrentiel du rapprochement des enseignes de distribution. Le 16 juillet, l’Autorité de la concurrence (AC) invitait les fournisseurs à se rapprocher d’elle afin de lui faire part d’éventuelles préoccupations. «S’abstenir d’examiner la situation des agriculteurs au motif qu’ils ne sont pas en négociation directe avec la grande distribution réduirait la portée de votre analyse», alerte le syndicat dans un courrier adressé le 18 septembre à l’Autorité. Car en tant que fournisseurs des fournisseurs, les agriculteurs subissent «une répercussion en chaîne de la pression exercée par les distributeurs». La Fnsea invite également l’Autorité à enquêter auprès des organisations de producteurs (OP) qui sont des «clients directs de la grande distribution», notamment pour les fruits et légumes ou la viande. Elle alerte sur la pression exercée par les distributeurs pour obtenir des prix toujours plus bas alors que «les OP ont rarement les moyens de pouvoir exercer un contre-pouvoir».

Didier Bouville

«Je reste convaincu que nous devons apporter une solution concrète à la question des travailleurs occasionnels», a précisé Bruno Le Maire le 20 septembre lors d’une conférence de presse commune au ministère de l’Agriculture avec Stéphane Travert, à l’issue d’une réunion de restitution de la réforme de la fiscalité agricole aux parlementaires et organisations agricoles. «Si ce n’est pas le TODE, il faudra que cela soit autre chose», a ajouté l’ancien ministre de l’Agriculture de Nicolas Sarkozy, alors qu’Édouard Philippe a confirmé la veille la suppression de ce dispositif. «Je suis prêt à regarder cela avec beaucoup d’attention avec le Ministre des Finances, le Premier ministre a indiqué hier que l’on pouvait examiner des dispositifs alternatifs», a-t-il précisé. «Nous savons que ce dispositif est utile pour un certain nombre de modèles agricoles», a pour sa part ajouté Stéphane Travert alors que la suppression inquiète les filières agricoles (arboriculture, maraîchage…) les plus utilisatrices de main-d’œuvre saisonnière. « Le Premier ministre nous a demandé de réunir des groupes de travail avec des organisations syndicales et des filières pour trouver des outils qui permettront de répondre aux inquiétudes des différentes professions », a-t-il encore indiqué.

Didier Bouville

L’État souhaite « formaliser d’ici l’été prochain » les missions des chambres d’agriculture «dans le cadre d’un contrat d’objectifs», ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, a indiqué le Premier ministre dans son discours à l’issue de la Convention 2018 des chambres d’agricultures, récemment à Paris. «Nous souhaitons revoir le maillage et les missions des chambres d’agricultures», a ainsi déclaré le chef du Gouvernement en précisant que le futur contrat devra clarifier les «activités d’expérimentation, de conseil, de diffusion» des chambres et «leur articulation avec celle des autres organisations professionnelles». Les discussions sur les modalités du contrat auront lieu «au tout début du prochain mandat», précise Claude Cochonneau, le président de l’APCA, alors que les élections des chambres auront lieu en janvier prochain. «Nous sommes prêts à discuter avec les pouvoirs publics», ajoute-t-il jugeant que les chambres «n’ont pas rougir» du travail effectué. «On peut s’engager sur des principes mais on a besoin de souplesse dans la mise en œuvre. Nos missions sont complexes sur une grande diversité de territoires», détaille-t-il.

Didier Bouville

«Mon rôle, c’est de mettre la pression sur l’ensemble des opérateurs pour que l’on puisse réussir cette négociation», a déclaré Stéphane Travert lors d’une conférence de presse le 18 septembre. Aux reproches des syndicats dénonçant l’absence de sanction en cas de défaut des interprofessions dans l’élaboration des indicateurs de coûts de production et de prix, le ministre de l’Agriculture assure disposer de leviers de pression: la reconnaissance même des interprofessions qui se fait par arrêté ministériel et l’extension par les pouvoirs publics des accords interprofessionnels. «Sur le sujet des indicateurs, nous sommes allés au bout de ce que nous pouvons faire en droit, a-t-il tranché. L’essentiel du texte est calé.» Sans dévier de sa ligne directrice, il a rappelé que l’OFPM et le médiateur des relations commerciales pourront venir en appui des interprofessions pour les aider à élaborer et diffuser les indicateurs prévus par le projet de loi. «L’Etat ne fixe pas de prix plancher», a-t-il répété.

Didier Bouville

Dans un communiqué de presse du 18 septembre, le ministère de l’Agriculture annonce la reprise de la commercialisation des poudres de lait infantile fabriquées par Lactalis sur son site de Craon, à l’origine du scandale du lait contaminé à la salmonelle. « Les conditions sont aujourd’hui réunies pour autoriser la mise sur le marché des poudres de lait infantile », affirme le ministère. Cette reprise reste toutefois conditionnée à la transmission régulière de tous les résultats du plan d’autocontrôle au service du préfet et à l’obligation d’information immédiate de toute détection de salmonelle, que ce soit sur les produits ou sur l’environnement. Le préfet de la Mayenne avait autorisé la reprise des activités de séchage et de conditionnement mais sans commercialisation le 4 juillet dernier. « Au cours de ces deux derniers mois, l’entreprise Celia, largement réorganisée, a mis en œuvre un plan d’autocontrôle renforcé sur les produits et l’environnement, afin de valider son nouveau plan de maîtrise des risques sanitaires » explique le ministère. Des inspections inopinées des services de l’État ont également été réalisées et se poursuivront.

Didier Bouville

La Commission européenne a adopté le 19 septembre des dérogations sur certaines règles de verdissement pour soutenir les agriculteurs touchés par la sécheresse de l’été, en leur permettant notamment d’augmenter leurs ressources en fourrage pour le bétail. Ces dérogations ont déjà été présentées en août aux Etats membres. Il s’agit de la possibilité de considérer les cultures d’hiver, normalement semées en automne pour les récoltes/le pâturage, comme des cultures intermédiaires (ce qui est interdit par les règles en vigueur) si elles sont utilisées pour des pâturages ou pour produire du fourrage ; la possibilité de ne semer qu’une seule espèce de cultures intermédiaires (et non un mélange de variétés comme ce qui est normalement exigé) si ces dernières servent de pâturage ou pour du fourrage ; la possibilité de réduire la période obligatoire de présence des cultures intermédiaires (actuellement de 8 semaines) afin que les cultivateurs puissent semer leurs cultures d’hiver à temps après ces cultures ; et l’extension à la France de la dérogation (accordée auparavant à certains pays) concernant l’utilisation des terres en jachère pour nourrir les animaux. Ces décisions s’appliquent de manière rétroactive. La décision sur les avances de paiement sera également adoptée avant le début de la période de paiement qui commence le 16 octobre.

Didier Bouville