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Le groupe Lactalis, touché en 2017 par le scandale éponyme sur son activité de lait infantile, a dégagé un bénéfice net en repli en 2017, à 387 millions d’euros, contre 406 millions un an plus tôt, a indiqué Emmanuel Besnier, président du groupe lors d’une conférence de presse restreinte, rapporte l’AFP. A la perte d’exploitation due à l’arrêt de l’usine de Craon, se sont ajoutés 12 millions d’euros de travaux investis par le groupe dans l’usine, ainsi que les indemnisations (remboursement de boîtes de lait infantile pour les enfants qui n’ont pas été touchés et indemnisations des 25 familles de bébés qui ont été atteints de salmonellose et qui se sont adressées au groupe). De plus, les ventes de l’année 2018, non encore consolidées, seront plombées par les changes, notamment en Turquie et au Brésil, qui s’ajouteront à l’impact de la crise sur la nutrition infantile. Le groupe qui a une forte politique de croissance externe (8 acquisitions réalisées en 2018), avait une dette nette de 3,2 milliards en 2016 et 4 milliards en 2017. «Nous sommes une entreprise qui fait beaucoup de croissance et la famille a décidé de réinvestir le cash-flow de l’entreprise. Mais nous finançons également la croissance par de la dette», a expliqué M. Besnier.

Didier Bouville

Suite à des «signalements» de propositions d’interventions ou d’envois de supports d’associations se revendiquant du véganisme ou de l’anti-spécisme, en particulier L214, la DGER (ministère de l’Agriculture) et la DGES (ministère de l’Education nationale) ont adressé un courrier, daté du 17 janvier, aux chefs d’établissements scolaires, pour leur recommander de les rejeter. Le courrier met en avant que les contenus doivent avoir été «élaborés en lien avec l’éducation nationale» et s’appuyer sur le programme national de l’alimentation (PNA) et le plan national nutrition santé (PNNS). Ce qui n’est pas le cas de L214, assure le courrier. De plus, les chefs d’établissement doivent «privilégier» des associations «conventionnées ou agréées par l’éducation nationale au niveau national ou académique», ce qui n’est pas non plus le cas de L214. Le sujet avait notamment été porté par la Coordination rurale ces derniers mois, qui souhaitait l’exclusion de l’association.

Didier Bouville

Après la découverte de la présence fortuite d’OGM dans trois lots de semences de colza DK Exception suite à des contrôles de la CGCCRF, la FOP (fédération des producteurs d’oléagineux et de protéagineux) et la FNSEA demandent des garanties pour protéger les centaines de producteurs concernés par la destruction obligatoire de plusieurs milliers d’hectares et pour l’ensemble de la profession qui risque de subir les conséquences négatives de cet évènement. Pour que le protocole d’accord prenne en compte l’ensemble des conséquences pour les producteurs, le conseil d’administration de la FOP demande à Dekalb de s’engager à indemniser les producteurs à hauteur de leurs pertes réelles immédiates, et que l’indemnisation soit également prévue dans les années futures si les conséquences venaient à perdurer ; de s’engager « dans un protocole national global, transparent et commun, complété d’une déclinaison tenant compte des contextes spécifiques et validé par les représentants des producteurs, des organismes stockeurs, des instituts techniques, des distributeurs », et de s’engager « à suspendre toute approche individuelle tant qu’un tel cadre, applicable à l’ensemble des producteurs et affirmant leurs droits pour l’avenir, ne sera pas établi ». La FOP et la FNSEA rappellent par ailleurs « l’excellence de la production française de semences qui fait l’objet de protocoles extrêmement stricts et fiables ».

Didier Bouville

François Maudin, agriculteur en Vendée, a été élu président de l’Association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad), lors de son assemblée générale, organisée le 5 février à Genech (Nord). Il remplace à ce poste Benoit Lavier, président depuis 2011. « Ma priorité est de faire reconnaitre l’agriculture de conservation des sols comme une agriculture durable auprès des professionnels et du grand public », a-t-il indiqué à Agra Presse. Il souhaite par notamment travailler sur la « valorisation », via la création d’une marque dans les prochains mois. Un groupe de travail a par ailleurs été constitué sous l’égide du ministère de l’Agriculture, afin de créer des « indicateurs de résultat » adaptés à l’agriculture de conservation, pour la mise de place de paiements pour services environnementaux (PSE), dans le cadre de la future Pac. Il a également notifié son intention de travailler « avec les instituts techniques », sur la question du désherbage, pour identifier les « situations d’impasse ».

Didier Bouville

«Un peu plus de 30%» des surfaces en grandes cultures et viticulture seraient aujourd’hui couvertes en assurance multi-risques climatiques, a indiqué François Schmitt, vice-président de Groupama dans une conférence de presse le 5 février. L’année dernière, ce chiffre atteignait 26% en grandes cultures et 25% en viticulture. «Pour la première fois, les surfaces en viticulture seraient à quelques dixièmes de pourcent plus développées qu’en grandes cultures» notamment à la suite des épisodes de gels sur vignes en 2017, a précisé François Schmitt. L’assureur a par ailleurs regretté la non-application en France de l’abaissement du seuil de déclenchement de l’assurance climatique permis par le règlement européen Omnibus. «Cette mesure permettrait d’arriver au doublement des surfaces couvertes. On estime que 60 à 65 % des surfaces devraient être couvertes pour dire que l’agriculture française est véritablement résiliente», a précisé Jean-Yves Dagès, le président de Groupama. En 2018 le groupe a versé 187 M€ d’indemnisations au titre de l’assurance climatique, notamment pour des dommages liés à la grêle (41%) ou à la sécheresse (23%), pour 220 M€ de primes. L’activité n’est toutefois «pas équilibrée» et reste portée par les autres activités du groupe, le montant des indemnisations ne prenant pas en compte les frais de gestion. Depuis 2005 et le lancement de sa première offre d’assurance climatique « Groupama a versé 2,4 Mrds € d’indemnisation pour 2,5 Mrds € de primes », a d’ailleurs précisé Delphine Letendart, directrice du marché agricole du groupe.

Didier Bouville

Le collectif Commerce équitable France a publié, le 31 janvier, une étude, réalisée par le Basic, évaluant les effets du commerce équitable origine France sur la rémunération des producteurs et sur la transition agroécologique. L’étude se base sur deux études de cas, tous deux bio: Biolait et la Ferme de Chassagne. Partant du postulat de « non-durabilité de l’agriculture », l’étude conclut que le Commerce équitable origine France est « un outil qui a un fort potentiel de réponse aux enjeux de durabilité du secteur agricole ». Car, économiquement, il permet « aux systèmes en agriculture biologique de se prémunir contre les aléas économiques ». En effet, il « garantit des prix planchers rémunérateurs calculés à partir des coûts de production et un engagement sur la durée permettant une visibilité et une stabilité financière » ; ce qui n’est pas le cas dans une filière bio classique. Environnementalement, il « participe au maintien et au développement de systèmes de production qui ont moins d’impacts négatifs sur l’environnement et qui contribuent à atténuer les effets du changement climatique ». De plus, d’un point de vue de la consommation, il « enrichit et diversifie l’offre de produits liés à des régimes alimentaires moins carnés et moins émetteurs en gaz à effet de serre ». Enfin, commercialement, il « soutient la structuration de filières basées sur la coopération des acteurs ».

Didier Bouville

A l’occasion du congrès de la Section nationale des fermiers et métayers (SNFM), organisé le 30 et le 31 janvier aux Sables-d’Olonne, les représentants FNSEA des bailleurs ruraux (SNPR) et des fermiers ont rappelé leur volonté de «travailler ensemble à un consensus», en vue d’une position commune du syndicat majoritaire sur la réforme du statut du fermage, dans la perspective d’une future loi foncière en 2020. Plusieurs réunions sont prévues en février entre les deux sections, pour une échéance en mars. La SNFM appelle à une réforme «globale» du statut du fermage, dans le but d’accorder «plus de liberté au bailleur» et «davantage de sécurité au fermier», fustigeant le développement du «travail à façon intégral» et des «friches».

Didier Bouville

Une équipe d’experts européens a entamé le 4 février sa mission en Pologne après qu’un cas d’abattage illégal de boeuf, exporté dans plusieurs pays de l’UE, a été révélé par les médias. «L’audit est mené ici, à l’Inspection générale vétérinaire. Dans les prochains jours, il sera poursuivi sur le terrain», pour s’achever vendredi, a déclaré à la presse le chef des services vétérinaires polonais Pawel Niemczuk. Selon une porte-parole de la Commission européenne, Anca Paduraru, le rapport des inspecteurs sera prêt d’ici un mois. L’affaire a été révélée par la chaîne de télévision privée TVN24, dont un journaliste s’est fait embaucher par un petit abattoir dans la région d’Ostrow Mazowiecka, dans le nord-est de la Pologne. L’enquête journalistique a révélé que des marchands proposaient par petites annonces d’acheter des vaches malades, pour un prix très inférieur à celui des animaux sains. La Pologne a immédiatement fermé l’abattoir en question. Selon M. Niemczuk, l’expertise de la viande saisie avait cependant démontré qu’elle ne présentait aucun danger pour la santé des consommateurs. Au total 2,7 tonnes de viande polonaise provenant de cet abattage illégal ont été exportées, outre ces deux pays, vers l’Allemagne, la Finlande, la Hongrie, l’Estonie, la Roumanie, la Suède, la France, l’Espagne, la Lettonie, la Lituanie, le Portugal, la Slovaquie et la République Tchèque, selon la Commission européenne.

Didier Bouville

Questionné sur la chaîne de télévision CNews, le 1er février, à propos d’une éventuelle découverte récente dans des entreprises françaises de «viande (bovine) avariée» en provenance d’un abattoir polonais, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a confirmé l’information, dont il aurait pris connaissance «avant hier soir», et précisé que la fraude concernait «neuf entreprises» pour une quantité de 795 kg. «C’est une fraude terrible, une fraude économique, une fraude sanitaire d’un abattoir polonais», a expliqué le ministre. Didier Guillaume a précisé que les entreprises françaises avaient été «dupées». Plus tard dans la journée, le ministère de l’Agriculture a précisé que 500 kilogrammes en avaient été retrouvés et détruits, 150 kilogrammes vendus à des consommateurs, en boucherie notamment, et 145 kilogrammes restaient à retrouver, ce qui est maintenant chose faite. Le 3 février, la ministre française des Affaires européennes a confirmé que la viande provenait de Pologne où un reportage diffusé le 26 janvier sur une chaîne de télévision polonaise avait soulevé des craintes sur l’état sanitaire de la viande bovine commercialisée dans le pays: «Ça arrive maintenant en Pologne, c’est une raison de plus pour vouloir une Europe plus efficace. Nous demandons une force d’inspection sanitaire».

Didier Bouville

Dans un communiqué du 31 janvier, la Fnab (agriculteurs bio) invite la France et l’Europe à empêcher «l’industrialisation des élevages biologiques», alors que les États membres et la Commission négocient sur les nouvelles règles de production qui devront s’appliquer à partir de 2021. L’organisation estime que «le brouillon actuellement proposé» par la Commission remet «en cause les modèles d’élevage» de l’agriculture bio. Selon la Fnab, cette proposition «risque de tuer les exploitations avec un modèle de production cohérents» avec ses «principes», et notamment les «petits élevages de volailles de chair» et les «élevages de porcs sur paille». La Fnab appelle la France à «s’opposer» à la proposition de la Commission et à «maintenir le cap d’un règlement biologique ambitieux et exigeant, nécessaire pour maintenir la confiance dans nos filières bio».

Didier Bouville