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Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a remis, le 8 octobre à l’Académie d’Agriculture de France, les trois prix aux lauréats du concours Graines d’Agriculeurs co-organisés par Terres Innovantes et le fonds de dotation des Jeunes agriculteurs. L’édition 2020 était axée sur la thématique de la communication et de la pédagogie et s’adressait à tous les agriculteurs installés entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2018. Ont été récompensés : Adrien Gannac arboriculteur et producteur d’agrumes à Menton (06) qui est lauréat du grand public ; Tiphaine Chatal, polyculture et éleveuse de vaches laitières dans le Morbihan (56) et Muriel Landat-Pradeaux, viticultrice en Dordogne (24). Ces trois talents ont remporté une dotation de 3 000 € pour les aider dans leur projet. Un « coup de cœur du jury » a été décerné à Lucie Gantier, éleveuse de volailles en Vendée (85) « pour son activité sur Twitter et YouTube ». Une cinquantaine de jeunes agriculteurs avaient concouru et dix finalistes avaient été retenus.

Didier Bouville

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a obtenu le prix Nobel de la paix 2020 a annoncé le Comité Nobel le 9 octobre. Le PAM est « récompensé pour ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre », a annoncé Berit Reiss-Andersen, présidente du comité Nobel. Le PAM, organisme de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), a son siège à Rome (Italie). Il a distribué en 2019, plus de 15 milliards de rations à 97 millions de personnes, ce qui représente en affrètement, l ‘équivalent de 5 600 camions par jour. Il est à noter que la malnutrition touche dans le monde plus de 800 millions de personnes. Si les conditions sanitaires le permettent, le directeur exécutif du PAM, David Beasley (États-Unis), se rendra le 10 décembre à Oslo (Norvège) pour y recevoir le prix : une médaille d’or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises (près de 950.000 euros).

Didier Bouville

Dans différents entretiens avec les médias français et européens, le Secrétaire d’État américain à l’Agriculture, Sonnie Perdue, a jugé que la stratégie agricole de l’Union européenne est « protectionniste (…) Chaque nation souveraine a le droit de déterminer les cadres et réglementations pour son alimentation et ses productions agricoles (…) mais si vous tentez d’imposer ces normes dans le commerce international, cela devient très problématique », a-t-il déclaré. Pour lui, le Green Deal et ses déclinaisons que sont « Biodiversité 2030 » et « Farm to Fork », est « une politique très regrettable qui affectera le commerce international et la production alimentaire mondiale (…) Ce pacte vert conduira au protectionnisme, j’en ai bien peur (…) car il ne sera pas compétitif », a estimé Sonnie Perdue. Interrogé sur une éventuelle saisine de l’Organisation mondiale du commerce par les États-Unis contre l’Europe sur ce Green Deal, il a répondu : « Cela reste à voir, je n’aime pas agiter des menaces ».

Didier Bouville

Dans un communiqué de presse publié le 9 octobre, la Fédération du Négoce Agricole (FNA) indique avoir lancé 110 projets d’investissements « dans le cadre du plan de relance pour un total de 126 millions d’euros ». « Cette première salve d’investissements est fortement axée sur la performance des filières, que ce soit par la modernisation des outils de production, par le développement d’activités à forte valeur ajoutée, et par la transition agroécologique », poursuit le communiqué. La FNA entend accélérer cette transition « au service d’une alimentation saine, sûre, durable, locale et de qualité pour tous ». Pour Antoine Pissier, président de la FNA, « la transition agroécologique ne doit cependant pas se faire au détriment de la performance de nos filières mais bien en complémentarité. Concilier les deux notions sera une des clés de réussite de la transformation de notre secteur », a-t-il conclu. La FNA regroupe 300 entreprises du négoce agricole qui, notamment, collectent les grains produits par 300 000 clients agriculteurs.

Didier Bouville

Une gouvernance plus large est désormais en place au Gnis (interprofession des semences et plants), qui a encore émis le souhait, le 8 octobre, de «s’ouvrir à des nouvelles parties prenantes». Il s’agit de devenir «l’interprofession de toutes les formes et tous les usages de semences et plants», a déclaré le président reconduit François Desprez. Le Gnis avait annoncé le 28 août ouvrir la porte à la Confédération paysanne, à la Coordination rurale et aux Jeunes Agriculteurs, qui peuvent intégrer le conseil d’administration à la suite d’un décret. C’est chose faite pour JA. La CR et la Conf’ n’ont «pas encore désigné leur représentant», selon lui. Reste au nouveau conseil d’administration à prendre contact avec les trieurs à façon, les réseaux de semences paysannes et fermières pour définir les modalités de leur participation au Gnis, a indiqué François Desprez. Cette «ouverture» de l’interprofession s’est déjà traduite par des travaux sur la bio auxquels ont été conviés notamment l’Itab (institut technique) et la Fnab (agriculteurs bio), a signalé le vice-président Pierre Pagès. Plus largement, le Gnis manifeste aussi la «volonté d’une ouverture vers la société». L’interprofession a un rôle à jouer pour «améliorer l’image de l’agriculture», selon François Desprez.

Didier Bouville

Lors de l’examen en commission des Finances le 7 octobre du projet de loi de finances (PLF), les députés ont rejeté deux amendements visant à réduire le taux de TVA à 5% pour les produits certifiés agriculture biologique. Cette disposition, selon le député Les Républicains Julien Dive, aurait permis «développer l’accessibilité au bio à tous et notamment aux plus modestes». «Afin de mettre un taux plus réduit que 5%, il faudrait un débat européen sur le taux pour les produits bios», estime Julien Dive. Les députés ont également rejeté une baisse de la TVA à 5,5% sur les produits vendus en vrac et l’application d’un taux super réduit à 2,1% pour les denrées issues de circuits courts. «Le problème des baisses TVA, c’est qu’elles ne se répercutent pas sur le prix au consommateur», a déploré Eric Woerth, président (LR) de la commission des Finances, en réponse aux nombreux amendements demandant une baisse de TVA.

Didier Bouville

Introduisant la conférence Stratégies commerciales du magazine LSA le 7 octobre, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé qu’il confiait à l’ancien patron de Système U, Serge Papin, une mission relative à la «répartition de la valeur» dans les filières agroalimentaires. Ce thème fait référence à l’atelier 5 des Etats généraux de l’alimentation (EGA) que Serge Papin avait co-présidé avec François Eyraud (DG produits frais chez Danone) fin 2018. «L’objectif est de continuer à faire vivre la dynamique de l’atelier 5 des EGA consacré à la répartition de la valeur», a déclaré le ministre, selon LSA. Selon le cabinet de Julien Denormandie, M. Papin aura pour mission de réaliser un «bilan» de l’atelier 5 et de ses déclinaisons dans la loi, d’«identifier les meilleurs pratiques nationales ou locales» et d’«effectuer des recommandations». La lettre de mission doit encore être finalisée.

Didier Bouville

La société Comexposium, premier organisateur français de salon et l’un des leaders mondiaux de l’organisation d’événements professionnels et grand public, a annoncé que les holdings du groupe et Comexposium SAS avaient sollicité, du tribunal de commerce de Nanterre, l’ouverture d’une procédure de sauvegarde. Cet acte de gestion permet de geler les créances en cours de ces sociétés, la réorganisation de leur passif et donne du temps pour passer une conjoncture extérieure défavorable. La procédure « doit permettre à ces sociétés de préserver leur capacité à soutenir une reprise rapide de l’activité, dès que les conditions sanitaires le permettront », indique Comexposium dans un communiqué. Contraint d’annuler ou de reporter la plupart des manifestations qu’elle prévoyait d’organiser en 2021, comme le SIAL ou le SIMA (reportés à 2022), l’entreprise, à qui est également confiée l’organisation du SIA prévoit une chute considérable de son chiffre d’affaires pour cette année.

Didier Bouville

L’association Euro-Toques France, co-présidée par les chefs Michel Roth, Meilleur ouvrier de France et Bocuse d’Or 1991 et Guillaume Gomez, chef du Palais de la République et également Meilleur ouvrier de France, a lancé une pétition en faveur d’un élevage de qualité et contre la viande issue de cellules souches. « Nous nous devons de préserver un écosystème paysagé et valoriser un modèle d’élevage fait de petites exploitations avec des animaux élevés au pré qui favorise le bien-être animal, la montée en gamme, le respect des savoir-faire, la maturation de la viande, l’art de la découpe … tout en refusant la « viande » de laboratoire issue de cellules souches », a expliqué le cuisinier Michel Roth. « En tant que chefs, il est important d’être plus présents dans le domaine public et communiquer davantage sur l’importance de consommer de la viande de meilleure qualité, quitte à en consommer moins. » Dans la présentation de leur pétition, les chefs Euro-Toques France invitent les citoyens à s’interroger sur l’impact environnemental, nutritionnel et sanitaire des viandes issues de laboratoires.

Didier Bouville

«Il faut des États généraux de l’alimentation chaque année», a demandé Emmanuel Faber, p.-d.g de Danone lors de son audition le 7 octobre par les députés de la Commission des affaires économiques. «C’est en remettant les citoyens et les parties prenantes autour de la table pour déterminer ce qu’est le projet alimentaire que nous allons finir par nous apercevoir que, en effet, 350 euros la tonne de lait ce n’est pas assez pour prévoir l’avenir et il y a d’autres filières qui souffrent encore plus que le lait aujourd’hui». L’objectif est de repenser le modèle agricole et alimentaire à la fois au niveau environnemental mais aussi économique. «Mis en place sur cinquante ans au minimum, peut-être 100, nous n’allons pas en sortir du jour au lendemain mais c’est un tournant que nous devons prendre», espère-t-il.«Le problème, c’est que nous ne payons pas en moyenne le véritable coût de l’alimentation en France», déplore ce soutien à une transition agroécologique forte. Il a par ailleurs défendu un modèle agricole «régénératif» pour les sols.

Didier Bouville