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«La Fnec appelle transformateurs et distributeurs à poursuivre la dynamique positive des EGA pour la filière caprine», écrit le syndicat des éleveurs de chèvres dans un communiqué du 19 novembre. Si la Fnec convient d’un «bilan positif des négociations commerciales début 2020», elle observe que «tous les engagements pris n’ont pas été tenus, notamment sur le prix d’achat des fromages de chèvre en MDD, sous prétexte de vouloir préserver le pouvoir d’achat des Français dans le contexte de crise sanitaire liée au Covid-19». Alors, pour les nouvelles négociations commerciales annuelles entre la distribution et ses fournisseurs, le syndicat rappelle que seul un prix de 790 €/1000 litres permettra de couvrir les coûts de production et de rémunérer le travail des éleveurs.

Didier Bouville

Critiqué pour sa gestion de la crise du Covid qui a touché les élevages de visons, le ministre de l’Agriculture danois, Mogens Jensen, a démissionné le 18 novembre. C’est à sa demande que les autorités danoises avaient été contraintes au début du mois de novembre à abattre la totalité des visons élevés au Danemark, soit environ 17 millions de bêtes. Cette décision avait été prise en raison, « d’une mutation du Covid-19 » qui pourrait « réduire l’efficacité d’un futur vaccin chez les humains infectés par des variations du coronavirus chez le vison ». Mogens Jensen a reconnu que sa décision n’avait pas de base légale. En effet, la législation danoise ne permet pas d’imposer l’abattage d’animaux en dehors des zones de concentration de bêtes malades. L’abattage de ces millions de visons équivaut à la fermeture de facto de l’industrie du vison du pays pendant plusieurs années. Les éleveurs, effondrés par cette décision recevront une indemnisation complète pour l’abattage, les médias danois laissant entendre que cela pourrait coûter jusqu’à 5 milliards de couronnes danoises (672 millions d’euros). Estimant par ailleurs qu’il n’avait plus la confiance des parlementaires danois, Mogens Jensen a donc décidé de démissionner.

Didier Bouville

Par un amendement au projet de loi de finances (PLF) pour 2021, adopté le 13 novembre en séance publique, les députés ont prolongé le crédit d’impôt de 3500 € accordé aux exploitations agricoles certifiées en agriculture biologique. «La prorogation de ce dispositif, qui constitue un outil efficace de soutien au mode de production agricole biologique, apparaît non seulement nécessaire, mais aussi parfaitement cohérente avec les ambitions du gouvernement», estime Laurent Saint-Martin, rapporteur général du texte, dans les explications accompagnant son amendement. Cette fiscalité avantageuse, poursuit-il, «s’inscrit également dans le cadre du programme Ambition bio 2022», qui prévoit 20% de surfaces certifiées en 2022. À l’échelle des exploitations, le crédit d’impôt prévu pour la bio demeure supérieur aux 2500 € prévus pour les fermes certifiées HVE. Par un communiqué du 10 novembre, la Confédération paysanne avait demandé aux députés de ne pas adopter l’amendement prévoyant le crédit d’impôt HVE dans le cadre du PLF 2021, dénonçant «une certification qui n’a que l’apparence de la transition agroécologique».

Didier Bouville

«Le ministre et les Régions ont convenu de définir ensemble un plan d’action pour les zones intermédiaires», indiquent le ministère de l’Agriculture et Régions de France dans un communiqué diffusé le 16 novembre après le Comité Etat-Régions du 13 novembre. Annoncé début octobre par Julien Denormandie, ce plan visera à «dégager de manière collective les accompagnements les plus adaptés», en 2021-2022 (via notamment le 2d pilier de la Pac), puis en 2023-2027 (nouvelle Pac), précise le communiqué. Les Régions et le gouvernement «partagent un intérêt fort» sur ce sujet des zones intermédiaires, dont certaines sont «au bord de la rupture», d’après Hélène Aussignac, conseillère Agriculture à Régions de France. Depuis 2014, les producteurs de grandes cultures des zones intermédiaires peuvent notamment émarger à une MAEC (mesure agroenvironnementale et climatique) qui leur est dédiée. Mais «seulement 150 agriculteurs, dont, la moitié dans un seul département» en ont bénéficié. «Pour les Régions, la question ne se résume pas à cette seule MAEC», affirme Hélène Aussignac, évoquant un «équilibre» à trouver entre notamment «le second pillier, l’accès aux éco-schémas, l’accompagnement de la diversification et l’ICHN».

Didier Bouville

A l’occasion d’une conférence de presse commune, le 18 novembre, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, et le président des Jeunes agriculteurs (JA), Samuel Vandaele, ont lancé un appel aux Français à continuer de consommer les produits traditionnels des fêtes de fin d’année (ex. chapons, dindes, foie gras), alors que des restrictions sont craintes pour les rassemblements familiaux sur cette période. «J’appelle les Français à garder ces traditions chevillées au corps et à conserver une place dans leurs budgets pour ces produits», a déclaré Christiane Lambert. Le syndicat a par ailleurs sollicité les industriels et artisans de la filière volaille pour qu’ils adaptent leurs formats à des réunions familiales plus restreintes. C’est un «appel au patriotisme gastronomique», poursuit Samuel Vandaele. Un appel qui «rejoint la campagne Plus près de vous et de vos goûts», lancée par le ministre de l’Agriculture, pour la mise en avant des produits «frais et locaux» en grandes surfaces. Les deux syndicats ont par ailleurs souligné la «réactivité» et «l’écoute» de Julien Denormandie durant cette crise. Celui-ci sera d’ailleurs présent, le 19 novembre, auprès de l’interprofession InterBeaujolais, pour lancer la campagne du Beaujolais nouveau.

Didier Bouville

Selon les chiffres de l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF), la récolte de miel devrait atteindre entre 18 000 et 20 000 tonnes cette année, malgré les épisodes climatiques qui ont pu impacter les miellées. Selon l’UNAF si les récoltes de colza ont été « plutôt généreuses », celles des châtaigniers « bonnes mais irrégulières » et celle des forêts « quasi-nulles », les récoltes de printemps (romarin, thym, bruyère blanche ou garrigue) « ont été des plus faibles ». Il n’en reste pas moins que la récolte 2020 a doublé en comparaison de l’année 2019 (10 000 t) et affiche un score supérieur à celui de 2018 (15 000 t). Cependant, la récolte française ne suffit pas à couvrir la consommation intérieure (40 000 t/an) environ, nécessitant le recours aux importations (plus de 30 000 t/an). Quant aux exportations, elles restent très faibles : environ 5 000 t/an. Rappelons qu’en 2015, l’Union européenne a publié une étude révélant que sur 1 200 miels d’importation, plus de 30 % présentait un caractère frauduleux !

Didier Bouville

Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a annoncé le 17 novembre le lancement des premiers dispositifs agricoles et alimentaires du plan « France Relance » pour un montant de 455 millions d’euros (M€) sur les 1,2 milliard d’euros (Md€) prévus dans le volet agricole. Parmi ces 455 M€, une enveloppe 135 M€ aidera « à la conversion des équipements pour doter les agriculteurs de matériels plus performants en matière environnementale ». Une autre de 70 M€ permettra aux agriculteurs d’investir dans des matériels de prévention des aléas climatiques et une troisième, dotée de 50 M€ et dédiée au plan de structuration des filières agricoles et agroalimentaires « permettra de soutenir des projets de développement (…) et d’accélérer la transformation de ces secteurs et la recherche de valeur ajoutée », indique le communiqué du ministère. Par ailleurs, un dispositif de 130 M€ soutiendra spécifiquement la modernisation des abattoirs avec trois objectifs principaux :

– améliorer la protection des animaux et le respect des réglementations sanitaire et environnementale,

– renforcer la compétitivité des filières et participer au maintien de l’emploi à moyen terme au travers de la modernisation des outils d’abattage ;

– et enfin, former à la protection animale.

Le ministère précisera prochainement deux dispositifs faisant partie du plan protéines végétales doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros : le volet « structuration des filières protéines végétales » et l’aide à l’investissement dans des équipements spécifiques permettant la culture, la récolte et le séchage d’espèces riches en protéines végétales et dans des semences de légumineuses fourragères. Des guichets « seront lancés entre fin novembre 2020 et début janvier 2021, et resteront ouverts en continu en 2021 et 2022 », indique le communiqué.

Didier Bouville

Selon un sondage publié le 17 novembre, « 49 % des Français envisagent de moins dépenser pour le repas et la nourriture (pendant les fêtes), alors que 43 % prévoient de dépenser autant. » Ils sont 6 % à déclarer qu’ils vont dépenser plus qu’en 2019 pour le repas et la nourriture. C’est chez les 35-49 ans (53 %), les femmes (52 %) et les personnes âgées (50%) que cette tendance est la plus forte. Ce sondage réalisé auprès de 1 009 personnes les 12 et 13 novembre, par OpinionWay-Square pour le compte des Echos et de Radio Classique, indique que les économies seront à l’ordre du jour. « Cette tendance à l’économie est largement partagée par toutes les catégories de la population. Mais si les plus âgés comptent dépenser moins en déplacements (64 % des personnes âgées de 65 ans et plus contre 55 % des moins de 25 ans) ou en nourriture (50 % contre 43 %), ce sont eux également qui réduiront le moins leurs dépenses en cadeaux (40 % contre 50 % de plus jeunes) », indique l’enquête. Elle précise par ailleurs que 48 % des sondés se sentent gênés et même très gênés par la fermeture des restaurants. Ils sont aussi 90 % à estimer que la crise sanitaire actuelle aura un impact sur les petits commerces de proximité et qu’elle avantagera les grands acteurs d’Internet. Ils sont également 65 % à déclarer qu’ils iront « soutenir davantage les commerces indépendants pour vos achats de Noël ».

Didier Bouville

Dans un communiqué du 17 novembre, la Fédération Nationale des Entrepreneurs du Territoire (FNEDT) « appelle les députés à voter pour l’exonération de cotisations sociales patronales des saisonniers agricoles au sein des entreprises de travaux agricoles et forestiers (ETARF) » pour les travailleurs occasionnels demandeurs d’emploi agricoles (TODE). En effet, cette exonération avait été supprimée dans un premier temps, par le gouvernement. Celui-ci avait alors fait part de son intention de la supprimer définitivement pour tous les employeurs agricoles dans les deux ans à venir. Mais un amendement du Sénat a permis de rétablir ce dispositif TODE lors du passage du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2021) au Palais du Luxembourg. « Cette décision est essentielle à la compétitivité et à l’emploi pour les 21 000 entreprises de son secteur », indique le communiqué de la Fédération. « Ce n’est pas en opposant artificiellement les uns aux autres que notre pays regagnera des parts de marchés agricoles en Europe et que s’amélioreront les conditions d’emploi des 84 000 travailleurs saisonniers des entreprises de travaux agricoles, forestiers et ruraux », a rappelé le président de la FNEDT, Gérard Napias.

Didier Bouville

Lors d’un Comité Etat-Régions le 13 novembre, le ministère de l’Agriculture et Régions de France «se sont accordés sur le maintien pour 2022, dernière année de la transition, du taux de transfert du premier pilier de la Pac vers le Feader (2nd pilier, NDLR), au niveau de 7,53%», indique un communiqué commun le 16 novembre. Lors de cette réunion, l’Etat et les exécutifs régionaux ont aussi «acté la répartition des enveloppes 2021 et 2022 du Feader entre les Régions», (hors ICHN, prédation et assurance récolte) sur la base de la proposition des Régions. «Le montant global annuel du Feader alloué aux Régions est (…) en augmentation d’un tiers par rapport à l’enveloppe moyenne 2014-2020», rappelle le communiqué. Une hausse «principalement» due aux fonds du plan de relance européen, précise Hélène Aussignac, conseillère Agriculture à Régions de France, mais aussi parce que «la Commission européenne a proposé de sur-doter l’année 2021» par rapport aux années suivantes de la programmation (2021-2027). Prévu «courant décembre», le prochain Comité Etat-Régions sera consacré au plan de relance français, au développement des circuits courts et au plan stratégique national (PSN) de la future Pac.

Didier Bouville