La Fnab (producteurs bio), le Forébio (coopératives bio), les transformateurs (Synabio), la Coopération agricole, les chambres d’agriculture et la FNSEA travaillent sur un plan de sauvegarde de l’agriculture biologique, qui pourrait être présenté au ministère de l’Agriculture le 17 février. Avec le ralentissement des engagements en bio en 2022, près de la moitié des 340 M€ annuels prévus pour les aides à la conversion (second pilier de la Pac) pourraient ne pas être consommés. «Le reliquat doit protéger les fermes existantes», encourage Philippe Camburet, président de la Fnab. La Fnab, le Synabio, et le Forébio proposent donc de basculer une partie de l’enveloppe des conversions vers le premier pilier, afin d’augmenter l’éco-régime bio à 145 €/ha, contre 110 €/ha actuellement. Cette mesure représenterait un coût entre 80 et 100 M€/an, soit la moitié environ du reliquat projeté. Autre demande plus consensuelle: déclencher des aides de crise pour les productions en difficulté. «L’État l’a fait pour le porc (début 2022, NDLR), et peut donc le faire pour la bio», encourage Loïc Guines, élu référent des chambres pour la bio. Le reliquat pourrait aussi selon lui financer les campagnes de l’Agence bio, qu’il préside actuellement. Du côté des transformateurs, la directrice générale du Synabio Claire Dimier-Vallet alerte sur «des problèmes de trésorerie», qu’elle détaillera prochainement à Bercy.
Didier Bouville