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Alors que le prix du lait bio payé aux producteurs «diminue légèrement» sur an (-1%), les prix des produits laitiers bio en rayon progressent à un rythme comparable à celui des produits conventionnels «dont le coût de la matière première agricole (MPA, NDLR) s’est pourtant envolé», observe l’Institut de l’élevage (Idele) dans sa publication Tendances du mois de juillet. Une hausse qui atteint par exemple +5% sur les fromages bio. D’après les économistes de l’Idele, les transformateurs de lait bio n’auraient pourtant pas demandé de hausse portant sur le prix de la MPA lors des négociations commerciales. «Seule une petite partie» de ces hausses pourrait s’expliquer par la répercussion de l’inflation des matières premières industrielles. Après avoir chuté sous la barre des 400 €/1000 l en avril et en mai, le prix du lait bio payé aux producteurs est repassé au-dessus du conventionnel au mois de juin et devrait revenir à son niveau de 2021 en juillet. La consommation des produits laitiers bio connaît, elle, une baisse «spectaculaire» depuis le début de l’année, accentuée par l’inflation. Sur les deux premières périodes du second semestre, la consommation baisse de 18% pour le beurre, 19% pour la crème, 20% pour les fromages, 12% pour le lait liquide et 14% pour l’ultra-frais, par rapport à 2021.

La rédaction

L’Ukraine et la Russie ont finalement conclu, le 22 juillet au palais de Dolmabahçe à Istanbul, avec la Turquie et les Nations unies, un accord relatif à l’instauration de «couloirs sécurisés» afin d’exporter les 20 Mt de céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer Noire. Les deux parties ont signé deux textes identiques, mais séparés, à la demande de Kiev qui refusait de parapher tout document avec Moscou. Aux termes de cet accord valable quatre mois, le temps de débloquer les céréales, les exportations devraient commencer à partir de trois ports ukrainiens (Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk). Un centre de coordination conjoint (CCC) sera également mis en place afin d’établir le calendrier des rotations de navires en mer Noire. Des inspections des navires au départ et en direction des ports ukrainiens auront lieu sous le contrôle du CCC, dans l’un des ports d’Istanbul, afin de répondre aux inquiétudes de Moscou, qui veut avoir la garantie que les cargos n’apporteront pas d’armes à l’Ukraine. Par ailleurs, un mémorandum d’accord devait accompagner le texte, signé par les Nations unies et la Russie, garantissant que les sanctions occidentales contre Moscou ne concerneront pas les céréales et les engrais, de manière directe ou indirecte. La Russie en faisait une condition sine qua non à la signature de l’accord.

La rédaction

En marge du Tour de France dans les Pyrénées, Emmanuel Macron se serait engagé le 21 juillet auprès des éleveurs à «faire évoluer le statut du loup au niveau européen», indique un communiqué de la FNSEA. «Le loup est sous cloche depuis la Convention de Berne, malgré l’augmentation de la population et des attaques», insiste Claude Font, en charge du loup à la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), alors que 921 loups seraient présents en France selon l’Office français de la biodiversité (OFB). «Les éleveurs peuvent tirer 174 loups cette année, je ne vois pas ce qu’ils attendent de plus», dénonce de son côté Bertrand Sicard, président de Ferus, estimant que la position du président de la République, si elle était confirmée, serait un «scandale». La révision du statut pourrait consister à sortir le loup de l’annexe 2, dédiée aux «espèces de faune strictement protégées», pour l’ajouter à l’annexe 3, celle des «espèces de faune protégées». Des espèces pour lesquelles les États s’engagent à maintenir la population, sans interdiction de destruction. En 2015, Ségolène Royal, alors ministre de l’Écologie, avait déjà lancé des démarches auprès de la Commission pour réviser le statut du loup, avant de revenir en arrière. Dans les Pyrénées, Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé la création d’une seconde brigade d’intervention loup. Actuellement, la brigade comporte 16 agents basés à Gap (Hautes-Alpes). Des agents chargés à la fois des tirs de défense renforcés, des tirs de prélèvement, et de la formation des louvetiers dans les 50 départements bénéficiant de mesures de protection.

La rédaction

La FNPL (producteurs de lait, FNSEA) rencontre, ce vendredi 22 juillet, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau afin d’obtenir une garantie sur l’avancée des renégociations entre industriels et distributeurs, sans quoi le syndicat ne s’interdit pas une action de grande envergure début septembre, ont expliqué ses représentants en conférence de presse. Le syndicat fait le constat que le prix des produits laitiers progresse moins vite que l’inflation générale sur les prix alimentaires. Par ailleurs, il souligne un décrochage du prix de vente du lait UHT en France (0,78 €/l en moyenne) par rapport aux autres pays européens, respectivement 0,99 €/l en Allemagne et 1,05 €/l en Belgique. Selon le syndicat, une augmentation du prix de la brique de lait est la condition sine qua non d’une revalorisation du prix payé aux producteurs: les prix doivent «suivre la dynamique européenne». La FNPL demande «un plein engagement des pouvoirs publics» pour peser sur les négociations entre transformateurs et distributeurs, et que le non-respect de la loi Egalim 2 soit sanctionné. Elle revendique un «syndicalisme de solution», mais n’écarte pas la possibilité d’évoluer vers un «syndicalisme de destruction», si ses revendications ne sont pas prises en compte.

La rédaction

La Russie et l’Ukraine vont signer un accord sur les exportations de céréales à Istanbul le 22 juillet après-midi, a annoncé la présidence turque le 21 juillet au soir. Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, ainsi que des représentants de la Russie et de l’Ukraine, participeront à la cérémonie de signature qui aura lieu à 13h30 GMT à Istanbul. D’après l’AFP, l’accord devrait permettre une sortie par la mer Noire des céréales ukrainiennes bloquées par la guerre et un allègement des entraves à l’exportation de grains et engrais russes.

Outre le patron de l’ONU, son secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires Martin Griffiths – qui s’est occupé de la négociation sur la sortie des céréales ukrainiennes –, et Rebeca Grynspan, à la tête de l’agence onusienne Unctad sur le commerce et le développement, seront aussi à Istanbul. Rebeca Grynspan a été chargée de négocier l’allègement des restrictions touchant de manière indirecte l’exportation de céréales et engrais russes à la suite des sanctions internationales imposées à Moscou par notamment les États-Unis et l’UE. Selon un diplomate demandant à ne pas être identifié, Washington a récemment promis des garanties dites «de confort» pour que des sociétés de transport puissent fournir à la Russie des navires de gros tonnage pour l’exportation de ses céréales et engrais sans être inquiétées par les sanctions.

La rédaction

SRP, tiers de confiance, inflation… Dans un rapport du 19 juillet, le comité chargé du suivi de la loi Egalim à la commission des Affaires économiques du Sénat propose plusieurs adaptations du texte visant à protéger le revenu des agriculteurs. Il propose notamment un assouplissement du relèvement à 10% du seuil de revente à perte (SRP), soulignant l’absence apparente de retombées pour les agriculteurs et, dans certains cas, des «effets pervers» sur les prix. Les rapporteurs préconisent de donner à «de nouvelles filières» la possibilité de demander au gouvernement d’en être exclues, à l’instar des fruits et légumes. Autre recommandation: faire certifier les demandes de hausses par un tiers de confiance au début des négociations et lui donner une prérogative sur les formules de la clause de révision automatique, «parent pauvre» des contrats conclus en 2022. Dès l’examen de la loi Egalim 2, les sénateurs avaient exprimés leurs réserves quant à son efficacité, ils estiment désormais qu’elle doit «être adaptée à la période actuelle». Ils arrivent à la conclusion que les mécanismes de la loi «créent une boucle d’inflation» qui contraint les acteurs à se remettre régulièrement autour de la table, avec le risque d’encourager les hausses des coûts agricoles et industriels en donnant l’assurance qu’ils seront répercutés en aval.

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Les sénateurs ne relèvent pas de phénomène massif de «hausses suspectes» dans les demandes adressées par les industriels à la grande distribution, contrairement à ce qu’affirmait le distributeur Michel-Édouard Leclerc, peut-on lire dans un rapport de la commission des Affaires économiques adopté le 19 juillet. Le comité de suivi de la loi Egalim, missionné pour ce rapport, constate que «l’essentiel des augmentations demandées était bien en lien avec la hausse des coûts de production» et réfute l’existence «de tentatives généralisées de la part des industriels de profiter d’un effet d’aubaine». «Aucun acteur entendu, pas même les distributeurs ayant fait part de leurs doutes, n’a été finalement en mesure de prouver le contraire», ajoutent les sénateurs. Le rapport conclut cependant à des «pratiques contestables» des deux côtés. Cela se traduit, par exemple, par du chantage à la rupture de stock de la part des industriels ou des augmentations de prix dans les rayons de la grande distribution, alors que le tarif d’achat reste inchangé. Les sénateurs alertent sur des risques «plausibles» de ruptures d’approvisionnement compte tenu du «niveau de tension» actuel. Seules 40% des renégociations engagées auraient abouties, selon les données issues du comité de suivi hebdomadaire organisé par le gouvernement.

La rédaction

Pour réduire les effets potentiels d’un arrêt complet des livraisons de gaz russe dans le contexte de la guerre en Ukraine, la Commission européenne a proposé le 20 juillet un plan de réduction de 15% de la demande de gaz du 1er août 2022 au 31 mars 2023, dans lequel le secteur agroalimentaire est reconnu comme prioritaire. Ce plan, qui prendra en compte les spécificités de chaque État membre, permettra notamment d’encourager le remplacement du gaz par d’autres combustibles, en accordant la priorité pour les énergies renouvelables (dont la biomasse, le biométhane ou encore le solaire) et les carburants plus propres.

D’autres actions seront privilégiées, telles que la promotion du passage aux énergies renouvelables dans les secteurs de l’électricité ou encore l’incitation de l’industrie à réduire sa consommation, par exemple par le biais d’appels d’offres ou de ventes aux enchères. Tout en saluant le plan soumis par Bruxelles, les organisations européennes de la chaîne agroalimentaire (Copa-Cogeca, Primary Food Processors et FoodDrinkEurope) ont exhorté, dans un communiqué, les États membres à «reconnaître la chaîne agroalimentaire comme un secteur critique dans leurs plans d’urgence nationaux et à lui octroyer ainsi un accès prioritaire à l’approvisionnement en gaz».

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Le président du groupement Les Mousquetaires (Intermarché/Netto) Didier Duhaupand a proposé, le 18 juillet sur l’antenne de RTL, de suspendre la loi Egalim, en argumentant sur la protection du pouvoir d’achat des consommateurs. Selon lui, cette loi «qui avait pour objectif de lutter contre la déflation, n’est pas vraiment faite pour les temps présents». Il fustige une législation «unique en Europe et dans le monde» qui «oblige [les distributeurs] à prendre une marge minimum». «Si la loi était suspendue nous pourrions immédiatement, dès demain matin, dans nos Intermarché et nos Netto, baisser les prix des produits d’usage courant de 10%», clame-t-il, en faisant référence au seuil de revente à perte (SRP) rehaussé à 10% par la loi. Le distributeur affirme que la loi a été «détournée de son objectif par les grands industriels». Il reproche à la loi Egalim d’empêcher la distribution de «suffisamment négocier auprès des grands groupes internationaux (…) qui, pour certains abusent de la situation en prétextant la guerre en Ukraine, les difficultés du transport». Des arguments qui font écho aux dernières interventions médiatiques de Michel-Édouard Leclerc. Avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine, ce dernier demandait déjà la suppression du SRP.

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Dans une lettre adressée à la présidence de l’Assemblée nationale, datée du 18 juillet et rendue publique le lendemain, 130 députés des oppositions de droite et de gauche demandent un débat et un vote au Parlement sur l’accord de libre-échange UE/Nouvelle-Zélande, approuvé fin juin par l’Union européenne. «ONG et syndicats nous alertent sur cet accord, au contenu flou, mais qui risque de mettre à mal notre industrie, notre agriculture et le climat», soulèvent-ils. Les députés relayent les inquiétudes exprimées par Interbev (viande) et le Cniel (lait) quant aux quotas d’importation accordés sur les produits animaux. Des contingents accordés «sans exigence de respect de nos normes de production agricole», ajoutent-ils, en citant les professionnels. Ils demandent qu’une «étude» de l’accord soit inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Figurent parmi les signataires plusieurs députés proches des questions agricoles: Delphine Batho (Génération écologie), André Chassaigne (PCF), Julien Dive (LR), Guillaume Garot (PS), Mathilde Hignet (LFI), Dominique Potier (PS), Aurélie Trouvé (LFI) ou encore Marc Le Fuc (LR).

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