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La ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a signé le 1er juillet un décret «permettant d’étendre le périmètre des bilans des émissions de gaz à effet de serre (BEGES) que les organisations doivent réaliser aux émissions indirectes», annonce le ministère. La loi relative à l’énergie et au climat de 2019 impose à toutes les entreprises de plus de 500 salariés, aux personnes morales de droit public employant plus de 250 salariés (hôpitaux), ainsi qu’à l’État, aux Régions, et aux collectivités de plus de 50 000 habitants de réaliser tous les trois ou quatre ans un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre. Avec le nouveau texte, les bilans devront désormais comprendre les émissions indirectes («scope 3»), dont celles liées à la production des matières agricoles achetées et/ou transformées. Alors que le texte n’est pas encore paru au Journal officiel, le ministère précise que le décret intègre d’autres évolutions concernant le bilan obligatoire, «en ce qui concerne le plan de transition qui doit être plus précis et détaillé», ainsi que «le montant de la sanction revu à la hausse». Les bilans, comme les plans de transition, seront toujours disponibles sur le site de l’Ademe.

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Le directeur général de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil), François-Xavier Huard, a été nommé président-directeur général, le 1er juillet, annonce la fédération dans un communiqué. Il succède à Robert Brzusczak qui prend la fonction de vice-président aux côtés de Patrice Moulin (Lactalis). Cette désignation intervient dans le cadre d’un changement de modèle de gouvernance, adopté en avril, avec désormais un p.-d.g. salarié et deux vice-présidents professionnels. Ancien conseiller en charge de l’artisanat et du suivi de l’exécution des réformes auprès du précédent ministre des PME, Jean-Baptiste Lemoyne, François-Xavier Huard est arrivé à la direction générale de la Fnil en mars.

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Dans un communiqué du 11 juillet, le ministère de l’agriculture précise les critères d’éligibilité et le montant des aides «gaz et électricité» pour les entreprises agricoles et agroalimentaires, dans le cadre du Plan de résilience mis en place par le gouvernement après le déclenchement de la guerre en Ukraine. La demande d’aide est ouverte à compter du 4 juillet et pour une durée de 45 jours pour la période d’éligibilité allant de mars à mai 2022, via un formulaire disponible sur le site des impôts. Une deuxième session de demandes sera ouverte à partir du 15 septembre pour la période allant de juin à août. Les entreprises éligibles sont celles dont les achats de gaz et/ou d’électricité atteignent au mois 3% de leur chiffre d’affaires 2021, ou celles qui ont subi un doublement de leurs factures par rapport à la moyenne de l’année précédente. La subvention dépendra des pertes subies. Elle est limitée à 80% du montant des pertes d’exploitation. Les entreprises agricoles affectées par la guerre en Ukraine peuvent également demander une prise en charge des cotisations sociales (PEC). Les formulaires de demande sont en ligne et à remplir au plus tard le 1er octobre.

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À l’occasion d’une conférence de presse le 8 juillet, le service de statistique du ministère de l’Agriculture a détaillé les chiffres du recensement agricole 2020, notamment la partie dédiée à l’emploi. Si elles ne représentent encore qu’une part marginale des emplois en agriculture (2,2% des équivalents temps plein), les entreprises de travaux agricoles (ETA) ont vu leur volume de travail progresser de 40% entre 2010 et 2020. Plus largement, les travaux externalisés (ETA, Cuma) ne pèsent encore que 3,5% des équivalents temps plein. Quelque 56% des exploitations ont eu recours à des prestations de service (85% des élevages bovins laitiers et 75% des élevages bovins mixtes). Des proportions stables depuis 2010. La progression du phénomène s’explique donc par la part croissante du volume délégué par chaque ferme, qui a été mesurée pour la première fois à l’occasion de ce recensement agricole. En 2020, 13% des fermes spécialisées en grandes cultures délèguent complètement leurs travaux à un tiers. Ces chiffres se situent dans la tendance de l’étude de Geneviève Nguyen et François Purseigle, qui estimaient ce chiffre à 12,5% en 2016, avec des pics à 22% en Haute-Garonne.

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Présenté le 16 mars pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, le Plan de résilience incluait notamment le lancement d’un «plan souveraineté azote» et d’un «plan français et européen dédié aux fruits et légumes». Ces deux chantiers ont bien été lancés courant avril, apprend Agra Presse auprès du cabinet du ministre de l’Agriculture. Pour les fruits et légumes, une «réunion de cadrage» a été organisée fin juin par le ministère, qui attend un retour des professionnels à l’occasion d’un rendez-vous attendu pour la fin de l’été. Concernant les engrais azotés, un groupe de travail a été lancé début avril par la DGPE (ministère de l’Agriculture), avec des déclinaisons régionales dans les Draaf, pour «identifier les solutions techniques» et examiner la façon dont elles pourraient être soutenues dans le plan France 2030. Un autre chantier avait été annoncé sur les énergies renouvelables (biogaz, biocarburants, photovoltaïque) qui sera piloté par le ministère de la Transition énergétique. Il devrait se concrétiser dans une «loi de simplification» attendue pour la rentrée. Enfin Julien Denormandie avait aussi promis un renforcement plan Protéines végétales: une réunion doit être organisée «prochainement» pour faire le bilan du volet du Plan de relance prévu à cet effet, et identifier les nouveaux «leviers» à activer.

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Fraichement élu député, le viticulteur médocain du Rassemblement national (RN) Grégoire de Fournas va présider, avec l’agricultrice morbihannaise Nicole Le Peih (Renaissance), une mission d’évaluation de la loi Egalim 2, apprend-on auprès de l’intéressé. Adopté à l’automne 2021, le texte porte sur les relations commerciales tout au long de la chaine alimentaire. Il imposait notamment des contrats écrits de trois ans entre un agriculteur et son premier acheteur, une «sanctuarisation» des matières premières agricoles lors des négociations commerciales annuelles entre la grande distribution et ses fournisseurs, ainsi qu’une révision de la loi de modernisation de l’économie (LME) avec le retour de la non-discrimination tarifaire. Dans un entretien accordé à Agra Presse le 5 juillet, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a expliqué qu’après Egalim 1 et 2, il ne souhaitait pas, pour l’instant, modifier à nouveau la réglementation sur les relations commerciales: «Attendons donc d’avoir un retour d’expérience suffisant», a-t-il plaidé.

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Dans un entretien accordé à Agra presse et Réussir le 5 juillet, le ministre de l’Agriculture a été questionné sur une éventuelle prolongation de la dérogation à l’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes en betterave à sucre. «Nous ferons un bilan consolidé en début d’automne, mais nous tiendrons l’échéance de 2023», a promis Marc Fesneau Adoptée dans un projet de loi à l’automne 2020, la dérogation temporaire à l’interdiction des néonicotinoïdes pour la betterave sucrière arrive à échéance au 1er juillet 2023. «Nous avons mis des moyens puissants de la recherche et il y a des solutions techniques crédibles et viables qui commencent à se dessiner», assure le ministre de l’Agriculture. En complément de la dérogation, le gouvernement avait lancé en 2020 «un plan national de recherche et d’innovation (PNRI)» de sept millions d’euros visant à développer des alternatives aux semences enrobées. « Il faut mettre la R & D en mouvement pour apporter des solutions aux agriculteurs afin de ne pas les laisser dans une impasse», plaide plus généralement le ministre. «Parce que pour moi la règle est simple : pour pouvoir interdire, il faut d’abord trouver les solutions.»

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Dans un entretien accordé à Agra presse et Réussir le 5 juillet, le ministre de l’Agriculture précise le périmètre, notamment dans le domaine foncier, qu’il souhaite donner au projet de loi d’orientation agricole sur l’installation promis par Emmanuel Macron. Marc Fesneau assure qu’il n’est «pas fermé à l’idée d’avancer sur des sujets de foncier», comme le portage, mais «il n’est pas question pour moi de toucher au statut du fermage, prévient-il. Je trouve que c’est un statut qui est protecteur pour le milieu agricole. Ce n’est pas le moment de tout remettre en cause.» De même, dans un contexte parlementaire instable et d’opposition parmi les syndicats agricoles, il s’interroge: «Y a-t-il un consensus sur le contrôle des structures, les Safer ? Permettez-moi d’en douter. Nous avons déjà beaucoup de sujets à traiter. L’objectif est de marcher en avant, quand bien même le sujet du foncier ne serait pas parfait actuellement.» Le ministre appelle par ailleurs à ouvrir «tous les sujets qui touchent à l’installation : la formation, la transmission, l’innovation, le foncier, les conditions économiques, la résilience des exploitations face au changement climatique.» Le projet de loi devrait être examiné vers l’été 2023 et une phase de consultation doit débuter à la rentrée.

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Le spectre de la récession, qui a fait dégringoler pétrole et monnaies sur les places financières, a gagné le marché des produits agricoles où les cours du blé, du maïs et des oléagineux suivaient ces dernières semaines une courbe irrégulière mais descendante. Le 6 juillet, les prix des céréales ont chuté de Chicago à Paris, devant la menace de la récession, conjuguée au risque d’une nouvelle vague de propagation du Covid-19, «venant inciter l’ensemble des acteurs à réduire leur exposition face aux risques de marché», selon une analyse du cabinet Agritel. Sur le marché américain, le cours du blé était redescendu vendredi à son niveau du 23 février, veille de l’invasion russe de l’Ukraine. Sur Euronext, le recul, moins spectaculaire, est aussi là, avec mardi soir la tonne de blé sous les 332 euros pour une livraison à brève échéance, en recul de 7,5% sur une semaine. Autre facteur de baisse des prix: un nouveau mode de calcul des taxes à l’exportation de la Russie, qui passent du dollar au rouble, entraînant mécaniquement une baisse des taxes de plusieurs dizaines de dollars par tonne.

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Dans un avis sur les «nouveaux comportements alimentaires» adopté le 6 juillet, le Conseil national de l’alimentation (CNA) plaide pour «mieux informer» les Français sur «les pratiques alimentaires et modes de productions cohérents avec des systèmes alimentaires durables», notamment via «des campagnes d’information à destination du grand public pour encourager le rééquilibrage dans la consommation de produits animaux et végétaux». Cette meilleure information passe également, pour le CNA, par une redéfinition des repères nutritionnels «prenant en comptes les enjeux de durabilité». Et par des «actions éducatives sur l’équilibre alimentaire et l’alimentation compatible avec la durabilité des systèmes alimentaires en général, et notamment sur le rééquilibrage entre la consommation de produits d’origine animale et végétale». Autre mesure proposée en ce sens: renforcer l’encadrement de la publicité et le marketing alimentaires diffusés sur les réseaux sociaux et sites internet, afin de limiter la promotion de produits peu compatibles avec des systèmes alimentaires durables». Il s’agit notamment «d’interdire les pratiques de contournement des régulations (parrainage d’émissions, sponsoring d’influenceurs ou de chaînes YouTube etc.)»

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