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Dans un article publié dans la revue Cahiers Agriculture, le 8 juillet, sur les liens entre pratiques d’élevage et fréquence accrue des zoonoses (ex. influenza aviaire, salmonellose), des chercheurs français suggèrent que l’intensification serait un facteur de risque lorsque l’encadrement sanitaire reste trop faible, comme c’est souvent le cas dans les pays à revenu faible à intermédiaire. Dans les filières de pays industrialisés, les auteurs ne tranchent pas sur le rôle de l’intensification. En théorie, elle constitue un facteur de risque, par exemple de sélection de souches virulentes, notamment par les cycles d’élevage raccourcis, expliquent-t-ils. Mais cela ne constitue pas une « preuve d’une corrélation entre fréquence d’émergence et intensification », car en pratique, l’intensification a pu s’accompagner « d’une meilleure gestion des risques sanitaires ». En revanche, très présents dans les pays plus pauvres, les systèmes d’élevage dits de transition « rassemblent de nombreux facteurs de risque ». Les chercheurs les caractérisent comme des élevages de « densité moyenne à élevée mais au niveau de biosécurité faible, associés à l’expansion de réseaux de commerce d’animaux vivants peu régulés, le tout dans un contexte d’offre de services vétérinaires et d’encadrement institutionnel encore faibles ».

La rédaction

Dans une décision publiée le 17 août, qu’Agra presse a pu consulter, le Conseil d’Etat a annulé la décision du tribunal administratif de Clermont-Ferrand de suspendre temporairement une antenne relais soupçonnée de nuire à la santé d’un troupeau laitier en Haute-Loire. Saisi en référé conservatoire, le tribunal administratif avait ordonné le 23 mai la suspension pour deux mois d’une antenne 4G, soupçonnée par le Gaec de Coupet, à Mazeyrat d’Allier (Haute-Loire), de nuire à la santé de son troupeau. Comme proposé par le rapporteur public dans ses conclusions, la plus haute juridiction administrative a mis en avant une «erreur de droit». En effet, les conditions requises pour lancer une procédure de référé conservatoire, qui permet de suspendre une mesure administrative avant même d’avoir obtenu la réponse du ministère, sont très strictes et n’étaient pas remplies. Le Conseil d’Etat rappelle toutefois que le Gaec pourra recourir, une fois la réponse obtenue, à un autre type de procédure d’urgence appelé référé-suspension. Contacté peu avant la décision, l’avocat du Gaec rappelle qu’une expertise judiciaire se poursuit par ailleurs pour déterminer le lien éventuel entre l’antenne et les problèmes sanitaires du cheptel.

La rédaction

Dans un article publié dans la revue Nature Food le 2 juin, des scientifiques américains décrivent comment ils sont parvenus à cultiver des algues hétérotrophes en les nourrissant d’une molécule issue de photosynthèse artificielle. Le terme de photosynthèse artificielle désigne une combinaison d’appareils photovoltaïque et électrolytique permettant de convertir de la lumière et du CO2 en composés organiques, mimant ainsi le procédé de photosynthèse bien connu chez les plantes. Essentiellement expérimenté pour produire des carburants, ce domaine de recherche aurait un potentiel dans la production agricole indoor (micro-algues de biomasse, agriculture verticale) où il pourrait remplacer l’éclairage artificiel et apporter une meilleure efficacité énergétique, estiment les chercheurs. Pour leur expérience, ils ont développé un nouvel appareil dédié à la photosynthèse artificielle de l’acetate, un composé organique qu’ils ont ensuite utilisé pour cultiver différents organismes hétérotrophes (algues, levures, champignons) connus pour être capables de se nourrir d’acetate dans le noir. Résultats: des rendements énergétiques prometteurs. Des tests moins concluants ont aussi été conduits de jour sur une culture agricole autotrophe, la salade ; les chercheurs ont constaté que l’acetate est assimilé par ces plantes, avec un effet négatif sur la croissance.

La rédaction

A l’instar de ce qui a été mis en place pour l’arboriculture suite au gel de 2021, le vice-président de la FNSEA en charge des gestion des risques sanitaires et climatiques, Joël Limouzin, demande, dans un entretien accordé à FranceInfo le 14 août, un assouplissement «exceptionnel» du régime des calamités agricoles pour permettre à un maximum d’agriculteurs, en particulier aux éleveurs, de faire face aux conséquences de la sécheresse. Dans le détail, explique-t-il à Agra presse, la FNSEA plaide pour un abaissement du taux minimal de pertes du produit brut d’exploitation (aujourd’hui fixé à 11%), pour permettre d’ouvrir l’indemnisation à des exploitations multi-productions ; et pour une augmentation du taux d’indemnisation (28%), pour compenser le niveau très élevé de pertes constaté cette année, notamment dans les élevages. Le syndicat majoritaire demande par ailleurs qu’un Comité national de gestion des risques agricoles (CNGRA) soit convoqué de manière exceptionnel dès septembre pour établir «un état des lieux» et fournir «un cadrage» aux préfets. Selon Joël Limouzin, les pertes de fourrages s’élèveraient entre 1,5 et 2 milliards d’euros – des estimations plus précises devraient être fournies par les professionnels d’ici la semaine prochaine.

La rédaction

Dans un entretien accordé au quotidien régional Le Télégramme, publié le 15 août, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a évoqué des «indemnisations» et «dégrèvements» pour les agriculteurs victimes des incendies ou mobilisés dans la lutte contre les feux. «Les agriculteurs qui se sont mobilisés, en mettant par exemple à disposition leur réserve d’eau pour aider les pompiers, seront évidemment indemnisés», explique-t-il dans un premier temps, avant d’évoquer le cas des agriculteurs «qui ont été victimes des incendies et dont les terres ont été réduites en cendres». Dans leur cas, Gabriel Attal explique avoir «demandé aux services des impôts, en lien avec les services du ministère de l’Agriculture, de mobiliser les mécanismes de dégrèvement exceptionnel sur les taxes foncières sur les propriétés non bâties pour perte de récoltes». Et de préciser que «lorsque ce sera possible, les zones sinistrées seront identifiées et le dégrèvement sera octroyé d’office à hauteur de la perte de la récolte subie». La veille, l’Elysée avait annoncé qu’Emmanuel Macron réunirait prochainement l’ensemble des acteurs des départements concernés, une fois les feux éteints, afin de réfléchir au «modèle de prévention et de lutte contre les incendies» en France.

La rédaction

La chaleur et la sècheresse vont, comme redouté, affecter la production mondiale de maïs, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis, partiellement compensée par la Russie et l’Ukraine, selon les prévisions du ministère américain de l’Agriculture (USDA) publiées le 12 août. Le rapport Wasde élaboré par l’USDA table sur 1.179,6 millions de tonnes pour la campagne 2022/23, contre 1.185,9 millions le mois d’avant. Du côté américain, «les rendements sont ressortis plus faibles qu’anticipés», a souligné Dewey Strickler d’Ag Watch Market Advisors, notamment dans l’Indiana, le Missouri, le Nebraska et l’Ohio. La production américaine devrait reculer de presque 4 millions de tonnes à 364,7 millions. En Europe, la production devrait chuter de 8 millions de tonnes à 60 millions avec un besoin d’importations supplémentaires de 3 millions de tonnes à 19 millions. «L’Europe est mal en point sur le maïs parce qu’on va en importer plus», a commenté Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel. «Le climat a dicté ces reculs de production en Europe et aux Etats-Unis et cela était attendu. Il y a eu des températures record en Europe et dans les plaines américaines», ajoutait Jason Roose d’US Commodities. En revanche, le rapport a solidement révisé en hausse (de 5 millions de tonnes) la production de maïs de l’Ukraine qui devrait pouvoir exporter 3,5 millions de tonnes de plus, soit 12,5 millions.

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«Nous demandons instamment aux départements ayant pris des mesures d’interdiction d’irriguer des vergers, de les lever», appelle la FNPF (producteurs de fruits, FNSEA) dans un communiqué, le 12 août. Au-delà des effets des fortes chaleurs sur le calibre (moindre), la coloration et la maturité des fruits, les arboriculteurs redoutent que le manque d’eau ait des impacts à moyen terme sur les vergers: en affectant non seulement les récoltes de fruits à venir cette année, mais aussi celles de l’année prochaine. «Nous sommes bien conscients que des mesures doivent être prises pour préserver au mieux nos ressources en eau. Cependant, celles-ci doivent pouvoir être modulées en fonction des enjeux, surtout lorsque c’est l’outil de travail qui est menacé», s’émeut le syndicat. Alors que la FNFP est en train de faire le bilan des restrictions, elle recense déjà quatre départements qui ont l’interdiction totale d’irriguer les vergers, et six départements où il y a des restrictions partielles, selon la directrice de la FNPF Stéphanie Prat.

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Emmanuel Macron va réunir l’ensemble des acteurs des départements concernés, une fois les feux éteints, afin de réfléchir au «modèle de prévention et de lutte contre les incendies» en France, a annoncé le 14 août l’Elysée confirmant une information du JDD. Le chef de l’Etat conviera pompiers, renforts venus d’Outre-mer et de l’Union européenne, agriculteurs et élus afin de les «remercier» et «d’ouvrir les travaux sur l’évolution du modèle dans les années à venir», a-t-on indiqué dans son entourage, sans donner de date. Emmanuel Macron est actuellement en vacances au fort de Brégançon dans le Var. La rentrée du gouvernement est prévue pour la semaine du 22 août. Le chef de l’Etat s’est entretenu par ailleurs samedi avec le président du Conseil départemental du Jura, Clément Pernot, le responsable local des pompiers, le préfet et la députée Danielle Brulebois (LREM) après la reprise samedi des incendies dans ce département. Le feu a repris dans le secteur de Vescles et Cernon, portant le total des terres brûlées à plus de 800 hectares depuis mardi dans le Jura. Le président a témoigné de sa «solidarité» et salué «les actes de solidarité locale et de mobilisation», notamment des agriculteurs qui ont approvisionné les pompiers en eau, a-t-on précisé. Emmanuel Macron a demandé au préfet du Jura de voir «comment on pourrait les réquisitionner a posteriori» afin de les indemniser pour leurs efforts.

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Dans un arrêté paru le 11 août au Journal officiel, le ministère de l’agriculture prévoit une modification temporaire du cahier des charges de l’AOP Saint-Nectaire, en raison des dégâts provoqués par la prolifération des campagnols dans les prairies d’une trentaine de communes du Cantal et du Puy-De-Dôme. Cet arrêté vise à alléger les conditions imposées pour l’alimentation des bovins. Du 2 août 2022 au 15 mai 2023, la part de matière sèche provenant de la zone de production du lait dans la ration annuelle des vaches laitières peut être réduite à 50% et la condition portant sur l’origine de l’herbe composant l’alimentation de base des génisses est levée. Enfin, pour l’année 2022, la durée minimum de pâturage obligatoire des vaches laitières est réduite à 120 jours pour les communes où l’infestation est très importante, et à 90 jours si l’infestation est maximale. Ce n’est pas la première année qu’une telle mesure est prise dans cette AOP, régulièrement touchée par les pullulations de campagnols terrestres qui affectent fortement les récoltes de fourrage. Des décisions similaires avaient notamment été prises en 2015 et 2016.

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 La situation est «préoccupante» pour un grand nombre de nappes phréatiques en France métropolitaine en juillet, en raison d’une recharge en eau «nettement inférieure à la normale» pendant l’hiver et de la sécheresse historique en cours, selon le bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) publié le 11 août. «En juillet, la vidange se poursuit et l’ensemble des nappes observent des niveaux en baisse», indique le BRGM. «Ce constat n’est pas étonnant, compte tenu de l’absence de précipitations», selon l’établissement public français géologique, qui note toutefois que le niveau de la vidange ralentit «sur de nombreuses nappes, conséquences probables des pluies de fin juin et de la diminution des prélèvements» grâce aux restrictions ordonnées dans la quasi-totalité des départements. «La situation demeure cependant préoccupante pour un grand nombre de nappes qui affichent des niveaux bas à très bas», en particulier dans le «centre-ouest (Poitou, Brenne, Maine, Touraine)» et dans le «sud-est (Bas-Dauphiné, Provence et Côte d’Azur)». «Les niveaux sont peu satisfaisants», insiste le BRGM. Malgré des orages et de la pluie attendue à partir de dimanche, ces « pluies ne devraient pas réussir à s’infiltrer en profondeur », les sols trop secs favorisant le ruissellement, explique le BRGM.

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